Brésil : UNE MESSAGERIE SECURISEE POUR LUTTER CONTRE L'ESPIONNAGE DES DONNEES
BRASILIA.— Le ministre brésilien des communications, Paulo Bernardo, a annoncé que la présidence de la République et le gouvernement seront dotés, à partir de novembre prochain, d’un système informatique de protection pour garantir l’inviolabilité des courriers électroniques.
La présidente Dilma Rousseff devrait signer un décret rendant obligatoire l’utilisation de ce programme afin de garantir l’inviolabilité des courriers électroniques et lutter contre l’espionnage.
La présidente Dilma Rousseff veut adopter le programme de sécurité utilisé par le Service fédéral de traitement des données (Serpro), afin qu’il soit installé dans toutes les instances du gouvernement, a souligné le ministre.
Il a indiqué que le Serpro procède à une révision du programme et introduit une nouvelle version, qui entrera en service au mois de novembre prochain.
Selon le ministre, Dilma Rousseff devrait signer un décret adoptant l’obligation d’utiliser cette messagerie alternative visant à protéger les citoyens des dispositifs de surveillance.
Ce nouveau système, qui utilise un logiciel libre, est même plus économique. En effet, la présidence de la République utilise Microsoft et doit payer la licence, a-t-il précisé.
Il s’agit, a-t-il dit d’un programme appelé Expresso V3, cent pour cent brésilien, déjà utilisé dans certains ministères, mais la nouvelle version devrait garantir la sécurité des courriels officiels.
Bernardo a signalé que pour assurer une meilleure sécurité des communications entre les ministères, le gouvernement utilisera le réseau national de Telebras et d’autres réseaux publics, comme celui de la Recherche de l’Éducation nationale et de la Technologie de l’Information de la compagnie et de la Sécurité sociale (Dataprev).
Nous avons l’intention d’installer une combinaison de réseaux afin de « construire un monde plus sûr pour le gouvernement », a-t-il souligné.
Le ministre a confirmé que les travaux sont menés de façon accélérée, et que les conditions pour assurer une protection totale, seront prêtes dans le courant de l’année 2014.
Cette déclaration est intervenue après la publication, par la presse brésilienne, d’informations s’appuyant sur des rapports de l’ancien analyste de l’Agence nationale de la sécurité (NSA) des États-Unis, Edward Snowden, selon lesquelles les courriers électroniques et les appels téléphoniques de la présidente brésilienne, de l’entreprise Petrobras et du ministère des mines et de l’Énergie, avaient été espionnés.
Le Brésil a dénoncé auprès des Nations Unies la violation de sa souveraineté et des droits individuels des personnes, par la NSA, qui selon Snowden, aurait intercepté des communications et des conversations du gouvernement, d’entreprises et de citoyens de ce pays.
N’ayant reçu aucune réponse satisfaisante à sa demande d’explication de la part de la Maison-Blanche, la présidente Dilma Rousseff, a annulé une visite officielle aux États-Unis.
Par ailleurs, à la suite de ces actions alarmantes d’espionnage, des appels ont été lancés pour mettre en place de toute urgence un système de protection des données afin de protéger le caractère privé et l’inviolabilité des informations officielles. (PL)
(source « Granma International » édition en français 17 Octobre 2013)