Venezuela: NOUVEAU SYSTEME DE CHANGE
Caracas, 22 janvier AVN – Le Gouvernement vénézuélien a annoncé ce mercredi l'activation d'un nouveau système de change, avec deux prix différents pour la devise : un taux préférentiel de 6,30 bolivars pour 1 dollar pour les éléments prioritaires et un taux maximum fixe pour les offres du Système Complémentaire d'Administration des Devises (SICAD) consacrées à d'autres aspects non essentiels : voyages à l'étranger, cartes de crédit, lignes aériennes, envois familiaux, investissement étranger et réassurances.
La devise restera donc à 6,30 bolivars pour presque 80% des demandes pour la production et les besoins du pays, les étudiants à l'étranger, les pensions et les retraites, consulaires et diplomatiques et les cas particuliers qui, en général, sont en relation avec la santé.
En expliquant le nouveau système, le vice-président du Domaine Economique, Rafaël Ramirez, a signalé que cela fait partie de décisions nécessaires pour obtenir l'équilibre dans l'administration des devises afin d'affronter la guerre économique déclenchée par la droite contre la Révolution et en vue du nouvel ordre économique qu'on aspire à construire dans le pays, dans sa transition vers le socialisme.
Il a noté que l'administration des devises « a été attaquée principalement par toute la perforation et une violation des mécanismes de contrôle dans l'octroi des devises » et il en résulte que « ce système de prix différents va être un grand élément de stabilité. »
Pour parvenir à l'équilibre dans l'administration de la monnaie étrangère qui entre dans le pays, (96% provient de la rente pétrolière), l'exécutif a mis en place le Plan Général des Devises 2014 qui est le budget des devises de la nation et qui déterminera l'usage qui en sera fait pour chaque secteur.
On a prévu une estimation de 42 700 millions de dollars pour satisfaire les demandes de l'économie nationale cette année, chiffre qui est au même niveau que ceux des périodes antérieures et dépasse les 37 000 millions octroyés l' année dernière. « Nous allons maintenant vers l'optimisation de l'utilisation de ces devises », a signalé le vice-président du Domaine Economique dans une conférence de presse au siège de Petroleos de Venezuela (PDVSA), à Caracas.
En second lieu, l'Exécutif a structuré un Plan d'Importations élaboré par la Corporation Vénézuelienne du Commerce Extérieurqui orientera ce qui sera acquis de l'étranger pour garantir la croissance économique qui est prévue cette année à 4% du produit intérieur brut (PIB). Cette décision permet de bannir des maux comme les surcoûts dans les importations dénoncés par le Gouvernement.
Ce plan concerne les demandes des secteurs fondamentaux public et privé : pétrole, pétrochimie, construction, industrie -manufacture, agro-alimentaire, agro-industrie,tourisme, textile, mines et communications. Tous bénéficieront d'une politique de stimulation afin de satisfaire les besoins du pays. Ces éléments fondamentaux auront un dollar au prix préférentiel de 6,30 bolivars.
Le nouveau système de change.
Le nouveau système de prix différents implique le renforcement du SICAD, né l'année dernière en complément de la Commission d'Administration des Devises (CADIVI), organe qui disparaît et dont les fonctions sont absorbées par le Centre National du Commerce Extérieur.
Le SICAD a organisé des ventes aux enchères hebdomadaires spéciales pour des secteurs de l'économie afin d'offrir 100 millions de dollars chaque fois. Maintenant, il offrira 220 millions de dollars chaque semaine. Cela implique un total de 11 400 millions de dollars cette année : 5 000 dollars pour les voyageurs, les cartes de crédit et les envois famiiaux et le reste pour des secteurs de l'économie qui ne font pas partie du Plan d'Importations et donc n'ont pas droit au dollar préférentiel.
Les voyageurs n'auront pas à participer aux ventes aux enchères. Le processus pour faire sa demande et les montants limites seront précisés dans des mesures que promulguera dans les prochaines heures le Centre national du Commerce Extérieur qui administrera le Système mais ce qui est clair, c'est que le taux est fixé actuellement à 11,36 bolivars pour 1 dollar. Ce montant fluctue selon les résultats des ventes aux enchères et sera indiqué chaque jour, a précisé le vice-président du Domaine Economique.
La liquidation des devises se fera également à travers les banques comme actuellement et Ramirez a assuré que le Ministère de l'Economie, des Finances et de la Banque Publique garantira que ces opérations se déroulent « sans aucun problème ».
Les achats avec des cartes de crédit par internet doivent aussi attendre la publication des mesures pour leur activation et seront régis par le taux du SICAD.
Dans le Système Complémentaire aussi pourront être offerts des dollars destinés à l'investissement dans l'industrie pétrolière, minière, aux touristes qui entrent dans le pays et souhaitent changer leurs dollars et, avec la réforme de la Loi sur les Changes Illicites dont Ramirez déclare qu'elle « est prête », le secteur privé obtiendra des devises de façon légale.
Pour cela, Ramirez a envoyé un message au patronat productif : « Ne vous laissez pas escroquer par le marché parallèle, ne vous laissez pas voler par un secteur spéculatif anti-national que nous allons attaquer avec tout le poids de la loi ».
Il a souligné que l'Etat continuera son combat contre le marché parallèle des devises, qu'il considère comme un élément fondamental de la guerre économique de la droite car il augmente l'inflation, la pénurie et déforme l'économie. « Nous continuerons à agir contre le marché parallèle et les agents qui l'alimentent », a-t-il affirmé. Ce marché illégal est parvenu à établir des montants très élevés pour le taux de change.
Une autre nouveauté du système est que des entreprises qui ont déjà reçu des attributions pourront participer aux ventes aux enchères, ce qui jusqu'à présent, n'était pas possible.
De la même façon, pour obtenir des dollars pour des importations, les voies de l'Association Latino-Américaine d'Intégration (ALADI) et du Système Unique de Compensation Régional (SUCRE) sont conservées.
Faire front aux distorsions.
En exposant les chiffres de dollars octroyés par le CADEVI créé en 2003 quand le contrôle des changes a été instauré pour protéger les Réserves Internationales, Ramirez a montré comment les chiffres des devises octroyées pour le domaine intitulé « Autres concepts » ont augmenté. Ce domaine englobe entre autres choses les cartes de crédit, les voyages à l'étranger, les envois familiaux et les lignes aériennes.
Ces chiffres sont passés de 4 411 millions de dollars octroyés en 2005 à plus de 8 600 millions en 2013, ce qui représente presque la moitié du montant octroyé aux importations via CADIVI l'année dernière.
Sont inclus aussi des aspects comme les montants pour les cartes de crédit des voyageurs à l'étranger qui, en 2005 étaient de 885 millions de dollars et l'année dernière se situaient autour de 1 600 millions de dollars ; et les lignes aériennes qui, en 2005 ont reçu 273 millions de dollars et en 2013, 1 217 millions.
Influent aussi sur ces derniers chiffres les achats de billets en bolivars par des non résidents qui profitent du change distinctif du marché parallèle. Pour en finir avec cela, on prendra des mesures avec l'Institut National de l'Aéronautique Civil (INAC) pour que seuls les résidents au Venezuela puissent acquérir des billets en monnaie nationale.
« Ces concepts ont varié d'une façon qui indique de façon évidente qu'ils ont été hors de contrôle et se sont convertis en un élément dans lequel un usage inadéquat des devises préférentielles a été fait », a averti Ramirez. La distorsion a été telle que, a-t-il indiqué, les montants disponibles pour les importations ont été réduits.
De plus, il a dénoncé l'existence de mafias établies dans certains pays pour « racler le contingent CADIVI » et ainsi attenter aux intérêts de la République. « Ainsi, ils nous raclaient les ressources de la nation », a-t-il soutenu en même temps qu'il notait que tous les voyageurs ne recourraient pas à ces pratiques.
Il a souligné que « tout le onde a le droit de voyager et d'utiliser ses outils financiers » mais il a déclaré clairement que ce ne pouvait être à un taux préférentiel.
Au total, l'année dernière, l'Etat a octroyé 37 702 millions de dollars : 31 845 millions pour le secteur privé et 5 857 millions pour le secteur public. Le SICAD a octroyé 1 713 millions.
Pour l'épargne.
Une partie des équilibres que l'Etat promeut ont aussi à voir avec les dépenses, l'épargne et l'investissement. De cette façon, il créera des instruments pour recueillir les liquidités, orientera les dépenses vers les aspects reflétés par le Plan de la Patrie 2013-2019 et impulsera le Fonds d'Epargne Populaire pour que le peuple puisse participer directement aux projets de l'industrie pétrolière, d'infrastructure, de la pétrochimie.
Les autres équilibres qu'il promouvra sont liés à la garantie des prix justes, à la diminution de l'inflation qui a terminé l'année dernière à 56,2% et à l'emploi, aux salaires et aux grandes missions.
Bientôt, il y aura de nouvelles annonces en relations avec le Plan d'Importations en détails, les politiques pour 11 moteurs de l'économie considérés comme prioritaires et un programme de développement agricole.
AVN 22/1/14
(traduction Françoise Lopez)