RENFORCEMENT DE LA STRATEGIE ET DU PLAN ANTI-DROGUES

Publié le par cubasifranceprovence

Francisco Arias Fernandez

 

MALGRÉ la menace que le trafic de drogues fait peser sur de nombreuses régions, y compris la nôtre, dix ans après le lancement des opérations Coraza Populai et Aché III, la stratégie antidrogue de Cuba continue de prouver son efficacité, avec un minimum de cas en 2012 dans le pays (25 kg), l’absence de vols d’aéronefs suspect depuis 2009, la baisse du nombre de bateaux observés (24 contre 52 l’année précédente), et la capture de la quasi-totalité des ballots échoués sur nos côtes (2 961 kg).

 

 

En 2012, le dispositif de lutte contre le trafic international de drogue a été renforcé dans les aéroports et les ports du pays.

 

Ces résultats sont en ligne avec les objectifs des deux opérations menées en janvier et mars 2003. Coraza aura marqué la mise en place d’un programme d’actions permanentes des forces du ministère de l’Intérieur et d’autres institutions concernées, avec le soutien de l’ensemble de la population, dans la lutte contre la délinquance associée au trafic de drogues. Quant à Achée III, elle a centré ses opérations dans la lutte contre les hors-bords ultrarapides utilisés par les trafiquants, ainsi que contre les avions suspectés de trafic de drogue volant dans notre espace aérien ; les chercheurs d’échouages de ballots ; la surveillance systématique de nos îlots et de nos côtes, notamment des zones sensibles, ainsi que l’identification et la destruction des cultures de marijuana.

 

Dirigés par la Commission nationale de lutte antidrogue, les plans d’actions et de lutte mis en place par les organisations politiques et sociales, les organismes et d’autres institutions concernées ont permis de diminuer l’impact sur nos côtes du trafic international de stupéfiants, et à proximité de nos eaux territoriales, et de contrer les méthodes utilisées, notamment par des ressortissants cubains, pour introduire la drogue est par voie aérienne et la commercialiser dans notre pays. Au centre de cet effort conjugué figurent également la lutte contre les nouvelles drogues de synthèse venues d’Europe et d’Amérique du Nord, la consommation et la vente illicite de médicaments, l’abus d’alcool, ainsi que les cas isolés de culture de marijuana.

 

Ainsi, en 2012 les autorités cubaines ont saisi 3 045 kg de drogue (2 997 kg de marijuana, 43 kg de cocaïne, 2kg de haschich, ainsi que de faibles quantités d’autres substances illicites).

 

La plupart des saisies provenaient d’échouages. Les 320 cas enregistrés ont permis de confisquer 2 961 kg de marijuana, une quantité bien inférieure aux 8 508 kg saisis l’année précédente.

 

Les cellules spécialisées dans la lutte antidrogue ont également déjoué plusieurs tentatives de vols de ballots échoués sur nos côtes, et intercepté et saisi un hors-bord au nord de la province de Camagüey, dont l’équipage était composé de quatre Bahamais s’était débarrassé des ballots venus ensuite s’échouer sur les côtes des provinces de Villa Clara, Ciego de Avila et Camagüey.

 

La période de pointe de la saison touristique n’a pas empêché les autorités cubaines de déjouer plusieurs opérations de trafic international de drogue à travers nos frontières aériennes. Plusieurs affaires (42) ont été instruites, 69 personnes (48 Cubains et 21 étrangers) ont été interpellées, et les douaniers ont saisi 42kg de drogue (33,6 kg de cocaïne, 7,4 kg de marijuana et 1 kg d’une drogue synthétique appartenant aux cannabimimétiques.

 

Les actions entreprises à nos frontières ont permis de diminuer l’impact de ce fléau dans notre pays, où, rappelons-le, les autorités ont confisqué 25 kg de drogues à des personnes sans scrupules qui tentaient de l’introduire dans le pays. 67 kg avaient été saisis en 2011 par cette même voie.

 

En 2012, 628 personnes, ont été jugées et condamnées pour des délits associés au trafic de drogue, dont 273 (43%) à des peines allant de six à dix ans, en accord avec la sévérité des sanctions prévues par notre code pénal.

 

Des organisations politiques et les institutions comme la Fédération des femmes (FMC), les Comités de défense de la Révolution (CDR), l’Association nationale des petits agriculteurs (ANAP), la Fédération des étudiants (FEU), et la Fédération des élèves du secondaire (FEEM) ont joué un rôle important dans ce travail de prévention et de lutte contre les drogues, à travers de nombreuses actions de prévention de la toxicomanie, et de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants.

 

À cet égard, la 7e Opération conjointe CDR-Troupes garde-frontières du ministère de l’Intérieur a permis de renforcer le travail et de compléter les effectifs des 306 détachements Mirando al mar « Scrutant la mer ». Le ministère de la Santé publique – grâce à un effort concerté avec les CDR et la FMC – a poursuivi son programme de dépistage afin d’identifier les toxicomanes et d’assurer leur prise en charge. Il a également été procédé à une réorganisation et à une régionalisation des services de santé pour optimiser le travail des équipes pluridisciplinaires des centres communautaires et des Aires qui composent le dispositif de prise en charge et de prévention.

 

Des améliorations ont également été apportées à la ligne téléphonique confidentielle antidrogue à travers le numéro 103 sur l’ensemble du territoire national et 24 heures sur 24, ainsi qu’un service d’assistance, d’information et d’aiguillage en matière de toxicomanie qui a déjà répondu à 12 285 appels, pour la plupart des personnes touchées par des problèmes de tabagisme (4 074), d’alcoolisme (3 820) et de consommation de médicaments psychoactifs (1 426).

 

Par ailleurs, les Exercices nationaux de prévention, détection et de lutte contre la culture de marijuana et contre la consommation et le trafic de drogues ont lieu tous les deux ans, avec la participation des ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur, de la Santé publique, de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur, de la Culture, l’Institut national des sports et des loisirs (INDER), l’Association nationale des petits agriculteurs, le groupe d’entreprises de l’industrie sucrière Azcuba, les unités agricoles des Forces armées révolutionnaires (FAR) et du MININT, ainsi que les organisations politiques et sociales des provinces et les Conseils populaires.

 

Les exercices réalisés en avril et octobre 2012 ont réuni 1 453 Conseils populaires pendant le premier semestre et 2 693 dans la deuxième moitié de l’année. Ces actions ont comporté 67 699 inspections de cultures agricoles ; 11 653 inspections surprises de fermes, de terres en usufruits et de propriétés ; 250 000 auto-inspections ; 6 451 vérifications des plans d’actions préventives des entités, et 46 915 actions d’information, d’éducation, de sensibilisation et de mise en garde.

 

La coopération internationale continue de porter ses fruits. Des accords intergouvernementaux en matière antidrogue ont été conclus avec 33 pays, de même que deux mémorandums d’entente, ainsi que des accords de coopération policière avec 27 pays.

 

En 2012, Cuba a signé un accord interministériel avec le Service fédéral de contrôle du trafic de drogues de la Fédération de Russie, et des négociations ont été engagées avec plusieurs pays d’Amérique latine et d’Europe en matière de lutte antidrogue.

 

Cette même année, une délégation de l’Assemblée Internationale de Contrôle de Stupéfiants (JIFE), de l’ONU, s’est rendue dans notre pays pour échanger des vues et des expériences avec la Commission cubaine de lutte antidrogue sur la prévention et la lutte contre les drogues, et elle a constaté le bon travail réalisé sur le plan interne.

 

En mars 2012, le rapport annuel du Département d’État des États-Unis sur le contrôle des stupéfiants en 2011 a reconnu les efforts de Cuba en matière de prévention et de lutte, au point que les chiffres de la drogue restent insignifiants par rapport à d’autres pays. Le document rappelle également que le gouvernement cubain a présenté aux États-Unis une proposition d’accord de coopération antidrogue qui, s’il se matérialisait, pourrait donner une impulsion aux efforts bilatéraux.

 

Même si le travail de perfectionnement et d’actualisation de la stratégie cubaine place le pays dans de meilleures conditions pour lutter et prévenir ce phénomène, comme le confirment les résultats de 2012, la lutte contre le trafic illicite international se présente dans notre pays comme un enjeu énorme du fait de la complexité du fléau, mais aussi de la position géographique de Cuba, située dans une zone de transit où les pays voisins sont menacés par ce phénomène qui progresse telle « une marée terrible vers le Sud », comme le rappelait le président Raul Castro au Sommet de Santiago du Chili, le 28 janvier dernier, soulignant la nécessité de combattre énergiquement ce phénomène sans distractions et sans excès de confiance, en coordonnant les efforts des institutions du pays et de l’ensemble de la population, qui se doivent de rester vigilants, conscients du danger qui nous menace et que nous nous devons de juguler à temps.