Cuba: LE PRESSE ET L'INSPECTION DES FINANCES DOIVENT S'UNIR POUR LUTTER CONTRE LA CORRUPTION
Par Silvia Oramas, étudiante en journalisme.
Catalejo, espace organisé par l'Union des Journalistes de Cuba (UPEC) s'est transformé en lieu de réunion pour que nous, les professionnels de la communication, repensions les pratiques journalistiques et unissions nos forces pour un meilleur exercice de notre métier. Sa dernière rencontre a servi de terrain pour un débat sur le rôle de la presse dans la lutte contre la corruption et les illégalités et l'invitée ne pouvait être moins que l'Inspectrice Générale de la République.
Lors de la rencontre, Bejerano a commenté l'importance du travail des médias pour créer une conscience dans la population en plus de l'engagement d'informer sur les cas de corruption, leurs causes et leurs conséquences car prévenir est la meilleure stratégie pour éliminer ce mal du pays.
« Nous devons créer des alliances de travail pour freiner et liquider la corruption », a-t-elle déclaré devant la presse. Pour sa part, elle a recommandé de créer des stratégies de communication pour garantir l'accès aux sources et à l'information et de cette manière, pouvoir apporter à la population des travaux d'investigation, des interviews et des reportages sur la corruption qui affecte le pays.
L'absence d'une loi qui protège les reporters pour qu'ils puissent obtenir des informations sans qu'elles soient refusées par la direction des entreprises ou d'autres instances rend difficile le développement d'une investigation en profondeur. Cependant, il est certain que sans celle-ci, la presse peut encore faire beaucoup plus pour lutter contre la corruption.
Bejerano a expliqué que les stratégies de communication de l'Inspection Générale étaient braquées sur l'objectif de donner à la presse toute l'information nécessaire. « Les portes de l'Inspection sont toujours ouvertes. De plus, on organise régulièrement des conférences de presse », a-t-elle déclaré.
Celle qui est aussi vice-présidente du Conseil d'Etat de la République de Cuba a indiqué que 30% du travail de l'Inspection est représenté par le contrôle du budget de l'Etat à ses 3 niveaux : l'élaboration, l'exécution et enfin, la liquidation. En ce sens, elle a averti qu'il ne s'agit pas seulement de corruption car dans certains cas, on trouve dans les audits des entreprises une mauvaise administration des ressources, soit par gaspillage soit parce qu'ils essaient d'épargner.
On associe souvent les audits à des soupçons de corruption, cependant, l'inspectrice de la République a expliqué qu'on ne contrôle pas toujours une entreprise parce qu'il existe ces soupçons mais pour arriver à une meilleure efficacité du travail réalisé.
La corruption, a-t-elle argumenté, est un processus qui commence par les violations des normes légales, c'est pourquoi il faut une plus grande exigence des cadres dans toutes les instances et que la population soit combative. Bejerano a lancé un appel au peuple pour qu'il réclame ses droits, que ce soit qu'il lui manque une livre d'un produit quelconque acheté au marché agricole ou qu'on ne lui rende pas la monnaie.
« C'est compliqué parce que parfois les conditions ne sont pas créées et on peut perdre un jour entier pour porter plainte mais il faut que tout le monde collabore, c'est la seule façon d'en finir avec les illégalités », a-t-elle conclu.
Ce qui arrivera-t-il après cette rencontre dépend du fait que les deux parties tiennent leur promesse, que l'Inspection Générale ouvre les portes de l'information et que la plume de la presse soit plus acérée en ce qui concerne la corruption. Un marché qui, d'un bout à l'autre, nous profite à tous et favorise une meilleure communication entre la population et les hautes instances du pays. (Extrait de Cubahora)
(source « Granma », 9 février 2014
traduction Françoise Lopez)