Venezuela: LA MUD ACCEPTE DE PARTICIPER AU PLAN DE PACIFICATION
Caracas, 15 avril AVN – Le secrétaire général de la Table de l'Unité Démocratique (MUD), Ramon Guillermo Aveledo, a informé ce mardi qu'ils avaient accepté de participer au Plan National de Pacification impulsé par le président Nicolas Maduro.
Les membres de la MUD sont disposés « à participer aux plans nationaux de protection et de promotion de la sécurité et de la paix », a déclaré clairement Aveledo au terme de la seconde réunion de paix qui a eu lieu ce mardi en présence de représentants du Gouvernement National et de la délégation de l'Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR).
Il a dit que l'apport des secteurs de l'opposition au Plan National de Pacification sera centré sur les politiques relatives à la sécurité et à la sanction des délits « pour que nous puissions enrichir ce plan », a-t-il ajouté.
De même, il a ratifié la position de la coalition de partis qu'il représente à « rejeter absolument, sans le moindre doute, la violence et toute manifestation de violence ».
Candidature des autorités et Commission pour la Vérité.
Un autre des accords obtenus lors de la réunion de ce mardi est la participation de l'opposition aux comités de candidature des autorités du Pouvoir Electoral et Judiciaire que le groupe d'opposition à l'Assemblée Nationale (AN) s'était refusé à intégrer.
Mardi 1° mars dernier, le président de l'AN, Diosdado Cabello, dans l'ordre du jour, a annoncé la création des comités de candidature, premier pas pour l'élection des autorités des deux pouvoirs.
Le pas suivant sera d'envoyer les candidatures au Pouvoir Moral qui effectuera les corrections et estimations respectives et, enfin, on enverra à la plus haute entité législative les propositions des postulants pour que ce soit le président du parlement qui annonce quand aura lieu la session pour désigner les nouveaux magistrats et présidents de l'entité électorale.
« Le souhait que nous partageons, nous, les représentants du Gouvernement et de la MUD, est que ce processus s'achève par une sélection de présidents électoraux juste, de magistrats au Tribunal Suprême de Justice (TSJ) juste, qui puissent être élus comme le dit la Constitution, par le vote des deux tiers de l'AN », a déclaré Aveledo.
La formation de la Commission pour la Vérité, également impulsée par l'Exécutif pour faire la lumière sur les violences provoquées dans le pays depuis le 12 février dernier, fut un autre des refus exprimés par les députés de l'opposition à ce moment-là. Cependant, Aveledo a annoncé la participation de la MUD à une « commission large qui ne soit pas seulement législative mais à laquelle participent des personnalités de la vie nationale qui soient fiables pour tout le pays. »
Il a dit qu'aussi vite que la commission soit installée « nous allons consigner un ensemble de 60 cas de torture et de traitements cruels que nous avons rassemblés ». L'Exécutif s'est montré réceptif à cela pour commencer toute enquête pour prouver la véracité de tels signalements.
Le cas Ivan Simonovis.
Aveledo s'est référé à la loi d'amnistie qu'ils ont proposée depuis le début des négociations en faveur despersonnes qui ont été condamnées pour des délits de lèse-humanité et d'instigation à la violence.
« Nous avons proposé la loi d'amnistie qui n'a pas été acceptée pour le moment mais nous allons chercher d'autres voies », a-t-il déclaré.
En ce sens, il s'est référé au cas du commissaire de la défunte Police Métropolitaine, Ivan Simonovis, qui purge une peine de 30 ans de réclusion à la Prison Militaire de Ramo Verde.
Simonovis, Lazaro Forero, Henri Vivas et 8 fonctionnaires de moindre rang de la Police Métropolitaine ont été condamnés le 3 avril 2009 par le 4° Tribunal de Justice d'Aragua pour les délits d'homicide qualifié, accompli, manqué, au degré de tentative, lésions très graves, graves, moins graves, usage indu d'armes à feu et d'armes de guerre commis le 11 avril 2002 à Puente Llaguno, Caracas.
Le président Nicolas Maduro a écarté à plusieurs occasions une possible libération de Simonovis car « cela se trouve dans les mains de la justice. Seul le Pouvoir Judiciaire peut prendre une mesure si le cas le mérite. J'en suis empêché par la loi parce qu'il a commis des délits de lèse-humanité. C'est lui qui a dirigé le massacre du 11 avril », a-t-il déclaré.
Le secrétaire de la MUD a expliqué qu'ils se sont mis d'accord pour rencontrer les victimes des violences qui ont eu lieu lors du coup d'Etat de 2002, dans lesquelles sont mortes 19 personnes « pour avoir leur version des faits ».
De même, un groupe de médecins se chargera d'examiner Simonovis « pour déterminer son état de santé par un examen clair et satisfaisant pour qu'il puisse y avoir des mesures de grâce pour lui », a précisé l'opposant.
AVN 15/04/2014
(traduction Françoise Lopez)