L'Amérique Latine PARLE AVEC L'Europe DE COOPERATION BI-REGIONALE

par Leonardo Buitrago

traduction Françoise Lopez

Caracas, 28 mai AVN.- Libre de tutelle impérialiste, la Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens (CELAC) lance sa propre voix en tant que bloc face à d'autres régions de la planète, avançant ainsi dans la construction de la multi-polarité dans la géopolitique mondiale.

Comme elle l'a fait avec la Russie ou la Chine, cette Communauté constituée à Caracas en 2011 entre en relations, de plus, avec l'Union européenne, une organisation avec laquelle elle aura son second sommet les 10 et 11 juin prochains.

Dans des déclarations récentes, le chancelier de l'Equateur (le pays qui préside actuellement la CELAC), Rafael Patiño, a évoqué les efforts du bloc pour renforcer l'expression unitaire face à toutes les organisations et à toutes les instances internationales, en défense du développement intégral de l'Amérique Latine et des Caraïbes.

"La CELAC doit avoir une clameur unifiée. Et nous avons décidé que d'abord, nous devons continuer pour que cette voix soit une voix puissante qui se base sur unelarge discussion de sujets", a-t-il indiqué.

Pour atteindre cet objectif, la CELAC a défini, en mars dernier, son agenda stratégique (intitulé Agenda 2020) qui envisage la recherche de solutions dans des domaines comme la réduction de la pauvreté et des inégalités, l'éducation, les sciences, la technologie et l'innovation, l'environnement et le changement climatique, les infrastructures et le financement du développement.

Une partie de ces sujets seront débattus entre les 33 pays du bloc latino-américain et caribéen et les 28 nations qui composent l'Union européenne (UE) pendant le second sommet CELAC-UE qui aura lieu les 10 et 11 juin à Bruxelles, Belgique.

Lors d ecette rencontre, les leaders des 2 blocs débattront des stratégies nécessaires pour renforcer le dialogue et la coopération politique et impulser les relations économiques et commerciales bi-régionales.

Le directeur du Service Diplomatique de l'Union Européenne pour les Amériques, Christian Leffler, a évoqué jeudi l'importance pour les 28 nations qui composent cette organisation de resserrer lesliens avec l'Amérique Latine et les Caraïbes.

De cette façon, il a indiqué que ce sommet qui sera présidé par le président du Conseil Européen, Donald Tusk, et auquel on prévoit la présence de 61 chefs d'Etat et de Gouvernement, sera l'occasion propice pour "actualiser les relations bi-régionales à la lumière des changements (sociaux, politiques et économiques) qui se sont produits aussi bien en Europe qu'en Amérique Latine et dans les Caraïbes ces dernières années.

Dans une vidéo-conférence avec des médias de 15 pays latino-américains et caribéens, Leffler a reconnu, depuis la Belgique, "le dynamisme socio-économique de l'Amérique Latine ces 20 dernières années".

De même, il a souligné que le bloc de la CELAC travaille pour renforcer le dialogue public, consolider l'intégration sociale et culturelle, améliorer la qualité de la vie, stimuler la croissance économique et la bien-être des peuples.

Une source d'opportunités pour le commerce

D'autre part, il a indiqué que les nations souveraines qui font partie de la CELAC constituent un univers de 600 millions de personnes qui représentent un important marché pour les entreprises européennes.

A ce sujet, il a signalé que l'Union Européenne est le second associé commercial de la CELAC et le principal investisseur étranger dans la région en maintenant des négociations de l'ordre de 500 000 millions de dollars.

"L'évolution de l'économie latino-américaine et caribéenne a un impact important sur le bien-être de l'économie européenne" a affirmé le preprésentant de l'UE pendant la vidéo-conférence.

De la même façon, il a évoqué l'intérêt de la République Populaire de Chine à encourager des investissements en Amérique Latine et dans les Caraïbes.

Il a rappelé que pendant le Forum ministériel Chine-CELAC, le président Xi Jinping a annoncé que la nation asiatique investirait 250 000 millions de dollars en Amérique Latine et dans les Caraïbes pendant les 10 prochaines années.

Avec ces ressources, dans les 10 prochaines années, l'investissement de la Chine dans la région doublera par rapport aux 250 000 millions de dollars actuels.

Il a indiqué que ces investissements permettront de renforcer l'économie des 33 nations de a CELAC pour faciliter les échanges aussi bien avec l'Europe qu'avec le reste de la planète.

"Nous sommes convaincus de l'importance du commerce ouvert. Il y a complémentarité entre les échanges commerciaux entre la Chine et la CELAC et entre l'UE et la CELAC. Ce sont des échanges différents", a-t-il noté.

Les relations avec le MERCOSUR

Leffler a réaffirmé jeudi l'intérêt et la volonté de l'Union Européenne de signer un Accord Cadre Inter-régional aveclespays du Marché Commun du Sud (MERCOSUR).

Il a indiqué que parallèlement au second sommet CELAC-UE se tiendra une rencontre avec les membres du MERCOSUR (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Venezuela) qui aura pour but de "revoir au niveau politique les avancées des négociations pour l'accord".

Cette réunion sera présidée par la Commissaire au Commerce de l'Union Européenne, Cecilia Malmstrom.

"L'intérêt est de vérifier des deux côtés le statut, la préparation et les buts des pays pour avancer vers un dynamisme plus efficace. Nous cherchons un impact positif qui n'ait pas pour but d'exclure des associés mais d'ouvrir les 2 marchés (européen et latino-américain) et de faciliter la participation des gens entreprenants", a affirmé le directeur du Service Diplomatique de l'UE pour les Amériques.

Source en espagnol:

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