ABC,101 ANS AU SERVICE DU FASCISME
Par Leonardo Cantillo – CCS
Caracas, 6 janvier AVN – Le journal espagnol ABC a atteint 101 ans consacrés au service du fascisme et du néo-libéralisme. Le journal ultra-conservateur et monarchiste qui a commencé à exister le 1° janvier 1903 a toujours été aux mains de l'élite espagnole et de l'impérialisme.
A travers une puissante plate-forme de publicité et de distribution qui atteint 660 000 lecteurs dans ses 11 éditions sur papier et digitales, le journal a braqué ses batteries, tout au long de son histoire, contre tout ce qui ressemble à une pensée critique, au socialisme et à la souveraineté des peuples.
Le journal a été fondé par le journaliste et entrepreneur Torcuato de Luca et Alvarez Ossorio. Un catholique conservateur, fils d'une famille industrielle aisée de Séville liée depuis longtemps à l'esprit libéral. Torcuato a toujours tâché d'injecter à ses entreprises sa ligne monarchique et conservatrice atténuée par son espagnolisme. « Le Duc », titre que lui conféra l'oligarchie espagnole, a milité au parti libéral et conservateur et a été député pendant les législatures de 1893, 1898 et 1901 et sénateur de 1903 à 1905 et en 1907, ce qui lui a permis d'obtenir des contrats substantiels pour ses entreprises depuis les rangs du Gouvernement espagnol.
Récemment, le président de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro, lors d'une conférence de presse internationale, a confirmé que le journal franquiste ABC d'Espagne est le seul journal nazi qui survit dans le monde.
« Je n'exagère pas, le seul journal militant de la cause nazie qui survit dans le onde. Vous pouvez voir dans la bibliothèque du journal ABC qui se trouve à Madrid, vous verrez que c'est un journal nazi qui a défendu Hitler, Mussolini, Franco, ses titres sont là, ses couvertures. C'est le seul journal qui a défendu Hitler et qui survit. Ce sont des défenseurs de Franco, ils disent que Franco a sauvé l'Espagne du communisme qui allait les détruire, et cela justifie les millions de morts, les camps de concentration, les millions d'exilés », a déclaré Maduro et il a ajouté que c'est cette sorte de presse internationale qui « est en première ligne contre la Révolution Bolivarienne ».
Soutien à Francisco Franco.
Le journal a facilité le vol du général Francisco Franco des Canaries au Maroc, concrètement à l'aérodrome de Tetuan. Ainsi a été élaboré le coup d'Etat du 18 juillet 1936, selon le site elplural.com.
Depuis l'arrivée de Franco au pouvoir, l'ABC de Séville l'a servi comme son organe d'expression. Pendant la Guerre Civile, chaque édition avait un parti distinct : ABC de Madrid, au parti républicain et ABC de Séville au parti soulevé, ce dernier finissant par absorber le premier.
Un autre des exploits conservateurs du dit média a été de féliciter Adolf Hitler pour son 50° anniversaire, à quoi s'est consacré la première page du 20 avril 1939 : « Aujourd'hui, 20 avril, le Chancelier du Reich a 50 ans. Pour cette raison, l'Allemagne organise de grandes fêtes auxquelles assiste une commission espagnole présidée par le glorieux général Moscardo, le héros de l'Alcazar de Tolède. ABC honore cette fête en publiant en première page le portrait du chef d'Etat allemand », déclare le journal sur sa couverture.
Journalisme à l'envers.
Un autre exploit honteux du journal a été de refuser de parler de la manifestation des syndicats contre les réductions et les coupes sociales de Mariano Rajoy. « Il a tu délibérément une information importante. Les faits qui rassemblèrent des milliers et des milliers de citoyens dans la majorité des villes d'Espagne furent passés sous silence. Mais ABC est ainsi, le journal préféré de l'homme des cavernes ou de cette saleté de droite de sa création jusqu'à maintenant. Il a occulté une nouvelle qui, pour le bien ou pour le mal – c'est un autre sujet – doit faire partie de n'importe quel média de communication. ABC pratique, semble-t-il, le journalisme à l'envers. Que personne ne s'étonne. La trace de Anson se prolonge » souligne l'administrateur du site www.elplural.com.
Attaques contre des leaders de gauche.
Les différents leaders mondiaux liés à la gauche progressiste sont devenus des cibles du journal espagnol. A ceux-ci ont été consacrés des milliers et des milliers de centimètres truffés de mensonges et de manipulations.
Fidel Castro, Salvador Allende, Nelson Mandela et Hugo Chavez, parmi d'autres leaders mondiaux, n'ont pas échappé aux interprétations tendancieuses et ont été vilipendés par la ligne conservatrice du journal du Séville et de Madrid.
Le 2 janvier 1959, ABC a consacré son édition à la chute du dictateur Fulgencio Batista : « Soulagement à Washington à l'annonce de la fuite de Batista dans la ville de Trujillo », souligne le principal titre du journal du matin en page 47. Selon ABC, « des sources bien informées » disent que Batista a déclaré aux officiers de l'Etat Major « qu'il ne souhaitait pas une plus grande effusion de sang ».
Aussitôt, la page 49 de la dite édition souligne qu'à Cuba, on vit une guerre civile, suivie par un titre dans lequel on assure que « les Etats-Unis feront tout leur possible pour obtenir une stabilité politique à Cuba. »
Egalement contre Mandela.
Le 9 mai 1994, Nelson Mandela fut élu président d'Afrique du Sud par l'Assemblée Générale de ce pays. Dans la chronique du 10 on lit, après le chapeau, que « Mandela est devenu ainsi le premier président noir d'Afrique du Sud après des siècles de prédominance politique de la minorité descendant des colonisateurs blancs », souligne le site Kaosenlared.net.
Cependant, au moment de la libération de Mandela en 1990, le même journal soulignait ce qui suit : « Mandela n'a pas écarté la lutte armée pour combattre la ségrégation raciale en Afrique du Sud. Mutisme des autorités devant le défi du leader noir à Cuidad del Cabo, le leader du CNA a lancé son premier défi au Gouvernement avec des mots durs... »
Soutien au pinochétisme.
Salvador Allende fut un autre leader sud-américain vilipendé par le journal espagnol. En première page, le 12 septembre 1973, le journal salue le coup d'Etat fasciste de Pinochet qui coûtera finalement des dizaines de milliers de morts au Chili.
« Contre le chaos croissant, contre la voie du socialisme d'Allende, qui a ruiné le peuple chilien, contre la menace d'une dictature marxiste, contre le désastre absolu social, économique et politique du pays ; en défense de la paix, de l'ordre, de la loi, de la liberté, des conquêtes sociales des travailleurs, du dialogue et de la cohabitation normaux, s'est levée l'Armée du Chili, colonne vertébrale de la nation et seule possibilité de salut, aujourd'hui, pour le cher pays frère qui mérite un sort meilleur. Dieu fasse que les militaires, une fois accomplie leur mission chirurgicale d'urgence, rendent au Chili l'exercice normal de la démocratie à l'intérieur des lignes de la Constitution de cet Etat hispano-américain », priait le sommaire suivi du titre : « Allende tombe ».
L'édition du 5 février 1992.
Depuis son apparition publique ce 4 février 1992, le Commandant Suprême Hugo Chavez a été de façon permanente harcelé par le journal espagnol ABC.
« Après plusieurs heures de combats intenses, les Forces Armées vénézuéliennes en ont fini hier avec les unités putschistes qui dans la matinée ont essayé d'assassiner le président Carlos Andres Perez et de mettre fin à 34 ans de démocratie au Venezuela », souligne la couverture d'ABC surmontée du titre « Les putschistes n'ont rien pu contre 34 ans de démocratie au Venezuela. »
Paradoxalement, le journal pensait le contraire à propos du coup d'Etat contre le président chilien Salvador Allende, élu démocratiquement par le peuple.
Chavez, le plus diffamé.
Dans son édition du 7 décembre 1998, le lendemain du jour où le Conseil Suprême Electoral – actuel CNE – a publié dans un bulletin officiel le triomphe d'Hugo Chavez, il commença une ère de charge médiatique permanente contre le Président vénézuélien.
« Le Venezeula est confronté à un avenir incertain après la victoire électorale de l'ex putschiste Hugo Chavez » indique le titre de la couverture du journal dans cette édition.
A la page 27 : « Le Venezuela élit un putschiste président », indiquait le titre suivi d'autres non moins alarmants. Dans tous les cas, ils faisaient leur analyse économique et sociale habituelle basée sur des spéculations.
« Le nouveau Gouvernement du Venezuela qui est sorti des urnes hier va trouver sur son bureau le déficit fiscal le plus grave des 30 dernières années avec la circonstance aggravante de la chute des prix du pétrole et de la crise des marchés financiers internationaux », souligne le journal dans son analyse.
Pendant 14 ans de Révolution Bolivarienne, ABC n'a pas cessé sa campagne contre le Venezuela et l'intégration sud-américaine.
Campagne nécrophile.
L'ABC d'Espagne avec d'autres journaux, a organisé une plate-forme d'informations basée sur le mensonge, le pillage et l'incertitude sur l'état de santé du président Chavez. La campagne nécrophile, ligne éditoriale des journaux en question, fut une pratique basée sur le fascisme. C'est ce qu'a souligné le site Diario Octubre. « Ils prenaient les informations officielles et avec une irresponsabilité étonnante, allaient beaucoup plus loin. Ils parlaient d'intubation, de respiration artificielle et jusqu'à une possibilité de débranchement, parmi d'autres faits invérifiables » souligne ce site.
Plus loin, il souligne qu'il s'agit d'une nécrophilie absolue qui évolue dans l'idée de « sortir de Chavez » à tout prix mais pas physiquement. Pourquoi cela démontre-t-il une profonde impuissance politique ? Parce que cela s'appuie sur le présupposé d'avoir tout perdu contre cet être qui se battait pour sa vie. L'article faisait aussi référence au lobby international étasunien contre le Venezuela lié à l'opposition vénézuélienne.
Le journal ABC a ainsi accompli un siècle de large résumé du fascisme rétrograde ouvertement démontré.
Le journal a justifié l'invasion en Irak.
L'invasion de l'Irak, le 20 mars 2003, fut menée à bien par une coalition de pays conduite par les Etats-Unis. D'autres pays furent impliqués dans la phase d'occupation postérieure. L'invasion marqua le début de l'ingérence de l'Occident en Irak. A la suite, nous copions le texte du journal ABC qui justifiait l'intervention militaire : « Il n'est pas évident, comme on le prétend, que l'intervention alliée en Irak sans une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité, implique une violation du droit international et encore moins qu'elle permette de qualifier Bush, Blair et Aznar de hors-la-loi. Pour le moment, dans ce conflit, le seul hors-la-loi est Saddam Hussein (…) cela ne signifie pas qu'il faille adhérer au dogmatisme de certain pacifisme égaré qu'on pourrait qualifier de « pacynisme » et qui, ivre d'arrogance, prétend s'attribuer l'exclusivité de la moralité et qui rejettent ses rivaux dans les ténèbres des intérêts ou de la criminalité. Ceux qui plaident en faveur de l'intervention peuvent aussi être fidèles à des principes et à des convictions. »
Maduro est aussi une cible de la canaille médiatique.
Récemment, le média espagnol insiste dans la déformation de la réalité du Venezuela et des politiques dirigées par le président de la République, Nicolas Maduro, en tentant de créer la matrice d'opinion d'une soi-disant violation des droits de l'homme.
Le journal de droite ABC d'Espagne a sorti un article où il falsifie le but du Centre Stratégique de Sécurité et de Protection de la Patrie (CESPPA), un organisme créé par le Chef de l'Etat pour renforcer le renseignement stratégique et politique de la nation.
Selon le journal espagnol, cet organisme « permettrait au Président de censurer certaines informations en pouvant déclarer de caractère réservé, classifié ou de divulgation limitée toute information, fait ou circonstance qu'il considère comme stratégique pour préserver la sécurité nationale. »
Avec ce nouveau mensonge éhonté, le journal de droite prétend que l'organisme CESPPA ouvrirait la voie à l'abus de pouvoir au Venezuela.
La création du Centre Stratégique de Sécurité et de Protection de la Patrie a été annoncé par le Président le 30 septembre dernier. A cette occasion, il a informé que cet organe « est un centre qui va fonctionner aux côtés du Président de la République et vers lequel va affluer tout le travail que font, tous les jours, tous les organes d'analyse, de recherche et de sécurité nationale. »
officiellement, la création du centre stratégique apparaît dans le Journal Officiel N°40.266 du 7 octobre 2013 qui établit que cet organe a pour fonction de solliciter, d'organiser, d'intégrer et d'évaluer « les informations intéressantes au niveau stratégique pour le pays. »
Peu d'éthique professionnelle.
Dans l'article cité, le journal conservateur charge contre la gestion du président vénézuélien en assurant que la nouvelle entité fonctionnera pour censurer les médias et limiter la liberté d'expression, opinion qui rappelle la guerre des médias privés contre la Loi de Responsabilité Sociale dans la Radio et la Télévision (Loi RESORTE), promue par le Commandant Hugo Chavez à son époque et qui a permis le promotion des artistes vénézuéliens.
Leonardo Cantillo/Ciudad CCS
AVN 6/01/14
(traduction Françoise Lopez)