Cuba: Le "patio bonito" des médecins cubains en Colombie

La pupila insomne

traduction Françoise Lopez

L'extreme droite cubano-américaine continue à chercher des arguments pour attaquer le rétablissement des relations entre Cuba et les Etats-Unis et au passage, pour détériorer l'image du gouvernement du Venezuela.

Un des plus récents: le cas d'un groupe de médecins cubains qui, ayant abandonné leur mission au Venezuela et ayant demandé l'asile à l'Ambassade des Etats-Unis en Colombie, sont resté des mois sans réponse des autorités nord-américaines.

Rappelons qu'en application de ce qu'on appelle le Cuban Medical Profesional Parole (CMPP), un programme approuvé en 2006 par le président George W. Bush pour saboter la coopération médicale cubaine, n'importe lequel des quelques 50 000 professionnels de la santé que Cuba possède aujourd'hui dans 66 pays du Sud peut obtenir l'asile politique dans les ambassades ou les consulats états-uniens et l'entrée - par conséquent - aux Etats-Unis.

Une grande campagne médiatique a présent" comme "un drame humain" la situation de ces personnes qui ont passé des mois à Bogota sans ressources même pour payer la location de leur logement. Plusieurs d'entre elles avaient même dû obtenir de fortes sommes d'argent pour se payer des opérations médicales en Colombie.

Une chose que les congressistes de l'extrême droite cubano-américaine Ileana Ros-Lehtinen et Mario Díaz-Balart ont présenté comme une preuve que le Gouvernement d'Obama aurait décidé "d'abandonner" ces personnes. La raison: faciliter le processus actuel de dialogue diplomatique avec le Gouvernement de La Havane. Ce qui est sûr, c'est qu'après la pression politique et la grande campagne médiatique, le Service de l'Immigration et de la Citoyenneté (USCIS) des Etats-Unis a annoncé, finalement, qu'il s'occuperait d'urgence de l'asile de ces personnes.

Ces médecins "déserteurs" répétaient aux médias un scénario bien appris. Mais non seulement contre le Gouvernement de Cuba mais surtout contre celui du Venezuela: L'un d'entre eux prononça la phrase clef "Le Venezuela, c'est pire que Cuba" sur la BBC en espagnol. "Les zones dans lesquelles ils habitaient (au Venezuela) étaient dures" a-t-on lu sur ce site. "Je vivais à côté d'une poubelle" ou "je vivais sur une colline (cerro)" ajoutaient les médecins avec un certain mépris. Curieusement, ces personnes en sont venues à vivre ensuite pendant des mois dans le quartier “Patio bonito”, considéré par le maire de Bogota lui-même comme "le plus dangereux" de la capitale colombienne.

Dans une partie de l'interview, les médecins dénonçaient aussi les pots-de-vin qu'ils devaient payer à différents fonctionnaires. "Certaines de nos économies (...) on les a perdues (...) sous forme de pots-de-vin pour les forces de sécurité qui ont menacé de les ramener de force de l'autre côté de la frontière", avons-nous lu. C'est à dire qu'ils ont été rackettés par des militaires de Colombie. La BBC, cependant, ne mentionne pas la pays dans ce cas. Mais elle le fait quand les soi-disant fonctionnaires corrompus sont vénézuéliens. La pédiatre cubaine “Maité (…) - avons-nous lu - (a payé) 500 dollars à "l'ami" qui l'a faite sortir du Venezuela".

La BBC utilise des euphémismes pour camoufler la scandaleuse complicité du Gouvernement de Colombie avec le programme des Etats-Unis de captation des médecins cubains. "Ils peuvent rester en Colombie - nous dit-on - ils peuvent rester grâce à une pirouette du système migratoire du pays. (...) bien que les Cubains aient besoin d'un visa pour entrer (en Colombie) (...) les autorités leur accorde un papier (...) dans lequel ils disent qu'ils ne les déporteront pas tant que durent les démarches du CMPP (Cuban Medical Professional Parole)”.

Bien sûr, ni sur la BBC ni dans d'autres médias, nous n'avons lu la moindre analyse critique sur l'immoralité de ce programme du Département d'Etat qui porte atteinte au droit à la santé de millions de pauvres dans le monde entier, soignés exclusivement par la coopération cubaine. On ne remet pas non plus en question l'égoïsme et la mesquinerie de ces médecins à qui l'Etat cubain n'a pas demandé un centime pour leurs études de médecine.

Il n'y a pas non plus une seule donnée qui informe que l'importance sociale du programme de santé vénézuélien Barrio Adentro auquel ont pris part jusqu'à présent presque 30 000 mille coopérants cubains. En 12 ans, il amené à bien 704 millions de consultations gratuites parmi lesquelles 11 millions de consultations de dentistes. Le calcul des vies sauvées, jusqu'en 2014 était de 1 700 000. Avant ce programme qui touche aujourd'hui 80% de la population du Venezuela, plus de 60% des personnes des quartiers populaires - (les collines, "los cerros") que l'un des médecins déserteurs mentionnait avec mépris - n'étaient jamais allées chez un médecin.

Aujourd'hui, quand le Venezuela est l'objet d'une énorme menace politique et médiatique venant de Colombie, soutenue par ces mêmes grands médias, ces personnes se sont prêtées à servir de marionnettes - demain jetables - aux stratèges de la guerre psychologique contre Cuba et le Venezuela.

José Manzaneda, coordinateur de Cubainformación.

Source en espagnol:

https://lapupilainsomne.wordpress.com/2015/09/08/el-patio-bonito-de-los-medicos-cubanos-en-colombia-video/

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