"NOUS AVONS GAGNE LE PROCES"

Publié le par cubasifranceprovence

• Au terme de la 2e Campagne pour la libération des Cinq, René Gonzalez, Héros de la République de Cuba, a participé depuis La Havane à une vidéoconférence avec Washington

Dalia Gonzalez Delgado

RENÉ Gonzalez, un des cinq antiterroristes cubains emprisonnés aux États-Unis, a qualifié « d’acte de vengeance » le procès intenté contre lui et ses quatre compagnons, Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, Fernando Gonzalez et Ramon Labañino.

René Gonzalez, Adriana Pérez, épouse de Gérardo (à gauche) et Kenia Serrano, présidente de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples, ont participé à la videoconférence à La Havane.

Alors qu’il participait à une vidéoconférence organisée entre La Havane et Washington, à l’occasion des 2e Journées Cinq jours pour les Cinq, il a rappelé les irrégularités qui ont émaillé le procès.

« Ce n’est pas une affaire dans laquelle quelqu’un s’est trompé dans l’application de la loi », a précisé René. Il est question d’une volonté délibérée, méthodique et calculée de violer tout le processus judiciaire »

« Nous avons gagné le procès. Chacune des procédures d’appel a été gagnée, et ceux qui étaient censés appliquer la loi s’en sont moqués systématiquement, tout comme des preuves et des événements », a-t-il affirmé.

René Gonzalez a rappelé que plusieurs journalistes censés couvrir le procès avaient été payés, non seulement pour manipuler la vérité, mais aussi pour agir comme porte-parole du ministère public.

« L’utilisation de la presse dans notre affaire est un fait sans précédent ! Les journalistes se sont appliqués à menacer le jury, à filmer les plaques d’immatriculation des voitures des jurés qui se plaignaient car ils avaient peur de la presse », a dit René.

Il a affirmé par ailleurs que les journalistes nord-américains « avaient reçu l’ordre » de s’abstenir de parler des Cinq. « Il est honteux que dans une société où l’on parle tant de la liberté de presse, l’on ait ordonné aux journalistes de ne pas mentionner une affaire dans laquelle, c’est bien connu, des généraux et des conseillers présidentiels ont été entendus, où il a été question de terrorisme et de la sécurité nationale des États-Unis ».

À titre d’exemple de cette contradiction, René a cité le procès, il y a quelques années, d’une femme accusée d’avoir assassiné sa fille :

« les gens ont pris des vacances pour aller à la Cour, parce que la presse avait bombardé le public sur cette affaire ».

Il a rappelé également qu’il existe une alternative légale : le président Barack Obama pourrait signer un « décret exécutif » annulant les condamnations. « Il lui faut seulement un peu de courage », a déclaré René, en signalant qu’aux États-Unis certains secteurs voudraient prolonger cette situation afin de maintenir le conflit entre les deux pays.

« Cette affaire ayant toujours été une affaire politique, je pense que la décision doit être politique : soit ils appliquent la loi, soit ils continuent de la violer », a-t-il souligné.

René Gonzalez a exprimé ses remerciements aux organisateurs des Journées à Washington, car « il n’est pas facile de mobiliser la sensibilité humaine dans une société comme la société nord-américaine. Nous avons beaucoup obtenu jusqu’à aujourd’hui ; nous pouvons compter sur la solidarité internationale. Aujourd’hui, nous devons construire toute cette solidarité aux États-Unis », a-t-il conclu.

MOBILISATION INTERNATIONALE

La vidéoconférence à laquelle assistaient Ricardo Alarcon, membre du Bureau politique du Comité central du Parti, ainsi que des membres des familles des Cinq, a permis de faire le point sur les activités réalisées au cours de ces journées.

Kenia Serrano, présidente de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples, a précisé qu’il avait été annoncé que des actions en faveur des Cinq avaient été organisées dans 34 pays, alors qu’aujourd’hui leur nombre s’élevait à 55. « Il existe une mobilisation internationale que le gouvernement des États-Unis ne peut plus ignorer », a-t-elle dit.

Pour sa part, Alicia Jrapko, coordinatrice du Comité international pour la liberté des Cinq aux États-Unis, a souligné l’importance de la participation de parlementaires latino-américains, d’un député européen, d’écrivains, de juristes, de syndicalistes, d’artistes et d’une délégation de Cubains, résidents à Miami.

« Toutes nos attentes ont été dépassées », a-t-elle affirmé depuis Washington. Pour la première fois, des parlementaires ont été reçus au Capitole par des congressistes, à qui ils ont expliqué la situation des Cinq et demandé leur libération.

L’intellectuel français Ignacio Ramonet s’est félicité de participer à ces Journées, qualifiant de « scandale » le fait que les grands médias nord-américains aient passé sous silence les activités qui se déroulaient à Washington, notamment une manifestation devant la Maison-Blanche.

Par ailleurs, Ramonet a fait allusion au maintien de Cuba dans la liste des pays soutenant le terrorisme, et il a affirmé que cette décision des États-Unis « n’a aucun élément de crédibilité ».

« Sur cette question, les États-Unis sont isolés, de même que sur celle du maintien du blocus. Ces journées sont un moyen de faire en sorte que les citoyens des États-Unis prennent conscience de l’injustice qui a été commises », a-t-il conclu.