Venezuela: LE GOUVERNEMENT RENOUVELLE SON OFFRE D'ASILE A Snowden EN TOUTE LEGALITE INTERNATIONALE
Caracas, 10 juillet AVN – En ce qui concerne un éventuel asile dans le pays d'Edward Snowden, ex agent de la CIA, le Venezuela agira en accord avec la légalité internationale, a indiqué le chancelier Elias Jaua ce mardi, lors d'une interview concédée à Telesur.
« Nous, nous allons agir comme l'a dit le président Nicolas Maduro : conformément à la légalité internationale et à nos principes. Le Venezuela a une tradition de protection envers les persécutés politiques du monde et nous n'allons accepter de pressions de personne. Nous agirons parce que nous sommes obligés par le droit international de prêter assistance à ceux qui le demandent, parce que nous sommes une nation souveraine » a expliqué le chancelier vénézuélien.
Il a ajouté que le Gouvernement National a reçu deux notes des Etats-Unis contre cette décision et répète que le Venezuela ne cédera pas devant ces pressions.
« Cela n'est pas un problème de calculs politiques. Nous, nous savons qu'il y a beaucoup de pression, nous avons reçu deux notes du gouvernement étasunien et des appels de fonctionnaires du Département d'Etat mais ils doivent savoir que depuis longtemps, nous avons appris et nous refusons les pressions de n'importe quelle partie du monde », a déclaré Jaua qui a rappelé que Snowden réunit les conditions pour recevoir une protection humanitaire et, pour cela, le Venezuela est disposé à lui offrir l'asile.
Jaua a rappelé que ce sujet international a eu comme conséquence une agression contre le président de la Bolivie, Evo Morales, que l'Espagne, le Portugal, l'Italie et la France ont empêché de survoler leurs territoires à cause de la présomption du fait que Snowden se trouvait dans l'avion officiel du président bolivien.
« Les Etats-Unis furent ceux qui ont donné l'ordre et cela fait honte aux pays d'Europe. Nous saluons la position ferme de toute l'Amérique Latine et des Caraïbes dans l'Organisation des Etats Américains et nous continuons à exiger, car la seule manière, le minimum pour pouvoir réparer cette offense, est que ces gouvernements fassent des excuses publiques au camarade Evo Morales et au peuple bolivien, et ainsi pouvoir surmonter cet incident et la discorde entre l'Amérique Latine et l'Europe.
Une relation binationale de respect.
En conclusion de ce conflit international, le diplomate vénézuélien met en avant le fait que le Venezuela a le droit de refuser la prétention de tout gouvernement à assumer la surveillance et le contrôle du monde.
En ce sens, il affirme que la nation sud-américaine est disposée à rétablir ses relations avec les Etats-Unis mais ne peut accepter les travaux d'espionnage mis en place à travers des organismes comme l'Agence Centrale de Renseignements (CIA pour son sigle en anglais), comme l'a révélé l'ex agent Edward Snowden.
Jaua a raconté que dans sa dernière rencontre avec le secrétaire d'Etat, John Kerry, le représentant du gouvernement nord-américain lui a déclaré que les Etats-Unis ont le droit d'exprimer « leur opinion sur le développement des démocraties dans le monde ».
« Je lui ai répondu : « Parfait mais nous, nous avons le droit de répondre quand ces perceptions sur notre pays sont erronées » comme elles le sont généralement, influencées par des opinions déformées des pro-yankees vénézuéliens qui en viennent à ramper, à démolir absolument un pays pour permettre l'intervention au Venezuela. »
Le chancelier vénézuélien a indiqué que l'intention du Gouvernement National est d'avoir des relations au plus haut niveau avec la nation étasunienne, « mais nous sommes obligés de dire que nous ne sommes pas d'accord pour qu'on espionne tout le monde, pour que le commandant Hugo Chavez ait été espionné et poursuivi électroniquement, ou que les gouvernements de l'Europe, l'Organisation des Nations Unies, soient espionnés. »
Après la rencontre de Jaua avec Kerry, la sous-secrétaire d'Etat pour l'Amérique Latine, Roberta Jacobson, a rencontré le secrétaire de ce qu'on appelle la Table de l'Unité, Ramon Guillermo Aveledo. Le résultat de cette rencontre, a rappelé Jaua, a été mis en évidence dans l'enregistrement audio de la femme de droite Maria Machado, dans lequel elle révèle des actions putschistes de la droite vénézuélienne.
Les prétentions de déstabilisation, a déclaré le chancelier, incluent des plans contre la vie du président Nicolas Maduro et contre les Forces Armées Nationales Bolivariennes.
Face à ce scénario, les familles vénézuéliennes doivent penser que le pays a « un chemin démocratique, a des institutions démocratiques qui permettent que vous exprimiez votre opinion, et comme bon démocrate, on doit accepter la décision de la majorité. »
Le Venezuela et le Mercosur.
Jaua a profité de l'occasion pour rappeler que ce 12 juillet, le Venezuela assumera la présidence tournante du Marché Commun du Sud (Mercosur) où sera impulsé un instrument de financement avec la Banque du Sud, pensé pour augmenter le développement économique des pays membres du bloc commercial régional.
Il a annoncé la création d'un agenda social dans lequel figurent des projets d'alphabétisation, de santé et de participation ouvrière, ainsi qu'une interconnexion entre le Mercosur et l'espace économique de l'alliance Petrocaribe pour avancer « jusqu'à une grande zone de commerce juste, économique et productif en Amérique Latine et dans les Caraïbes. »
En relation avec les défis que le pays affrontera durant les six mois de la présidence tournante du Mercosur, le chancelier a souligné que, bien que certains secteurs assurent que cela représente une menace pour le pays, des entrepreneurs et des producteurs l'assimilent à un grand défi.
Il a rappelé que la présidence du Venezuela dans le bloc commercial représente aussi un bénéfice pour le peuple vénézuélien, car il est prévu une augmentation des offres d'emploi et du pouvoir d'achat.
« Si nous le voyons comme un défi, cela est absolument bénéfique au pays (…) Le Mercosur est un accord sur la production, un accord pour l'union politique. Un Venezuela intégré dans tous les espaces qui se sont construits en Amérique Latine est un Venezuela protégé contre les agressions de l'impérialisme », a-t-il souligné.
Au sujet de la possibilité que le Paraguay s'incorpore à nouveau au Mercosur, Jaua a insisté sur le fait que le Venezuela est d'accord pour qu'il veuille être membre une fois que le président Horacio Cartes, élu par la voie du vote populaire, assumera le pouvoir et que cessera ainsi la cause qui a provoqué la sortie du Paraguay du bloc commercial en juin 2012.
Il a déclaré que l'Amérique Latine reste unie et que c'est l'impérialisme nord-américain le seul intéressé par une région fragmentée. « Les peuples d'Amérique Latine et leurs gouvernements expriment cette volonté. La seule manière de surmonter nos problèmes est d'être unis », a-t-il ajouté.
AVN 10/07/13
(traduction Françoise Lopez)