CRISE DES MISSILES 21: LA HACHE DE PIERRE ETAIT AU COIN DE LA RUE

Publié le par cubasifranceprovence

Ruben G. Jimenez Gomez

 

A 5 h du soir de ce jeudi 25 octobre, eut lieu une réunion du Comité Exécutif du Conseil de Sécurité Nationale, dans laquelle furent faites les remarques intéressantes suivantes :

 

Dean Rusk, secrétaire d'Etat informa que Khroutchëv avait accepté les conversations à New York sous l'égide de l'ONU. Notre position serait que pendant les deux jours suivants de discussions préliminaires, nous devions arrêter de n'importe quelque manière le développement de la capacité aérospatiale à Cuba. Nous avions besoin de savoir ce qui se passait sur les emplacements de missiles et s'il y avait réellement des têtes nucléaires à Cuba. Il mentionna la possibilité que les états latino-américains proposent une zone dénucléarisée en Amérique Latine. Il dit que les Cubains ne seront pas capables de survivre isolés politiquement, c'est pourquoi ils doivent s'appuyer totalement sur les Soviétiques.

 

Robert McNamara, secrétaire à la Défense, déclara : « Nous devons décider quelles mesures nous prendrons pour aborder les bateaux du Blocus qui arriveront demain sur la ligne d'interception : le bateau tanker soviétique Grozni et un bateau de passagers d'Allemagne de l'Est. Il recommanda que ce dernier ne soit pas arrêté, car s'il refuse de s'arrêter, il faudra lui tirer dessus au timon ou lui foncer dessus, et cela pourrait être très dangereux pour les 1 500 passagers. Si les passagers sont affectés et qu'on ne trouve dessus rien d'interdit, nous nous verrions dans une situation très difficile.

 

Rusk : Il suggéra que nous pourrions acheter les bateaux qui se dirigent vers Cuba en payant le capitaine ou le propriétaire ce qu'ils demandent pour déserter avec les bateaux. De cette façon, la pression sur les Cubains augmenterait en étranglant leurs importations, sans utiliser de force militaire additionnelle.

 

JFK décida de ne pas arrêter le bateau d'Allemagne de l'Est.

 

Robert Kennedy dit que nous devons faire attention pour que les Russes ne pensent pas que nous faisons machine arrière.

 

JFK déclara que nous devions agir rapidement, parce que le travail sur les emplacements de missiles continuait et bientôt nous devrions confirmer avec les faits la fermeté que nous avons montrée jusqu'à maintenant.

 

Plus tard, les Nord-américains répondirent à U Thant que si Khroutchëv gardait ses bateaux hors de la zone de quarantaine, ils éviteraient la confrontation.

 

A la fin de la journée, le régiment de Candelaria-San Cristobal et le second groupe de combat du régiment de Santa Cruz de los Pinos-San Cristobal étaient prêts pour le combat. De plus, cette nuit-là commença le déplacement du port de La Isabella à la région orientale, des têtes de combat nucléaires qui manquaient pour les missiles aériens tactiques FKR.

 

Pendant ce temps, au Département d'Etat, on reçut un télégramme de l'ambassadeur en France, dans lequel on soulignait en particulier ce qui suit :

 

Le Représentant Permanent de Turquie ici a signalé que les Turcs accordent beaucoup d'importance aux Jupiter, car ils les considèrent comme le symbole de la détermination de l'Alliance d'employer les armes nucléaires contre la Russie si elle attaque la Turquie, indépendamment du fait que les Jupiter soient anciens ou pas.

 

Une variante peut être de remplacer les Jupiter par un sous-marin Polaris dans la zone, en consultant les Turcs sur les cibles à frapper par celui-ci en cas de guerre, mais il est douteux que cela soit intéressant pour eux, car avec les Jupiter, ils se sentent plus en sécurité en les ayant sur leur territoire.

 

Une autre variante pour les remplacer est de le faire à travers la création des Forces Nucléaires Multinationales de l'OTAN en employant la modalité évoquée de bateaux marchands équipés de missiles Polaris, conduits par des équipages mixtes de Turcs, d'Italiens et de Nord-américains, avec des cibles intéressantes pour les alliés.

 

Une de ces variantes nous permettrait d'offrir aux Soviétiques le retrait des anciens Jupiter pour qu'ils puissent sauver la face pour le retrait des missiles de Cuba. Cette gestion, qu'elle soit acceptable ou non pour les Soviétiques, serait bien vue par l'opinion politique mondiale.

 

ET LA SITUATION CONTINUAIT D'EMPIRER !

 

A ce moment-là, la situation empirait tous les jours. Parmi le cercle qui entourait le Président, l'idée que le conflit militaire était inévitable se renforçait, car la combinaison des actions militaires limitées et des actions diplomatiques n'avaient pas de résultats positifs. Beaucoup considéraient que si la partie soviétique continuait à être inflexible, malgré la « quarantaine », dans ses intentions de continuer à augmenter la préparation des forces aérospatiales, alors il ne restait comme dernière alternative que celle de l'usage des armes, avec l'attaque aérienne massive et l'invasion ultérieure. Cette nuit-là furent connus les résultats de l'interprétation des dernières photos aériennes : le travail sur les emplacements de missiles progressait rapidement, pendant que les bombardiers légers IL-28 avaient été déballés et montés, également rapidement. En prenant ces facteurs en compte, le président Kennedy demanda au Département d'Etat de commencer à se préparer pour créer un gouvernement civil à Cuba après l'invasion et l'occupation du pays. Il se décida aussi à augmenter la quantité de vols à basse altitude au-dessus de Cuba, de deux par jour à un par heure, en violant grossièrement la souveraineté du pays.

 

Vendredi 26 octobre.

 

A 7h du matin, fut arrêté et abordé le premier bateau pendant la « quarantaine ». C'était le « Marucla », de propriété panaméenne et battant pavillon libanais. Il avait été frété par l'URSS et se rendait à Cuba depuis le port de Riga. Il avait été soigneusement choisi par le président Kennedy pour être arrêté et fouillé. Avec cette action, il démontrait à Khroutchëv qu'il était disposé à rendre la « quarantaine » efficace et cela n'impliquait pas une attaque directe des Soviétiques, car le bateau ne leur appartenait pas. Sur le bateau, on ne trouva aucune arme et il lui fut permis de continuer son voyage vers Cuba. Peu après, le bateau de passagers d'Allemagne de l'Est passa la ligne d'interception, bien que certains aient demandé qu'il soit arrêté car il n'était pas la propriété de l'URSS. En définitive, le Marucla fut l'unique bateau fouillé pendant la « quarantaine ».

 

Ce jour-là, le Secrétaire Général par Intérim de l'ONU, U Thant, reçut une lettre de Khroutchëv disant qu'il acceptait la proposition de la veille, c'est pourquoi désormais, les bateaux soviétiques resteraient hors de la zone d'interception, bien qu'il signale que cette situation ne pourrait pas se prolonger.

A partir de ce matin-là, les vols en rase-mottes sur l'Ile augmentèrent et avec eux le danger d'une attaque aérienne surprise profitant de cette situation. Cela fut confirmé dans un commentaire du conseiller du président Théodore Sorensen : « Ces vols non seulement fournissent une meilleure reconnaissance aérienne mais , à la fois, constituent un système pour harceler les Russes et humilier Castro ( …) L'habitude de la surveillance aérienne de l'Ile, de plus, pourrait nous faciliter à un moment donné, le déclenchement d'une attaque surprise. »

 

En tenant compte de cette circonstance et du fait que les vols en rase-mottes constituaient une violation grossière de la souveraineté du pays, le Commandant en Chef Fidel Castro prit la décision de les interdire et donna l'ordre qu'à partir du lever du jour du 27 octobre, on ouvrirait le feu contre tout avion ennemi qui violerait l'espace aérien de Cuba. Immédiatement, on fit savoir au général d'armée Pliev, chef de l'ATS, que Fidel voulait le rencontrer. La proposition de rencontre était pour l'informer de la décision du commandant cubain de tirer sur les avions volant en rase-mottes, le lendemain.

 

A 10h du matin, eut lieu à Washington, la réunion du Comité Exécutif du Conseil National de Sécurité, où furent faites, entre autres, les remarques suivantes :

 

Rusk déclara que le but des négociations qui commençaient par l'intermédiaire de U Thant était d'obtenir l'engagement que de nouveaux emplacements ne seraient pas construits à Cuba, qu'il n'y aurait pas de nouveaux bateaux militaires en plus, que les armes existant à Cuba seraient désactivées et que l'ONU inspecterait sur le terrain au moyen d'un corps de 350 inspecteurs techniquement capables. De plus, les bateaux de guerre nord-américains resteraient près de tous les ports cubains pour garantir qu'il n'y aurait pas de débarquements ignorés par les inspecteurs. A propos de la zone libre d'armes nucléaires, il dit que Porto Rico et la Zone du Canal en seraient exclus.

 

JFK  signala que le plan proposé initialement par le Brésil en septembre dernier non seulement mettait en avant une zone libre d'armes nucléaires en Amérique Latine, mais aussi la garantie de l'intégrité territoriale de tous les états de la région et demanda s'ils pouvaient s'engager à ne pas envahir Cuba.

 

Rusk expliqua que nous sommes engagés à ne pas envahir Cuba puisque nous avons signé la Charte de l'ONU.

 

Adlai Stevenson, ambassadeur devant l'ONU, prédit que les Russes ne demanderaient pas une nouvelle garantie pour l'intégrité territoriale de Cuba et le démantèlement des missiles étasuniens en Turquie.

 

John McCone, directeur de la CIA, n'était pas d'accord avec le retrait des missiles de Turquie et pensait que les inspecteurs qui seraient envoyés à Cuba devaient être des Etasuniens, spécialistes des missiles stratégiques.

 

Pendant ce temps, Aleksandre Feklisov avait invité John Scally au restaurant « Occidental ». Pendant la conversation, à la fin du repas, Scally déclara que « tous les membres du Comité Exécutif étaient de plus en plus favorables à la proposition des militaires d'envahir immédiatement Cuba. Ils assuraient au Président qu'ils en finiraient en 48 heures avec les missiles soviétiques et avec le régime de Castro. »

 

A ce sujet, Feklisov déclara que le peuple cubain , avec à sa tête Fidel Castro, était prêt à livrer un combat très dur et qu'ils défendraient leur Patrie jusqu'à leur dernière goutte de sang. La bataille serait cruelle, sanglante et longue. De plus, à son avis, cela laisserait les mains libres à Khroutchëv pour asséner une riposte sur un point vulnérable dans une autre partie du monde.

 

Scally demanda si ce pourrait être à Berlin Ouest et le Soviétique répondit que c'était parfaitement possible, que quand les chars russes attaqueraient en avalanche et les avions d'assaut balaieraient tout sur leur chemin en volant en rase-mottes, ils pourraient prendre Berlin Ouest en moins de 24 heures. Peu après ils se séparèrent, en exprimant l'espoir que les dirigeants de leurs deux pays ne permettraient pas que la guerre éclate.

 

Feklisov raconte que personne ne l'avait autorisé à parler en ces termes avec Scally, ni à mettre en avant la possible occupation de Berlin Ouest comme riposte à l'invasion de Cuba. Ce même soir, Scally téléphona à l'ambassadeur et lui demanda une rencontre immédiate. Quand ils furent face à face, Scally l'informa qu'il accomplissait une mission de la « plus haute autorité » et qu'il proposait les conditions suivantes pour parvenir à un règlement de la Crise :

 

  1. L'URSS démonterait et retirerait les rampes de missiles sous la supervision de l'ONU.

  2. Les Etats-Unis lèveraient la quarantaine.

  3. Les Etats-Unis prendraient publiquement l'engagement de ne pas envahir Cuba.

     

Alors, je lui demanda de préciser la signification de « la plus haute autorité » et il dit, en détachant chaque mot : « John Fitzgerald Kennedy, le président des Etats-Unis ». Je l'assurai que je ferai suivre immédiatement cette proposition. Aexandre Feklisov a raconté ainsi ces événements bien des années plus tard !

 

Les photos obtenues au cours des vols à basse altitude la veille, montraient le rapide développement des emplacements de missiles de moyenne portée à Cuba et, de plus, confirmèrent la présence de missiles tactiques « Luna », qui pouvaient être équipés de charges conventionnelles ou nucléaires. Pour cette raison, l'Assemblée des Chefs d'Etat Majors (JJEM) autorisa l'amiral Dennison à équiper les forces d'invasion avec des systèmes porteurs de capacités nucléaires, en particulier des obus de 8 pouces et des missiles « Honest John »  comparables aux « Luna » mais interdit l'introduction d'armes nucléaires à Cuba sans une approbation ultérieure. Cela ne pourrait se faire que si les troupes soviétiques tiraient avec des armes nucléaires tactiques pour défendre l'Ile et si, conformément aux lois nord-américaines, le Président donnait l'autorisation de répondre avec de telles armes.

 

Dans les cercles officiels des Etats-Unis, on considérait que leurs troupes n'avaient pas besoin d'armes nucléaires pour vaincre à Cuba, étant donnée la supériorité existante en armes conventionnelles et en hommes. A cause de cela, en tenant compte du supposé petit nombre de troupes soviétiques sur l'Ile, les planificateurs militaires pensaient que le fait que les défenseurs utilisent cette sorte d'armes n'avait pas de sens car ils risquaient alors une escalade des actions. On croyait que, bien que cela soit une « possibilité »qu'il fallait accepter, ce n'était pas « probable ». Personne ne soupçonnait non plus que l'arsenal nucléaire tactique à Cuba atteignait les 98 armes de cette sorte, et qu'elles comprenaient l'une d'entre elles, le missile aérien FKR, qui était capable d'atteindre avec ces munitions, les îlots du sud de la Floride.

 

Ce soir-là, on reçut une lettre de Khroutchëv pour le Président. Elle était longue et émouvante et il semblait évident qu'elle avait été écrite par lui, personnellement. L'aspect émouvant se référait en particulier aux morts et aux destructions qu'occasionnerait une guerre nucléaire. Il répétait une nouvelle fois qu'il fallait éviter cela, et presque à la fin, signalait : « Si le président et le gouvernement des Etats-Unis confirment que ce pays ne participera pas à l'invasion de Cuba et empêcheront les autres de réaliser des actes similaires et si vous retirez votre flotte, cela changera immédiatement (…) Alors la question sur l'armement ne se poserait plus, encore que s'il n'y a pas de menace, l'armement est une charge pour tout peuple. »

 

QUAND LA PAIX MONDIALE TIENT A UN CHEVEU

 

La Maison Blanche aussi publia une déclaration menaçante sur la continuation de l'installation de missiles à Cuba, qui se terminait ainsi: « En résumé, il n'y a pas de preuves, jusqu'à aujourd'hui, qu'il existe la moindre intention de démanteler ces bases de missiles ou d'interrompre le travail sur celles-ci. Au contraire, les Soviétiques continuent à construire rapidement leurs installations pour les missiles et leurs rampes de lancement, tandis qu'ils essaient de dissimuler leurs efforts à tout prix.

 

Dans la soirée et la nuit, eut lieu la rencontre du Commandant Fidel Castro et du général Pliev, chef du Groupement des Troupes Soviétiques, qui se déroula au poste de commandement de l'ATS et en présence des membres du Conseil Militaire de celui-ci. Le leader cubain, après avoir argumenté sur la décision de faire feu sur les avions volant en rase-mottes à partir de l'aube du lendemain, en profita pour persuader le chef soviétique de la nécessité d'incorporer les radars des groupes aérospatiaux antiaériens à la garde de combat, dans le but de détecter les incursions aériennes ennemies avec un temps suffisant. De plus, il lui suggéra avec insistance de ne pas laisser les missiles concentrés en un seul endroit, comme une mesure élémentaire de précaution pour les préserver d'une attaque aérienne surprise car celle-ci ne serait pas un succès s'il restait au moins un tiers des projectiles en bon état. Lors de la réunion, le chef de l'ATS demanda qu'on fasse chercher différents chefs d'unités et tous déclarèrent qu'ils étaient prêts pour le combat. Sur la base des informations disponibles, y compris celles transmises par agents, et de l'analyse de la situation réalisée, les chefs cubains et soviétiques arrivèrent à la conclusion qu'une agression des Etats-Unis contre Cuba était imminente, plus vraisemblablement une attaque aérienne massive, qui devait être attendue dans les 24 à 72 prochaines heures, c'est à dire entre le 27 et le 29 octobre.

 

Le commandement soviétique envoya un rapport à Moscou sur la situation existante et la décision des Cubains de tirer sur les avions qui volaient en rase-mottes et demanda des instructions sur la façon d'agir dans ces conditions. Mais le Ministère de la Défense ne répondit pas. Dans ce rapport, on signalait aussi la conclusion qu'une attaque nord-américaine était pratiquement imminente.

 

Cette nuit-là, à Washington, se réunirent en secret l'ambassadeur d'URSS, Dobrinin et Robert Kennedy. Lors de cette conversation, le diplomate soviétique déclara qu'il y avait en Turquie une base aérospatiale nord-américaine et que cela ne provoquait pas de situations extrêmes. Le Ministre de la Justice répondit que si l'URSS était intéressée par la sortie des missiles de Turquie, il consulterait immédiatement son frère. Il sortit du salon où ils se trouvaient, revint peu après et dit qu'on pouvait examiner la question des missiles en Turquie. Le Kremlin fut immédiatement informé du contenu de l'entrevue.

 

A 18h30, le Commandement de l'ATS donna l'autorisation de commencer à travailler avec tous les moyens de communications par radio et que les radars et les autres moyens des complexes aérospatiaux irradient l'espace. Les groupes furent mis en régime de préparation de 6 minutes. On autorisa les chefs des unités de la défense antiaérienne à ouvrir le feu contre les avions qui attaqueraient les positions et les objectifs des troupes. De plus, pour réduire le temps de préparation pour la première salve des missiles de moyenne portée, pendant cette nuit-là et par décision du général d'armée Pliev, les têtes de combat nucléaires furent amenées de l'entrepôt central du Groupement jusqu'aux régions de stationnement de campagne des régiments, ce pour quoi on employa des camions climatisés spéciaux. Les missions de combat furent précisées aux régiments aérospatiaux et on leur remit les plans de vol qui avaient été faits pour les missiles de façon adéquate. Ces plans étaient capables de garantir que les têtes nucléaires lancées avec chacun d'entre eux décriraient les trajectoires prévues depuis les rampes de lancement jusqu'aux cibles sélectionnées en territoire étasunien. Cependant, aucun des missiles R-12 ne fut approvisionné en combustible et en oxydant, l'accouplement des têtes de combat ne fut pas réalisé et les plans de vol ne furent pas introduits. Mais de toutes façons, c'était comme si dans celles-ci étaient prises en otage des dizaines de millions de vies humaines et une incalculable quantité de richesses matérielles du pays le plus puissant du monde qui courrait le risque de perdre sa cohésion et de se transformer en particules atomiques élémentaires désagrégées au cours des prochaines heures ou des prochains jours, si les dirigeants des deux grandes puissances n'agissaient pas de façon raisonnable et responsable. En réalité, à partir de ce moment-là, la hache de pierre était au coin de la rue.

 

(A suivre)

 

(traduction Françoise Lopez)