COMMUNIQUE CONJOINT ALBA-TCP, 4 décembre 2013

Publié le par cubasifranceprovence

Communiqué conjoint d'Antigua et Barbuda, de la Bolivie, de Cuba, de la Dominique, du Nicaragua, de Saint Vincent et les Grenadines, de Sainte Lucie et du Venezuela, pays membres de l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA-TCP) à la Neuvième conférence Ministérielle de l'OMC.

Bali, 4 décembre 2013

Nous, pays de l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique, Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP), souhaitons que la Neuvième Conférence Ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce qui se déroule à Bali (Indonésie) du 3 au 6 décembre, obtienne des résultats concrets en matière de développement, dans l'esprit qui fut celui des Ministres qui se réunirent à Doha, Qatar, en 2001, quand ils se mirent d'accord pour commencer de nouvelles négociations multilatérales sous la condition irrévocable de prendre soin prioritairement des intérêts et des besoins particuliers des pays en développement.

Nous rappelons qu'une de nos convictions principales est que le commerce soit être un des instruments qui garantit le bien-être de nos peuples, pour cela, nous demandons la souscription d'Accords justes et équilibrés.

Nous estimons que cette Conférence Ministérielle est une grande opportunité pour commencer à corriger les asymétries du commerce mondial ainsi que pour assurer une participation plus juste des pays en développement au commerce international. Nous rappelons la nécessité de mettre en pratique les décisions émanant de l'Organe de Solution des Différents de l'OMC en ce qui concerne les Membres, en particulier, quand la partie affectée est une petite économie vulnérable et le demandeur est un Membre développé. Dans ce cadre, on doit faire des efforts pour maintenir l'intégrité de l'OMC et de ses organes respectifs.

Nous réaffirmons notre volonté que les négociations de la Ronde de Doha offrent les conditions nécessaires pour faire du commerce un instrument de changement social, non seulement pour créer de la richesse mais aussi pour la distribuer plus équitablement, qui reconnaisse l'être humain plus qu'un consommateur potentiel, qui prenne soin de la Terre Mère et souligne la nécessité de freiner les modèles de production et de consommation insoutenables qui caractérisent l'économie mondiale actuelle.

Convaincus que le programme de Doha devra rester l'agenda de travail de l'OMC et que l'absence de résultats en ce qui concerne le mandat de Doha n'est pas dû au fait que c'est un agenda obsolète comme certains essaient de l'insinuer mais au refus des principaux pays développés d'assumer des engagements qui renversent, dans une certaine mesure, les résultats négatifs qu'a représenté la Ronde Uruguay pour les pays en développement et les petites économies.

Engagés dans la ferme défense du multilatéralisme et le refus des plans des pays développés pour promouvoir le point de vue plurilatéral pour avancer dans la satisfaction de leurs intérêts en réduisant les espaces politiques des pays du Sud en établissant de nouvelles disciplines avec des standards plus élevés qui vont saper l'OMC elle-même, l'unité des pays en développement et les petites économies.

Nous sommes résolus à refuser l'application de mécanismes de négociation peu transparents et inclusifs qui prétendent imposer des résultats à tout prix même quand ils sont déséquilibrés et au détriment des pays en développement.

Nous soulignons la nécessité que les thèmes agricoles, en particulier ceux qui sont liés aux subventions qui déforment le commerce soient traités selon les instructions clairement établies dans la Déclaration Ministérielle de Doha, selon lesquelles les besoins et les préoccupations particuliers des pays en développement et moins avancés doivent être satisfaits en priorité.

Engagés avec nos peuples, nous, les Etats membres de l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique, nous prononçons pour la défense de nos secteurs industriels et de nos emplois qui ne peuvent être engagés par de nouvelles concessions abusives dans le cadre de la Neuvième Conférence Ministérielle de l'OMC.

Nous estimons que c'est le moment idéal pour repenser le système multilatéral de commerce sur la base de concepts comme la solidarité, la complémentarité, et le commerce juste.

Nous demandons à tous les peuples du monde de se mobiliser pour atteindre une vraie dimension de développement, pour en finir avec l'ordre économique international actuel qui perpétue des structures qui font que le système de commerce multilatéral continue à répondre à des intérêts mesquins.

(traduction Françoise Lopez)