Ainsi agissent les ambassades des Etats-Unis

Publié le par cubasifranceprovence

par Iroel Sanchez

traduction Françoise Lopez

Les Etats-Unis ont évalué la possibilité d'assassiner le président bolivien Evo Morales en 2008, selon ce que révèle un livre sur Wikileaks publié en septembre qui rend compte de l'intervention politique de ce pays en Amérique Latine pour déstabiliser les gouvernements progressistes du continent.

En 2008, "le Département d'Etat (des Etats-Unis) a analysé sérieusement la possibilité d'un coup d'Etat (en Bolivie), ou l'assassinat du président bolivien Evo Morales" expliquent Alexander Main et Dan Beeton, les auteurs de l'un des chapitres de ce livre, dans un article publié la semaine dernière dans Jacobin Magazine.

Main et Beeton travaillent au Centre de Recherche Economique et Politique qui a son siège à Washington.

En août et en septembre 2008, le Gouvernement d' Evo Morales a affronté des leaders d'opposition qui gouvernaient les départements de la région connue comme la Media Luna, qui s'opposaient aux réformes impulsées par le président et appelaient à créer des départements autonomes dans le pays.

Le livre prouve que pendant ce conflit, les Etats-Unis étaient "en communication régulière" avec les leaders autonomistes avec qui ils avaient des conversations dans lesquelles ils parlaient de "faire exploser des gazoducs" et d’utiliser "la violence comme une probabilité pour forcer le Gouvernement...à prendre au sérieux n'importe quel dialogue".

Le conflit de la mi-2008 mit en danger la permanence de Morales à la présidence et les affrontements firen tplus de 30 morts, en grande majorité des partisans du président bolivien.

La situation amena Morales à expulser l'ambassadeur états-unien, Philip Goldberg, qu'il a accusé de collaborer avec les leaders des manifestations contre le Gouvernement.

Le livre, The Wikileaks Files: The World According to US Empire (Les Archives de Wikileaks: Le Monde selon l'empire des Etats-Unis) analyse des dizaines de milliers de câbles filtrés par l'organisation qui vont des premières années de la première présidence de George W. Bush (2001-2009), à l'administration de Barack Obama, qui a débuté en 2009.

Les câbles "révèlent au jour le jour les mécanismes d'intervention politique de Washington en Amérique Latine” et ridiculisent "les déclarations du Département d'Etat disant que "les Etats-Unis n'interfèrent pas dans la politique intérieure des autres pays"".

Selon les auteurs, il reste à démontrer que les Etats-Unis ont fourni du matériel et "un support stratégique" à des partis d'opposition de droite "dont certains sont violents et anti-démocratiques".

"Les câbles reflètent, en outre, une vivante image de la mentalité de la Guerre Froide de certains ambassadeurs états-uniens et les montrent usant de mesures coercitives" contre les présidents progressistes latino-américains, expliquent Main et Beeton.

Le cas du Venezuela

Dans le cas du Venezuela aussi, l'information fournie par les filtrations de Wikileaks, prouvent que les Etats-Unis ont été derrière plusieurs tentatives de renversement du défunt ex président Hugo Chávez (1999-2013).

en plus de la tentative de coup d'Etat de 2002 qui chassa Chávez du pouvoir pendant 48 heures, les câbles révèlent que le Département d'Etat a entraîné et soutenu des leaders étudiants d'opposition, dont certains connus pour leurs intentions de "lyncher" des membres du Gouvernement.

Une des communications filtrées par Wikileaks montre en détails la stratégie des Etats-Unis pour chasser Chavez du pouvoir, ce qui inclut "diviser le chavisme" et "isoler sur le plan international" le président du Venezuela.

En 2010, Wikileaks avait déjà fait connaître des communications secrètes entre de hautes autorités du Gouvernement états-unien qui ont décidé de mettre en place un plan pour "renforcer les liens avec les leaders militaires de la région qui partagent notre préoccupation à cause de Chávez”.

le livre mentionne aussi l'intervention politique états-unienne dans des pays comme l'Equateur et le Nicaragua.

Wikileaks fut fondé en 2006 par Julian Assange qui a écrit la préface du livre.

Sous la devise "ouvrons les gouvernements", l'organisation a filtré plus d'1,2 millions de documents classifiés de Gouvernements dans le monde entier.

(Sputnik)

source en espagnol:

https://lapupilainsomne.wordpress.com/2015/10/03/asi-actuan-las-embajadas-de-eeuu/

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