Amérique Latine: 18 JOURNALISTES ASSASSINES EN 2014... ET PAS UN SEUL CUBAIN!!!

Publié le par cubasifranceprovence

Amérique Latine: 18 assassinats de journalistes en 2014

par Ernesto Carmona

Ces derniers jours ont été assassinés deux communicateurs qui travaillaient pour des médias locaux dans l'est du Salvador, qui s'ajoutent à un autre journaliste de radio tué à Pacasmayo, au nord de Lima, Pérou. En 2014, 18 journalistes ont été éssassinés en Amérique Latine selon le registre de la Commission d'Enquête sur les Attentats contre des Journalistes (CIAP), de la Fédération Latino-américaine des Journalistes (FELAP). Cette note rapporte les 8 derniers cas qui doivent s'ajouter aux 10 compris dans le rapport janvier-avril 2014 de la CIAP-FELAP.

Deux assassinés au Salvador.

L'Association des Journalistes du Salvador (APES) a demandé aux autorités d'enquêter sur deux assassinats de journalistes, survenus séparément, dont les victimes ont subi une grande violence dans des circonstances inconnues, y compris le petit bébé d'une reporter. En tant que telle, l' Association Nationale des Journalistes du Pérou a demandé aux autorités qu'elles enquêtent sur l'assassinat d'un journaliste de radio tué à Pacasmayo, département de Liberté, sur la côte nord du Pérou.

Par un communiqué, l'APES a demandé aux autorités politiques et policières du Salvador d'éclaircir les circonstances dans les quelles ont péri Mélida Antonia Amaya, 29 ans,et osn bébé de six mois, José Ezequiel Portillo, qui furent trouvés étranglés, pendus à l'intérieur d'une habitation du secteur Milagro de la Paz, à San Miguel, le 28 juin.

Les principaux médias d'information du pays d'Amérique Centrale ont présenté cet horrible assassinat comme une nouvelle de plus de la chronique rouge, sans mettre en avant la condition de journaliste de Mélida Antonia Amaya peut-être parce qu'il s'agissait de reporters de médias locaux de l'intérieur du pays. Mais ils ont abondé en détails sensationnels de "journalisme de merde"sur la découverte et l'environnement des corps qui pendaient à l'intérieur du logement. Selon le Ministère de la Justice, les cadavres de Mélida et de son petit garçon ont été trouvés enveloppés dans des toiles, plusieurs jours après que les assassinats aient été commis.

De même, l'organisation syndicale a exigé que la lumière soit faite sur l'assassinat de Carlos José Orellana, 23 ans, cameraman de Canal 99, une télévision locale de Santiago de Maria, département d'Usulutan, qui fut assassiné à l'arme blanche à deux pâtés de maisons de son domicile, le samedi 12 juillet.

L'APES a demandé aux autorité d'approfondir les recherches sur deux crimes pour que soient capturés et jugés les auteurs matériels et intellectuels de ces deux assassinats qui endeuillent le journalisme salvadorien.

Dans son communiqué, l'APES lance un appel au syndicat de journalistes pour "prendre des mesures et des protocoles de sécurité physique et digitale, en particulier dans les zones les plus violentes du pays".

Un assassinat au Pérou.

Donny Buchelli Cueva qui conduisait l'émission "Mas Noticias" diffusée par Mas Radio dans a province de Pacasmayo, département de La Libertad, Pérou, a été torturé et assassiné dans sa maison pendant la nuit du mardi 8 juillet, a indiqué l'association Nationale des Journalistes du Pérou.

Selon le procureur Risco Baquedano, deux tueurs sont entrés dans le domicile, ont laissé le journaliste inconscient, lui ont attaché les mains et les pieds, et l'ont traîné dans sa chambre. Tout de suite, ils lui ont donné la mort par asphyxie en appuyant sa tête contre le matelas, selon le rapport du médecin légiste.

Le journaliste de radio a remis en question dans son émission la profil professionnel et éthique des candidats à la mairie de Pacasmayo. Par conséquent, son assassinat peut être en relation avec son travail de journaliste. Deux personnes ont été arrêtées, suspectées d'être les auteurs matériels de l'assassinat.

La Commission d'Enquête sur les Assassinats de Journalistes (CIAP) de la Fédération Latino-américaine des Journalistes (FELAP) a exprimé sa pus profonde solidarité avec les journalistes d'APES et le Salvador ainsi qu'avec l'Association Nationale des Journalistes du Pérou et s'est jointe aux exigences envers les autorités de son pays pour faire la lumière le plus vite possible sur ces horribles crimes contre des travailleurs de la presse et des médias d'information de la radio et de la télévision.

5 autres assassinats récents en Amérique Latine.

A Tegucigalpa, Honduras, le 25 juin, a été assassiné le communicateur social Luis Alonso Funez Duarte, 47 ans, dans le 44° attentat mortel depuis 2003, selon un rapport du Comité pour la Libre Expression "C-Libre". Funez Duarte dirigeait une émission d'information et de musique sur la chaîne "Super 10" de la municipalité de Catacamas, département d'Olancho, à 200 km à l'est de cette capitale.

A Concepcion, Paraguay, à 400 km au nord-est d'Asuncion, le 24 juin a été assassiné le journaliste et avocat Edgar Fernandez Fleitas, 42 ans, qui dirigeait une émission sur FM 88.3 Radio Belen Communicaciones, dans laquelle il critiquait fréquemment les autorités politiques et judiciaires d ela région. Des hommes sont venus à son bureau à bord d'une moto pour le tuer de 6 balles, en plsin jour.

Le Syndicat des Journalistes du Paraguay (SPP) a aussi dénoncé l'homicide, survenu le 16 mai, du journaliste Fausto Gabriel Alcaraz, 28 ans, de radio Amambay 570 AM, de la ville de Pedro Juan Caballero, à quelques 450 km au nord-est d'Asuncion, également tué par arme à feu.

Deux assassinats sont survenus dans des zones du Paraguay où les tueurs à gages des groupes de trafiquants de drogues opèrent impunément, sans que les autorités ne recherchent ni les auteurs intellectuels ni les mobiles de ces homicides. Précisément à Pedro Juan Caballero, une ville frontière avec la ville brésilienne de Punta Pora, le 26 avril 1991a été assassiné le journaliste Santiago Leguizamon qui est devenu un symbole de la lutte des journalistes paraguayens. Ce cas, et beaucoup d'autres, restent impunis.

A Acapulco, Mexique, le 2 juin a été trouvé le cadavre de Jorge Torres Palacio, directeur de la Communication sociale de la Direction de la Santé de la Mairie de la ville et auparavant directeur du journal de la nuit de la chaîne d'Etat de Radio et de Télévision de l'Etat de Guerrero. Le journaliste avait été enlevé la veille.

Au Honduras, le 29 mai, on a appris que le communicateur d'une radio rurale et ex juge de paix Hernan Cruz, 52 ans, a été "trouvé dans un taxi, tué par balles" à Santa Rosa de Copan, à quelques 450 km à l'ouest de la capitale, Tegucigalpa. Cruz travaillait à la radio Opoa La Voz de la Esperanza ou Vos de los Chuñas (sans chaussures), où il dirigeait l'émission "Un autre niveau".

Bilan tragique pour 2014.

Le rapport quadrimestriel janvier-avril de la Commission d'Enquête sur les Attentats contre les Journalistes (CIAP) de la Fédération Latino-américaine des Journalistes (FELAP), a révélé le 1° mai que "Dix journalistes ont été assassinés an Amérique Latine et dans les Caraïbes pour avoir fait leur travail d'information pendant les 4 premiers mois de l'année en cours."

Les crimes rapportés pendant ces 4 premiers mois de 2014 ont tous été commis par des tueurs au service de pouvoirs factuels occultes. Ils sont survenus au Brésil (4 assassinats en février), en Colombie (1 cas), au Honduras (1 homicide), au Mexique (3 crimes) et au Panama (1 assassinat), selon l'ordre alphabétique du nom de leur pays. Avec les 8 nouveaux cas rapportés dans cette note, le bilan pour 2014 atteint 18 assassinats de journalistes et de travailleurs de l'information.

Addenda de Valaparaiso-Buenos Aires.

L'Université de Playa Ancha, à Valparaiso, Chili, est bouleversée par l'assassinat à coups de couteau de son étudiante en journalisme Nicole Sessarego Borquez, 21 ans, morte le matin du 15 juillet alors qu'elle se trouvait dans la capitale argentine pour participer à un programme d'échange avec l'Université de Buenos Aires (UAB). Son corps ensanglanté a été trouvé avec 11 coups de couteau, dont un dans le cou, le mardi 15 juillet, dans le couloir d'un bâtiment du quartier Almagro.

La procureure Ana Yacobucci a reconstitué les dernières heures de Nicole qui était dans une boîte de nuit avant d'être poignardée dans le couloir de ce bâtiment. "Nous avons entendu les deux amies avec lesquelles elle vivait et d'autres personnes de son entourage et nous sommes arrivés à reconstituer ses derniers mouvements", a dit un des enquêteurs à l'agence de presse Télam.

L'étudiante de Valparaiso a été vue à 3 heures du matin le mardi 15 au Club Severino, à Lavalle 345, où tous les lundis soirs, il y a des fêtes électroniques. "Les amies ont raconté qu'elles ont vu Nicole pour la dernière fois avec un jeune inconnu qui s'en était approché pour parler. Nous avons déjà la description de ce garçon", a révélé une source consultée par Clarin. La police analyse les vidéos des caméras de surveillance de la boîte de nuit pour identifier ce jeune inconnu.

(Extrait de Cubaperiodistas)

(traduction Françoise Lopez)

http://www.cubadebate.cu/?p=442995