Venezuela: DEBUT DU DIALOGUE AVEC L'OPPOSITION
11/04/2014 – A 21 heures passées a commencé le dialogue tant attendu entre le gouvernement et l'opposition. Le débat a été ouvert par le secrétaire exécutif de la Table de l'Unité Démocratique (MUD), Ramon Guillermo Aveledo, qui a exprimé sa satisfaction que le dialogue soit transmis par la télévision et la radio pour que le peuple ait l'occasion de voir et d'entendre ses leaders débattre. Aveledo a dit qu'on profiterait de ces conversations pour parler des prisonniers politiques, des étudiants, de Leopoldo Lopez, du cas de l'ex députée Maria Corina Machado et d'Ivan Simonovis. De plus, il a présenté un projet de Loi d'Amnistie.
Au sujet de l'adversaire.
Pour le chavisme, a pris la parole le chancelier de la République, Elias Jaua, qui a rappelé les faits survenus le 27 février 1989 et la rébellion militaire dirigée par le commandant Hugo Chavez. De plus, il a déclaré qu'il a toujours respecté les adversaires politiques . Andres Velasquez fut le troisième orateur et déclara que nous souffrons parce que les ressources ne sont pas suffisantes et le coût de la vie nous tue. De même, il a souligné la nécessité que les réunions entre le Gouvernement et l'opposition donnent des résultats concrets dans les plus brefs délais.
Reconnaître la révolution.
Pour la direction du chavisme, le gouverneur Aristobulo Isturiz a eu l'occasion de répondre et a souligné que le problème majeur de l'opposition est de ne pas reconnaître ses adversaires et de ne pas voir la force chaviste et le peuple et de ne pas leur donner la place qu'ils méritent. Izturiz a rappelé les événements du 11 avril 2002 quand le commandant Chavez a affronté un coup d'Etat et a ajouté qu'en démocratie, on gagne ou on perd par une élection. Le président du parti Copei, Roberto Henriquez, a été le suivant à prendre la parole et a évoqué le fait que ce serait peut-être la dernière occasion nous de renforcer l'esprit de notre esprit national, de renforcer l'esprit de la nation vénézuélienne. Enriquez a déclaré qu'il n'assistait pas à la réunion pour manquer de respect à qui que ce soit mais, Président, je crois que vous faites les choses très mal et que vous avez le devoir d'écouter le peuple et de rectifier.
Un modèle qui a réussi.
Le vie-ministre du Domaine Social, Rafaël Ramirez, a été le suivant à prendre la parole et a déclaré que la Révolution Bolivarienne a livré une lutte extraordinaire pour instaurer les bases d'une économie profondément souveraine. Ramirez a noté que le modèle économique et socialiste a très bien réussi à abattre la pauvreté en faisant diminuer son taux de 50% dans les années 90 à moins de 20% actuellement, et en faisant passer la pauvreté extrême de 30% à cette même date à moins de 6% aujourd'hui.
Pour la première fois en 15 ans.
Le secrétaire général d'Action Démocratique, Henry Ramos Allup a salué la rencontre entre les deux secteurs (l'opposition et le chavisme) et a déclaré que c'était la première fois que cela arrivait depuis 15 ans. Cette constitution ne parle pas de socialisme ni de Révolution parce que cela ne signifie pas « exercice démocratique ». Il serait négatif d'avoir un débat sur les résultats et non sur les causes. Je crois qu'une des causes, peut-être la plus importante, est que le gouvernement s'est éloigné du cadre constitutionnel et l'a transgressé. Dans la constitution, il n'y a pas le mot « Révolution », a-t-il noté.
L'opposition ne condamne pas la violence.
Le président de l'Assemblée Nationale, Diosdado Cabello, a appelé instamment les secteurs de l'opposition à se désolidariser des violences qui se sont déroulées depuis le 12 février. Ou nous condamnons la violence ou nous ne la condamnons pas (). Nous, nous sommes prêts à nous asseoir n'importe où et n'importe quand pour parler de paix et pour améliorer ce qu'il y a à améliorer. Il a condamné, de plus, le fait qu'on ait demandé la libération des frères Freddy et Otoniel Guevara, en prison pour leurs liens avec l'assassinat du procureur Danilo Anderson.
Un grand problème, la pénurie.
Le secrétaire du parti Un Nuevo Tiempo, Omar Barboza, a rejeté la politique économique du Gouvernement du président Nicolas Maduro. La pénurie, aujourd'hui, se situe à 31%, selon des chiffres de la Banque Centrale du Venezuela. Cela signifie qu'il y a une chute de la production nationale et le plus commun au Venezuela, ce sont les queues et il n'y en a pas. Nous avons un dollar à 6,30, un autre à 10 et un autre à 50 () Et le dollar parallèle est au-dessus de 60. Aujourd'hui, on ne sait pas combien vaut un bolivar mais nous savons qu'il ne suffit pour rien, a-t-il déclaré.
Zéro coup d'Etat.
Le gouverneur de l'état de Miranda et leader de l'opposition, Henrique Capriles, dans son intervention à la Table de Dialogue pour la Paix, a dit que le Venezuela allait très mal. Il a rappelé que le 14 avril 2013, dans la soirée, il a discuté avec le président Nicolas Maduro et lui a demandé de faire un audit après les élections présidentielles et que le président de la République avait accepté cette proposition. Capriles a assuré qu'après cela, tout ce qu'il a fait a été de kidnapper les pouvoirs dans notre pays, et cela nous a amenés à cette crise politique (). Et il a insisté sur le fait que le problème politique dans le pays demeure. Le 14 avril, ce pays a changé. Il a considéré que dans le pays, il y a une crise politique. Et la crise politique, nous n'allons pas la résoudre avec la répression et ce n'est pas un problème de « guarimbas ».
Le chavisme force politique et sociale.
Le maire de la municipalité Libertador, Jorge Rodriguez, a déclaré pour l'opposition qu'ils se trouvaient au Palais (de Miraflores), qu'ils étaient là parce qu'ils venaient en paix et en respectant la constitution et les règles de la démocratie. De plus, il a dit qu'ils ne pourraient à nouveau entrer à Miraflores par les voies violentes ou par les moyens qui ont été essayés le 11 avril 2002.
Il a démenti le gouverneur Capriles quand ce dernier a dit qu'il ne s'était pas attaqué au commandant Chavez ni à sa famille. Il a critiqué le fait que la droite ait essayé de transformer les élections du 8 décembre dernier en plébiscite alors que c'étaient des élections municipales.
Il s'est demandé pourquoi les secteurs populaires ne sont pas descendus pour lutter avec les secteurs qui manifestent violemment. De plus, Rodriguez a appelé les représentants de l'opposition à reconnaître le chavisme en tant que force politique et sociale du pays. Pourquoi ne prennent-ils pas en considération cette évidence toute simple qu'est la nécessité de reconnaître l'autre ? Nous, nous les reconnaissons comme des gens qui pensent, comme secteur politique, a-t-il déclaré lors de la première réunion entre l'Exécutif et la MUD dans le cadre de la conférence Nationale de Paix.
Ils ne peuvent pas continuer à ne pas reconnaître des millions de Vénézuéliens, a-t-il déclaré. Il a applaudi la position du gouvernement de Nicolas Maduro qui a appelé à la paix et la position calme qu'il a pris la 14 avril en n'appelant pas à la confrontation. Nous, la seule chose que nous demandons, c'est que cet espoir de discussion et de dialogue demeure.
(Resumen latinoamericano y del Tercer Mundo, 11 avril 2014
traduction Françoise Lopez)