Cuba: CNN CONTRE Elian Gonzalez

Publié le par cubasifranceprovence

La présence d'Elian Gonzalez en Equateur comme membre de la délégation cubaine au XVIII° Festival Mondial de la Jeunesse et des Etudiants, a provoqué l'intérêt de beaucoup de personnes. Les sympathies pour l'enfant qui, il y a 15 ans, mobilisa beaucoup de gens dans le monde pour qu'il puisse revenir au sein de sa famille et être avec son père ont été constantes lors de cet événement.

Logiquement, les médias ont voulu interviewer Elian et nombreux sont ceux qui l'ont fait. A tel point que le portail Yahoo en anglais a classé le jeune cubain mardi dernier, 10 décembre, comme le thème numéro 1 sur la toile.

Evidemment, CNN, « leader mondial de l'information » ne pouvait pas résister à la tentation d'interviewer Elian, de qui il s'est tant occupé quand il séjournait à Miami. On en a chargé un monsieur appelé Andres Lopez et Elian a répondu à toutes ses questions mais n'a pas dit ce que CNN et Lopez voulaient entendre. Alors, monsieur Lopez a dû écrire une chronique de l'interview en disant ce qui n'était jamais arrivé et glissant les manipulations que le talent et la fermeté d'un jeune de 20 ans lui permirent de faire.

A cause de son nom, je suppose qu'Andres Lopez est latino mais l'intolérance avec laquelle il décrit les circonstances dans lesquelles il a interviewé Elian me surprend, plus attendue d'un nazi crâne rasé que de quelqu'un qui serait né sur ces terres : « A un bout retentissaient des tambours africains, et à l'autre , ils dansaient des danses arabes ». Qu'est-ce qu'il attendait dans un Festival de la Jeunesse ? Des jeunes fanatisés en silence et attendant des ordres ? Pour comble, Lopez situe entre les tambours et les danses une surveillante de son interview dont il ne peut montrer aucune image : « une accompagnatrice qui ne se décollait pas d'Elian » mais que, si elle avait existé, pourrait être une des admiratrices que le jeune homme rencontre partout. Comme preuve, monsieur Lopez nous dit de la policière fantôme qu'elle était entre les tambours et les danses : « Elle bougeait la tête affirmativement pendant que le jeune répondait. »

Jusque là tout semble, plus que des vérités, les explications pour que ses chefs lui pardonnent de ne pas avoir obtenu ce qu'ils lui demandaient quand ils lui ont ordonné d'interviewer le jeune cubain. Mais le coup le plus bas vient après : pour ce monsieur, ce jeune cubain n'éprouve rien quand il le questionne sur sa défunte ère :

« Elian a répondu sans aucune émotion, il adit que sa ère était orte comme beaucoup d'autres et c'est tout. Il l'a dit comme une « vérité » apprise.

Et immédiatement, je me suisi demandé si par hasard, les principes de la Révolution Cubaine avaient endurci le cœur d'Elian. Je veux croire que dans le fond, le jeune cubain affronte un dilemme existentiel : à qui doit-il son bonheur ? Au concept de révolution ou à l'amour de sa mère ?

« J'ai confiance dans le fait que le temps inclinera la balance vers qui lui a donné la vie et est allé jusqu'à mourir pour lui. »

J'ai vu la vidéo de l'interview et monsieur Lopez passe sous silence la première chose que le jeune homme lui a répondu quand il lui a demandé quel message lui a laissé sa mère en voulant lui donner « un avenir différent ». elian a dit : C'était une femme intègre, une bonne mère, exceptionnelle » et après, Lopez revient sur le « message » et « l'avenir différent » parce que ce n'était pas la réponse qu'il voulait et alors, le jeune lui a répondu avec une grande vérité : « comme elle, beaucoup d'autres sont morts en essayant d'atteindre le sol nord-américain mais c'est la faute de ce même gouvernement nord-américain » et il a fait allusion aux conséquences du siège économique des Etats-Unis envers Cuba.

Mais pourquoi Elian devrait-il partager ses émotions avec l'employé d'un média qui participe au harcèlement de son pays et au show qui a exploité son innocence quand il avait 6 ans ? Il n'est pas humain qu'il parle, après qu'il ait décrit sa mère comme une personne « intègre », « bonne », « exceptionnelle », de « beaucoup d'autres » qui sont mort à cause des conséquences de l'encouragement hypocrite que les Etats-Unis et des médias comme CNN ont donné pendant des décennies aux Cubains qui ont pris la mer en risquant leur vie ?

A qui Andres Lopez doit-il son bonheur, à l'argent de CNN ou à la vérité du fait qu'il n'a pu avoir un jeune moins âgé que lui mais qui le dépasse en éthique et en arguments ?Les « principes de la Révolution Cubaine » apprennent à rejeter le mensonge et la curiosité malsaine en ce qui concerne l'intimité des personnes, et ceux de CNN ? Il faut avoir le « cœur endurci » pour faire quelque chose d'aussi bas que ce qu'a fait Lopez.

Mais les choses ne s'arrêtent pas là, l'erreur de sous-estimer Elian Gonzalez et de lui donner la parole quelques minutes a rendu le travail difficile à CNN. Peu après la chronique d'Andres Lopez, CNN a publié un reportage conjoint de trois de ses reporters – y compris Lopez – où on affirmait qu'Elian « semblait émerger comme un nouveau porte-parole du gouvernement cubain ». Et je me demande : De qui les journaliste de CNN sont-ils les porte-paroles ? De la vérité et de l'éthique, évidemment, non. Bien plus, ils semblaient fâchés parce qu'Elian, comme la majorité des Cubains, a critiqué la politique que les Etats-Unis appliquent contre Cuba. Est-ce que ce sont eux, les porte-paroles de cette politique ?

Mais il faut remercier les événements,ils ont permis de comprendre pourquoi CNN et tous les grands médias ne veulent presque jamais donner la parole aux jeunes Cubains identifiés avec la Révolution. J'imagine qu'après la leçon que leur a donné Elian, ce sera encore pire.

(Extrait de la pupilla Insomne)

(Cubadebate, 13 décembre 2013

traduction Françoise Lopez)