Venezuela: Les familles de victimes des guarimbas exigent d'être entendues par l'Assemblée Nationale
traduction Françoise Lopez
Caracas, 18 janvier AVN.- Les familles des 43 Vénézuéliens morts pendant les guarimbas et le coup d'Etat perpétuel en 2013-2014 se sont rendues lundi au Palais Législatif Fédéral, à Caracas, pour remettre un document qui condamne la Loi d'Amnistie que l'opposition parlementaire prétend approuver pour libérer de leurs responsabilités les responsables intellectuels et matériels de ces assassinats.
"Nous avons déposé un document à l'Assemblée Nationale (AN) pour demander un droit de parole en session plénière, en particulier pour que soient écoutées les victimes, face à l'éventuelle discussion du projet de Loi d'Amnistie, un projet qui en finit avec environ 17 ans de crimes et de délits qu'on prétend contester", a expliqué Asdrúbal González, coordinateur du Réseau National des Droits de l'Homme.
Il a précisé que parmi les faits punissables avec lesquels en finit cette loi, voulue par la droite nationale, il y a non seulement les guarimbas et la tentative de coup d'Etat connue comme "La Sortie" mais aussi les crimes contre le secteur agricole, ceux perpétrés pendant le coup d'Etat du 11 avril 2001, la grève pétrolière de 2002, parmi d'autres situations qui ont ébranlé la paix au Venezuela.
"Il n'est pas logique qu'on donne des privilèges à des personnes accusées et responsables de ces violences qui sont survenues dans le pays et que par contre, les victimes ne soient pas écoutées. Ce projet est tellement orienté vers l'impunité que tous ceux qui se considèreraient comme des persécutés politiques ou qui seraient identifiés comme appartenant à un parti d'opposition pourraient profiter de ce bénéfice", a-t-il souligné.
Pour sa part, William Alcalá, avocat et directeur général de l'Organisation Internationale Vénézuélienne des Droits de l'Homme, a rappelé à la nouvelle Assemblée Nationale qu'elle en epeut pas approuver une loi qui passe par-dessus la Grande Charte.
"Leur avidité de pouvoir les rend aveugles. L'article 29 de la Constitution est bien clair. Ces messieurs (les accusés) ne peuvent jouir de ces bénéfices, ni grâce ni amnistie. On ne peut pas dire maintenant qu'ils sortent libres parce qu'ils n'ont rien fait", a-t-il souligné.
Janeth Fernández, paysanne originaire de l'état de Zulia dont le père a été victime d'un tueur à gages en 2004 a aussi exigé la justice du parlement et a condamné l'impunité que cherche à semer l’opposition. "Je suis ici pour dire non à la loi d'amnistie et pour réclamer justice parce que s'ils approuvent cette loi, nos droits de paysans seront violés", a-t-elle souligné.
Selon les investigations réalisées par le Réseau National des Droits de l'Homme, on estime qu'avec l'approbation de cette loi, environ 5 000 personnes pourraient être déchargées de leurs responsabilités dans divers délits,parmi lesquelles Leopoldo López, artisan de "La Sortie", Antonio Ledezma, condamné pour des délits contre la Constitution et la paix du pays et Guillermo Zuloaga, condamné pour usure et fourniture illégale de véhicules présumée.
Cette demande de droit de parole devant le parlement est conforme à l'article 211 de la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela qui donne, avant toute discussion et approbation de projets de lois, la possibilité aux citoyens et à la société organisée que leur opinion soit prise en considération.
La prochaine action des familles de victimes du fascisme sera de se rendre au Tribunal Suprême de Justice (TSJ) et devant les organismes internationaux de protection des Droits de l'Homme comme l'Organisation des Etats Américains (OEA), l'Organisation des Nations Unies (ONU), l'Union des nations Sud-américaines (UNASUR), la Marché Commun du Sud (MERCOSUR), entre autres.
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