L'EMIGRATION CUBAINE ET SA MANIPULATION POLITIQUE PAR LES Etats-Unis

Publié le par cubasifranceprovence

24 septembre 2012

 

Les migrations ont fait partie du comportement humain pratiquement dès le début de l'espèce. Mais dans le monde globalisé et profondément injuste d'aujourd'hui, le flux migratoire international croissant – encouragé par les profondes inégalités économiques et sociales, l'instabilité politique , les conflits armés, les désastres naturels et d'autres causes – s'est transformé en un des plus sérieux problèmes de l'humanité.

 

Des milliers de personnes meurent tous les ans en cherchant à émigrer dans des conditions précaires en traversant des frontières terrestres et maritimes. D'autres milliers, qui arrivent dans des pays plus riches du Nord en cherchant de meilleures conditions de vie, son soumis à des arrestations abusives et prolongées et expulsés dans leur pays sans ménagements. Les mesures restrictives et xénophobes contre les immigrants augmentent en Europe et aux Etats-Unis.

 

Dans ce panorama complexe et dur, existe une claire exception : le traitement que le Gouvernement des Etats-Unis accorde à l'émigration cubaine, à des fins politiques évidentes, qui fait partie de leurs plans agressifs contre la Révolution.

 

Avant 1959, les visas que l'Ambassade des Etats-Unis concédait aux citoyens cubains pour émigrer dans ce pays étaient comptés . C'était une aspiration de millions de personnes dans le monde, attirés par le standard de vie dans la nation qui sortit de la Seconde Guerre Mondiale comme la plus riche et puissante de la planète. Un petit nombre d'humbles travailleurs disposés à assumer les durs labeurs que les Etasuniens se refusaient à accomplir , des membres de la bourgeoisie et d'autres secteurs moyens du pays étaient les malheureux dans cette roulette migratoire.

 

Les démarches légales pour qu'un Cubain émigre aux Etats-Unis entre 1945 et 1959 étaient longues et rigoureuses. Celui qui entrait illégalement ne pouvait espérer que l'expulsion ou la prison. Ils étaient aussi persécutés par la « migra » que le sont aujourd'hui beaucoup d'émigrés latino-américains. Voici le témoignage de Camilo Cienfuegos dans ses Lettres à sa famille pendant qu'il dut rester en territoire nord-américain , dans les années 50, à cause des persécutions de la dictature de Batista.

 

Tout changea avec le Triomphe de la Révolution en 1959. Dès le premier jour de la victoire de notre peuple, les Etats-Unis se transformèrent en refuge sûr pour les sbires, les tortionnaires, les assassins, les auteurs de malversations, et les voleurs de la tyrannie déchue de Fulgencio Batista. L'entrée sans obstacles sur le sol étasunien de toute personne qui sortirait illégalement de Cuba devint la norme. Le visa cessa d'être une démarche nécessaire pour être reçu. La qualité d'émigrants disparut pour les Cubains qui quittaient le pays pour qu'ils deviennent sans exception des exilés, grâce à la politique mise en place par Washington.

 

Le gouvernement nord-américain, conscient que Cuba avait une vraie Révolution, mit en place une stratégie d'hostilité permanente contre notre Patrie, soutenue par un féroce blocus économique et commercial qui a aussi comme composant essentiel pour la déstabilisation, le thème migratoire. Cuba devint une partie de la politique mise en place par la Maison Blanche dans les années 50 pour accorder le statut de « réfugiés » aux migrants du camp socialiste d'alors.

 

Ainsi naquit le Programme de Réfugiés Cubains, au début des années 60 et fut réalisée l'Opération Peter Pan sans scrupules au cours de laquelle furent virtuellement enlevés vers les Etats-Unis plus de 14 000 enfants , arrachés à leurs parents terrorisés par la divulgation de la fausse et infâme nouvelle que l'Autorité Paternelle allait être supprimée à Cuba.

 

Après la déroute de Playa Giron, l'escalade de la guerre sale contre Cuba et les tensions de la Crise d'Octobre, le Gouvernement nord-américain supprima soudainement, à la fin de 1962, les vols normaux et les sorties légales de notre pays vers celui-ci, coupant de fait les liens de milliers de Cubains avec leurs familles aux USA, parmi lesquels ceux des parents qui y avaient envoyés leurs enfants lors de l'Opération Peter Pan . Il ne resta plus que la voie des sorties illégales.

 

En février 1963, l'administration Kennedy stimula fortement ces sorties en annonçant que les Cubains qui arriveraient directement de notre pays aux USA seraient reçus comme des réfugiés. Pourtant, ceux qui le feraient depuis des pays tiers seraient considérés comme des étrangers et seraient l'objet des restrictions migratoires nord-américaines.

 

On cherchait le show politique et médiatique. La tentative de dépeindre une Révolution qui faisait naufrage. L'intention de montrer une société soi-disant brisée et en échec qui obligeait ses citoyens à se lancer désespérément dans l'aventure migratoire.

 

Le Congrès étasunien donna une consécration finale à cette politique perverse par l'approbation de la dénommée Loi d'Ajustement Cubain signée par le président Johnson , le 2 novembre 1966. Avec celle-ci, on accordait le droit immédiat au permis de résidence à tout émigrant illégal cubain qui arriverait en territoire nord-américain, et au bout d'un an, on lui accordait automatiquement la résidence permanente.

 

Cette mauvaise législation – appliquée depuis lors invariablement et actualisée plusieurs fois pour encourager encore plus l'émigration illégale – jointe au refus intentionnel de quantités de demandes de visas pour l'émigration légale, au durcissement du blocus et aux milliers d'heures d'incessante propagande subversive et de guerre politique et psychologique depuis les Etats-Unis, appelant à l'indiscipline sociale, au délit et aux sorties illégales du pays, a provoqué des crises migratoires successives et graves comme celles de Boca de Camarioca (1965) , de Mariel (1980) et celle de 1994.

 

Impunité, violence et vol de cerveaux.

 

L'impunité totale et les encouragements avec lesquels ont été reçues aux Etats-Unis toutes les personnes sorties illégalement de Cuba pendant ces cinq décennies, ont donné lieu au vol et à la séquestration de bateaux, à la piraterie aérienne, à la violence, à l'emploi d'armes et même à des assassinats. Des auteurs de crimes atroces comme Leonel Macias, l'assassin du garde-côtes Roberto Aguilar Reyes, vivent aujourd'hui en Floride, protégés par cette politique.

 

Le gouvernement étasunien, l'extrême droite, les services spéciaux et la mafia cubano-américaine se sont servis de cette émigration encouragée pour exécuter leurs plans agressifs et terroristes contre notre Patrie.

 

Cette mafia et ses représentants au Congrès ont utiliser à leur gré le thème migratoire dans leur action anticubaine . Ils encouragent, d'un côté, l'émigration par des déclarations et des actions précises comme le programme Exode mis sur pied par la Fondation Nationale Cubano-américaine dans les années 90 et d'autre part, ils font pression sur le gouvernement nord-américain pour qu'il agisse dans l'intérêt supposé de la Sécurité Nationale des Etats-Unis au cas où se produirait une nouvelle crise migratoire. Ils rêvent de provoquer un conflit armé entre les Etats-Unis et Cuba.

 

Pendant toutes ces années, les autorités nord-américaines et les secteurs anticubains ont encouragé et rendu prioritaires la sortie du pays de médecins, infirmiers, professeurs, ingénieurs, et autres professions universitaires ou techniciens de haut niveau , volant effrontément les cerveaux. La perte de ce personnel qualifié formé gratuitement dans nos universités et nos écoles polytechniques ont coûté à la nation des milliers de millions de dollars .

 

Non content de les faire sortir du pays, ils les poursuivent dans diverses parties du monde . Le programme imaginé par l'administration Bush pour attirer les médecins et autres spécialistes cubains de la santé qui fournissent des services importants dans des dizaines de pays, reste en vigueur.

 

Le siège de nos sportifs reconnus, forgés grâce à la sueur de notre peuple et à la valeur de notre système sportif de formation continue également .

 

L'objectif est de s'approprier honteusement le talent de la nation et d'essayer de nous démoraliser, d'empêcher notre développement et de provoquer le découragement.

 

Malgré les accords migratoires passés entre Cuba et les Etats-Unis, le gouvernement nord-américain continue d'appliquer à notre nation les schémas de la Guerre Froide et de l'anticommunisme qui ont caractérisé la politique migratoire de ce pays dans les décennies antérieures.

 

Parfois,certaines administrations violent ces accords , ils maintiennent en vigueur la Loi d'Ajustement Cubain qui encourage l'émigration illégale et qui a provoqué de nombreuses morts dans le Détroit de Floride et ils encouragent cette émigration et la manipulation médiatique à ce sujet .

 

Tandis que plus de 429 000 personnes sans papiers ont été arrêtées et plus de 397 000 immigrants ont été expulsés des Etats-Unis en 2011, d'après le Département de Sécurité Intérieure, voici quelques jours, les immigrants cubains continuent de recevoir un traitement de faveur conformément aux intérêts subversifs de la politique nord-américaine envers notre pays.

 

Cuba a accompli rigoureusement et strictement ses engagements concernant les accords migratoires et soutient la nécessité de garantir une émigration légale, ordonnée et sûre vers la nation du Nord . Elle maintient une relation respectueuse avec le secteur croissant et majoritaire de l'émigration cubaine aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde qui, lorsqu'il montre l'amour de sa Patrie , encourage les liens familiaux, condamne le blocus et autres politiques agressives contre son peuple et défend le droit de notre nation à vivre et à se développer en paix et a agi pendant toutes ces années pour rendre meilleure cette relation entre la Nation et son émigration.

 

(traduction Françoise et Gaston Lopez)

 

(source de l'article en espagnol

http://www.cubadebate.cu/especiales/2012/09/24/la-emigracion-cubana-y-su-manipulacion-politica-por-estados-unidos/)