Cuba, EDUCATION SANS FRONTIERES

Publié le par cubasifranceprovence

La région latino-américaine et caribéenne a une tradition de coopération dans le domaine de l'éducation et la CELAC permet d'organiser et d'unir les efforts pour atteindre des objectifs supérieurs.

Par Margarita Barrios.

Depuis le triomphe de la Révolution de 1959, Cuba a ouvert les bras à l'éducation, non seulement pour ses nationaux mais pour ceux qui se trouvent au-delà de ses frontières. Pendant toutes ces années, des milliers de jeunes de la région et d'autres endroits du monde ont poursuivi des études sur l'Ile, à divers niveaux.

Ont aussi été conçus des événements internationaux qui permettent l'échange et le de dépassement dans la recherche de l'accomplissement, pour 2015, de l'objectif d'Education pour tous et de qualité, proposé par le monde à la réunion des ministres de ce secteur à Dakar, Sénégal, il y a 13 ans, réunion à laquelle participèrent des représentants de 164 nations.

Parmi ces organismes se trouve l'Institut Pédagogique Latino-ùaméricain et Caribéen (IPLAC) qui compte parmi ses réussites la création et la conduite du programme d'alphabétisation « Moi, je peux » avec lequel on a appris à lire et à écrire à plus de 6 millions de personnes de 28 pays du monde.

Fondé en 1992, c'était une idée du Commandant en Chef Fidel Castro à partir de la demande des participants à la Rencontre Pédagogie 90 pour améliorer le niveau des maîtres de la région.

L'IPLAC, la seule université de ce type à Cuba, a reçu en 1994 le titre de Département UNESCO en Sciences de l'Education et en 2006 le Prix d'Alphabétisation Roy Sejong que décerne cet organisme international.

Grâce à la méthode cubaine d'alphabétisation, le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua se sont ajoutés à Cuba comme territoires libres d'analphabétisme. Cependant, des données récentes signalent que dans la région, il reste encore 35,81 millions d'analphabètes bien que les taux moyens d'alphabétisation aient considérablement augmenté depuis l'an 2000 jusqu'à maintenant.

Traits d'une rencontre.

Dans son intervention au I° Sommet de la CELAC, en se référant à certains des problèmes présents dans la région, le Général d'Armée Raùl Castro, Président des Conseils d'Etat et des Ministres, a déclaré : « Nous sommes obligés de faire des progrès considérables en éducation comme base du développement économique et social. Rien de ce que nous proposons, depuis la diminution des inégalités jusqu'à la réduction de la brèche technologique et digitale, ne serait possible sans cela.

« L'élimination de l'analphabétisme comme objectif premier, est totalement possible. Avec des politiques adéquates et le coopération régionale pour apporter un minimum de ressources aux plus nécessiteux, nous pourrions accomplir un saut en peu de temps. »

Depuis que Cuba a assumé la présidence tournante du bloc, la problématique de l'éducation fut un thème central sur lequel le pays a travaillé pendant sa gestion.

La I° Réunion des Ministres de l'Education de la CELAC a eu lieu à La Havane, les 7 et 8 février 2013, dans le contexte de l'événement Pédagogie. La Déclaration de la rencontre souligne les efforts intégrationnistes de la région et rappelle l'engagement des Etats membres envers la Déclaration Mondiale sur l'Education pour Tous ainsi que les 6 objectifs formulés dans le cadre d'action du Forum Mondial d'Education Dakar 2000.

En ce sens, la CELAC s'identifie comme un espace transcendantal d'échange et de coopération au niveau régional, 21 points thématiques sont approuvés et on définit une « feuille de route ».

Dans cette rencontre, on a ratifié le fait que l'effort intégrationniste louable ne sera pas possible en termes réels et soutenables si on n'aborde pas le problème de l'éducation dans sa double dimension : comme droit de l'homme fondamental et comme investissement dans le capital humain et l'avenir des pays.

De même, on a réaffirmé que toutes les personnes doivent jouir du droit à l'éducation, droit proclamé en particulier dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ainsi que dans d'autres conventions, pactes et instruments internationaux adoptés pendant ces 2 dernières décennies, conscients de l'importance primordiale de l'éducation pour tous pour le développement économique et social soutenable de nos pays, le bien-être des familles, et pour affronter les défis du présent et de demain.

Lors de cette rencontre, on a reconnu que l'Amérique Latine et les Caraïbes ont avancé de manière générale en matière d'éducation. Cependant, à un an de 2015, date fixée pour l'accomplissement des objectifs d'Education pour tous, certains pays de la région courrent le risque de ne pas accomplir certains d'entre eux, en particulier l'objectif de l'éducation primaire universelle et de l'éradication de l'analphabétisme.

Feuille de route.

Les Ministres de l'Education des pays membres de la CELAC, dans la Déclaration Finale de la rencontre de La Havane, ont élaboré la « feuille de route » suivante, qui indique les pas qui doivent se suivre en matière d'éducation dans la région.

- Considérer l'alphabétisation totale des populations et une éducation de qualité pour tous comme un objectif à atteindre et comme un véhicule important dans le cadre du développement social des pays qui composent la CELAC et comme une voie pour avancer jusqu'à la réduction progressive des disparités sociales existant en Amérique Latine et dans les Caraïbes.

- Travailler, dans les pays qui ont un niveau d'alphabétisation supérieur à 90%, à atteindre l'alphabétisation totale de la population au plus tard en 2015.

- Travailler pour atteindre le même objectif dans les pays de la région qui ont un niveau d'alphabétisation inférieur à ce pourcentage, en 2020.

- Elaborer, en coopération avec la Commission Economique pour l'Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL), un catalogue des meilleures pratiques de formation et de développement de l'enseignement, de soins à la première enfance, sur l'égalité pour les populations rurales, indigènes et afro-descendantes, et des mécanismes de coopération en matière d'alphabétisation existant dans la région, et des meilleures façons de les utiliser pour accomplir les objectifs antérieurs.

- Elaborer, également en coopération avec le CEPAL, un manuel des politiques publiques en matière d'éducation existant dans la région et déterminer les meilleures voies pour promouvoir la coopération inter-régionale en la matière, aussi bien en relation avec les politiques d'inclusion éducative qu'avec celles qui privilégient la qualité de l'enseigneent et de l'apprentissage.

- Identifier les programmes possibles de bourses et d'échange académique entre les pays de la région qui pourraient contribuer au développement économique, social et scientifique de nos pays et à leur meilleure intégration, conformément aux principes et aux objectifs qui régissent la CELAC.

- Harmoniser les positions des pays membres de la CELAC afin de garantir que le processus de réforme de l'UNESCO répondra aux intérêts de l'Amérique Latine et des Caraïbes.

- Harmoniser les positions des pays membres de la CELAC, en particulier sur les défis de l'éducation en vue de définir les objectifs post 2015 qui seront approuvés par l'UNESCO et l'assemblée Générale des Nations Unies.

- Renforcer le rôle de l'UNESCO comme agence leader au niveau mondial dans l'assistance aux défis et aux priorités de l'éducation.

- Créer un groupe de travail permanent de la CELAC dont la première réunion aura lieu à une date et un lieu à définir, qui contribue à la réalisation des décisions antérieures et à promouvoir de nouvelles voies de coopération dans cette sphère. Le groupe de travail rendra son premier rapport à la Réunion des Coordinateurs Nationaux qui a lieu après la conclusion de cette étape de ses travaux.

- Demander au II° Sommet de la CELAC qui aura lieu en janvier 2014 à La Havane, Cuba, de renforcer le rôle de l'éducation à tous les niveaux, parmi les secteurs prioritaires pour la Communauté dans son objectif de promouvoir le développement social de l'Amérique Latine et des Caraïbes.

Toutes ces propositions ne sont rien de plus que l'expression primitive d'une volonté politique qui met l'éducation dans les axes centraux du développement et de l'intégration régionale.

Juventud Rebelde, 24 janvier 2014

(traduction Françoise Lopez)