Amérique Latine : Maduro A DEMANTELE UN PLAN CONTRE LA CELAC
Par Hernan Mena Cifuentes
Maduro aurait sauvé la vie de la CELAC, rêve séculaire d'intégration régionale fait réalité il y a deux ans à l'initiative de Chavez, en dénonçant ce samedi l'intrigue pour le détruire mise en œuvre par l'empire et ses acolytes, ceux-là même qui, il y a deux siècles, abattirent l'arbre de l'unité de la Grande Patrie planté par Bolivar au Congrès Amphytectonique de Panama.
La dénonciation des plans de conspiration de Washington, le président vénézuélien l'a faite à quelques jours du II° Sommet de la Communauté des Etats Latino-Américains et Caribéens qui aura lieu le 27 et le 28 de ce mois-ci à Cuba en présence des chefs d'Etat et de Gouvernement des 33 pays membres.
« Nous savons qu'il y a des conspirations pour essayer de créer des problèmes entre les gouvernements d'Amérique Latine avant le Sommet de la CELAC. Le gouvernement nord-américain bouge en intriguant, nous vouons le dénoncer ici aujourd'hui », a déclaré le président.
Et l'intrigue a été une constante dans la politique extérieure des gouvernements des Etats-Unis tout au long de l'histoire à partir du moment même où leurs pères fondateurs mirent en marche le Destin Manifeste, le projet de domination mondiale le plus pervers et vil qui ait jamais été imaginé, dont une partie fut la conquête et la domination de l'Amérique Latine et des Caraïbes.
Le Destin Manifeste a la même connotation idéologique et doctrinaire que le Lebensraum, l'espace Vital selon lequel « l'existence d'une Etat serait garantie quand il disposerait de suffisamment d'espace pour satisfaire ses besoins », principe adopté par Adolf Hitler pour son projet de III° Reich, l'empire de mille ans dont il a rêvé dans son acharnement dément de conquête planétaire.
De la même manière, le journaliste yankee John L. Sullivan, en expliquant à la fin du XIX° siècle les principes du Destin Manifeste, a déclaré que « L'accomplissement du Destin Manifeste est de nous étendre sur tout le continent qui nous a été donné par la Providence pour le développement de la grande expérimentation de la liberté et de l'auto-gouvernement.
Le génie visionnaire Bolivar l'avait déjà dénoncé des années plus tôt en disant que « Les Etats-Unis semblent destinés par la Providence à couvrir l'Amérique de misère au nom de la Liberté » et pour que sa terrible mais certaine prophétie s'accomplisse, ce ne serait qu'une question de temps.
Pour sa part, Thomas Jefferson, un des pères fondateurs de l'Empire et du Destin Manifeste, avec le cynisme et l'arrogance qui caractérisent tous les gouvernements yankees, avait devancé un demi-siècle plus tôt les paroles prophétiques du Libérateur en disant :
« Notre Confédération doit être considérée comme le nid depuis lequel toute l'Amérique, aussi bien du Nord que du Sud, devra être peuplée. Mais faisons attention à ne pas croire qu'expulser les Espagnols intéresse ce grand continent (les Etats-Unis). Pour le moment, ces pays (d'Amérique du Sud) se trouvent dans les meilleures mains (possibles) (de l'Espagne) et je crains seulement que celles-ci trop faibles pour les maintenir sujets jusqu'à ce que notre population ait suffisamment augmenté pour les chasser peu à peu. »
Et l'empire naissant continua au pied de la lettre son projet lorsque le soleil de l'empire espagnol s'éclipsa à Ayacucho et Bolivar convoqua, deux jours avant la bataille décisive et historique, tous les gouvernements des pays de la région depuis le Mexique, au nord, jusqu'au Chili et à l'Argentine au Sud, à se réunir à Panama, à un Congrès Amphytectonique, dans l'idée de créer une seule et grande nation.
Cette invitation fut suivie d'une avalanche d'intrigues et de trahisons favorisées par l'empire naissant et ses laquais, Santander entre autres, qui désobéit au Libérateur en invitant les Etats-Unis au rendez-vous fixé entre le 22 juin et le 15 juillet 1826 qui s'acheva sur un échec dû aussi à l'indifférence et aux intérêts mesquins de plusieurs des gouvernants invités.
Quatre ans plus tard, Bolivar, harcelé par de nouvelles intrigues, mourut à Santa Marta avec le rêve d'unité qu'il avait forgé pendant vingt ans d'infatigable lutte armée, politique et sociale, en croyant qu'il avait « labouré dans la mer ».
Il n'en fut pas ainsi bien que 168 ans plus tard, également pendant un mois de décembre, le mois pendant lequel le Libérateur passa à l'immortalité et à la gloire éternelle, Hugo Chavez, un guerrier et un homme d'Etat comme lui, remporta comme candidat à la présidence une victoire historique qui l'amena à sauver les standards perdus de souveraineté et de dignité et à revivre le rêve d'unité régionale endormi pendant deux siècles.
Ce fut le début d'une geste inédite dont le rôle principal fut joué par ce nouveau géant de la liberté et de l'intégration latino-américaine et caribéenne qui avec Fidel, autre colosse et leader de la même cause, creusa des sillons dans un champ presque stérile pour semer de nouveau la semence de l'unité oubliée dans la conscience des peuples dominés, semence qui germa, qui fleurit et dont la récolte fut, finalement, le miracle de l'ALBA.
Ce fut le premier mécanisme d'intégration régionale créé en décembre 2004 par Cuba et le Venezuela auxquels se joignirent environ une dizaine de nations et, 4 ans plus tard, en mai 2008, se constitua l'UNASUR, une autre création de Chavez et d'un groupe d'autres gouvernants progressistes et révolutionnaires qui modela ce qui, inexorablement, arriverait à l'unité définitive de la Grande Patrie.
Cela s'est réalisé avec la création de la CELAC, la Communauté des Etats Latino-Américains et Caribéens le 23 février 2010 à Playa del Carmen, au Mexique, dont la naissance fut officialisée au I° Sommet de l'organisation hémisphérique qui regroupe 33 pays du continent sauf les Etats-unis et le Canada, qui a eu lieu à Caracas, les 2 et 3 décembre 2011.
L'exclusion de l'Empire comme membre de la CELAC ne fut pas fortuite mais une décision ferme et claire adoptée en raison de la néfaste histoire de 2 siècles d'actions des Etats-Unis contre tout projet d'intégration de la région, comme la tentative de création d'une Confédération de Nations Hispano-Américaines qui fut présentée par Bolivar au Congrès Amphytectonique de Panama.
Et ce qu'il y a, c'est que les membres de la CELAC ne sont pas disposés à tomber dans la même erreur qui donna naissance il y a deux siècles à ce tourbillon d'infamie déchaîné par les Etats-Unis et ses laquais qui, depuis lors, par des intrigues, maintinrent isolés et séparés les peuples de la Grande Patrie jusqu'à ce que, grâce à l'initiative de Chavez, les standards de l'unité et de la souveraineté renaissent des ruines.
Mais l'Empire est implacable et convaincu comme il l'est de ne pas pouvoir le faire de l'extérieur, il insiste, plein de haine et de revanchisme avec ses plans destinés à faire faire naufrage à l'unité des peuples représentée dans la CELAC en plaçant à l'intérieur de celle-ci tel un moderne Cheval de Troie, l'intrigue, en pensant qu'il arrivera à détruire le rêve d'intégration que Chavez a fait se lever des ruines.
Les Etats-Unis oublient, obnubilés comme ses acolytes par la haine et la vengeance, que Maduro, fils du Commandant Suprême et héritier de son legs, est attentif et vigilant comme le lui a appris Chavez, à déchiffrer leurs manœuvres d'intrigants obstinés et permanents comme il l'a fait samedi dernier en actionnant les alarmes qui ont averti de leur projet de déstabilisation de la CELAC.
« Les Etats-Unis- a déclaré le Chef de l'Etat vénézuélien – cherchent à générer une intrigue dans plusieurs pays d'Amérique afin de créer un environnement hostile dans le prochain Sommet de la Communauté des Etats Latino-Américaons et Caribéens qui a lieu à la fin de ce mois-ci à La Havane, Cuba. L'empire nord-américain se bouge avec l' intrigue, c'est ce que nous vouons dénoncer aujourd'hui », a répété le président.
Avec son avertissement sur les plans de désaccord et d'hostilité que prétend exécuter Washington parmi les pays frères de la région, Maduro a déjoué le plus récent des échafaudages de déstabilisation érigés par l'Empire contre ce projet en train de devenir réalité , l'idéal séculaire des peuples qui ont vécu isolés et séparés pendant des siècles.
Et le président est allé plus loin en annonçant non seulement que « ils vont échouer comme nous l'avons dit le 8 décembre, ainsi, qu'il pleuve, qu'il tonne et qu'il y a des éclairs, le Sommet de La Havane sera un Sommet historique d'union de l'Amérique Latine et des Caraïbes, au nom de Chavez, de Bolivar et de Marti ». Il a également annoncé que le Venezuela présenterait dans cette réunion des plans innovants du plus élevé contenu social.
« Nous allons évoquer des thèmes vitaux du Plan d'Alphabétisation pour toute la région, d'un plan de santé pour tous nos peuples, d'un plan d'alimentation », a-t-il déclaré en révélant une partie de l'emploi du temps du Sommet qui comprend l'éradication de la faim, de l'ignorance, de la maladie et d'autres fléaux sociaux que l'empire a propagés dans la région.
Résultat que la néfaste domination de deux siècles d'un empire a laissé comme héritage à nos peuples après avoir enterré le rêve d'intégration de Bolivar auquel Chavez a redonné vie avec d'autres gouvernants progressistes et révolutionnaires et qui aboutit à la création de la CELAC pour que jamais ne revienne cette obscure ère d'opprobre et d'injustice qu'aujourd'hui, les Etats-Unis prétendent revivre dans la région.
Un objectif impérial pervers que Maduro, légitime héritier du legs du Commandant Suprême, a dénoncé à temps pour empêcher que se réédite cet obscur chapitre de l'histoire qu'a vécue une région qui aujourd'hui s'achemine vers des horizons de souveraineté et de dignité en ayant comme boussole la CELAC, le rêve de Bolivar que Chavez a fait revivre après deux siècles d'oubli.
AVN 10 janvier 2014
(traduction Françoise Lopez)