Nicaragua: Le jour qui a changé le pays pour toujours
par Sergio Alejandro Gómez (Granma)
traduction Françoise Lopez
Même si nous omettons l'histoire une seconde, les chiffres et les indicateurs sociaux des dernières décennies au Nicaragua montreraient que ce fut le 19 juillet 1979 le oint de basculement, le mouvement tectonique qui a secoué les ciments de la nation.
Après plusieurs années de lutte, une révolution inspirée par les idéaux du Général des Hommes Libres, Augusto C. Sandino, a balayé une des dictatures les plus installées et sanglantes de la longue liste des dictatures d'Amérique Centrale.
Somoza et ses héritiers, comme beaucoup d'autres militaires putschistes latino-américains, ont joui pendant plus de 4 décennies du soutien total des Etats-Unis.
Le président nord-américain Franklin Delano Roosevelt dit un jour: "Il se peut que Somosa soit un fils de chien mais c'est notre fils de chien". La politique du "bon voisin" qu'avait étrennée la puissance impériale consistait à la base à substituer aux invasions et les occupations directes des "hommes forts" qui feraient le sale travail d'éviter une explosion sociale.
Mais au Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN) avec le Commandant Daniel Ortega à sa tête, a capitalisé la mal-être populaire provoqué par les inégalités et la répression pour faire avancer un projet de changement socialiste qui a triomphé par la voie des armes le 19 juillet 1979.
Le Nicaragua, un des pays les plus pauvres et arriérés du continent, commença à faire des sauts de géants en matière de santé, d'éducation et de production agricole, une tâche dans laquelle il a toujours eu le soutien de la Révolution Cubaine et de dizaines de milliers de collaborateurs de notre pays qui ont travaillé avec les Nicaraguayens pour commencer à solder les dettes de la guerre et du sous-développement.
Les profondes transformations de cette période ainsi que l'édification d'une institution militaire et policière de premier ordre sont la seule explication au fait que le pays se maintienne à la marge d'un des phénomènes qui marquent la vie des pays de la région: la violence et le trafic de drogues.
Mais les Etats-Unis ne pouvaient pas permettre que s'étende l'exemple de la Révolution Cubaine et qu'un autre pays d'Amérique Latine démontre comment on peut transformer une nation, même pauvre, quand on commence à distribuer la richesse de façon plus équitable.
Washington déploya contre le Nicaragua tout son arsenal de guerre non conventionnelle, le même qu'il applique aujourd'hui avec des méthodes encore plus sophistiquées contre les gouvernements progressistes de la région comme le Venezuela, l'Equateur, le Brésil et l'Argentine.
La Maison Blanche en arriva même à utiliser des méthodes illégales de financement pour armer la contre-révolution nicaraguayenne, dans lea fameuse affaire de l'Iran-Contra.
L'agression psychologique et médiatique ainsi que les énormes ressources que la révolution naissante a du consacrer à la lutte armée ont influé de manière décisive sur les résultats des élections au début de février 1990 qui amenèrent au pouvoir une représentante de l'oligarchie locale, Violeta Chamorro.
Contrairement à ce qu'ont diffusé les grands médias, les Sandinistes ont reconnu les résultats des élections et se sont préparés à ener la bataille sur le front politique.
Les 16 années de désastre néo-libéral qui ont suivi la déroute sandiniste ont signifié un recul dans de nombreux domaines pour le Nicaragua mais ont aussi constitué une démonstration que la main aveugle du marché ne résout pas les problèmes accumulés pendant des siècles de retard et d'inégalités.
Le FSLN triompha aux élections de 2006 et à partir de 2007, avec le Commandant Daniel et la camarade Rosario Murillo à sa tête, le "Gouvernement de Réconciliation et d'Unité Nationale" est revenu changer le visage de la terre des lacs et des volcans.
En même temps, le Nicaragua a été une voix de poids dans le concert latino-américain en faveur de l'intégration et de l'unité régionales.
Les progrès des dernières années sur le plan intérieur sont indiscutables dans presque tous les domaines avec une croissance économique moyenne proche de 5%.
Et l'avenir se voir encore plus prometteur avec des plans pour transformer la société, l'économie et même les cartes du pays comme c'est e cas pour la construction d'un Grand Canal Interocéanique que mène à bien une entreprise chinoise et qui pourrait être prêt pour 2020.
Les analystes notent que les bénéfices pour le pays seront importants et ils considèrent qu'une fois mis en marche, on pourrait doubler en quelques années le PIB national.
Ce 19 juillet, les Nicaraguayens auront plus d'une raison de célébrer le 36° anniversaire de leur Révolution et de rappeler le moment où le pays a commencé le long voyage vers l'avenir.
Source en espagnol:
http://www.granma.cu/mundo/2015-07-17/el-dia-que-cambio-nicaragua-para-siempre
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