Cuba: LA FEDERATION DES FEMMES CUBAINES A LA VEILLE DU CONGRES

Publié le par cubasifranceprovence

Écrit par Yenia Silva Correa

Pour les Cubaines, convoquées les 7 et 8 mars par leur organisation à la tenue de leur 9e Congrès, l'occasion sera propice pour aborder plusieurs sujets d'actualité, notamment les thèmes concernant la famille, mais aussi ceux qui implique l'ensemble de la population sur le plan social.

Une réflexion sur les valeurs sociales et le travail en direction des jeunes générations de femmes seront certains des sujets traités, qui inclura également la question de l'égalité de genre et la nouvelle scène économique.

Pour de nombreuses raisons, les débats actuels feront de ce congrès un rendez-vous différent des précédents. Il s'agit du premier congrès après le décès de l'inoubliable militante Vilma Espin, qui dirigea l'organisation de 1960 jusqu'à sa mort, en 2007. C'est aussi une rencontre qui se tient au cours du processus de mise à jour du modèle économique cubain, sans renoncer au socialisme et sans réduire la place conquise par la femme au sein de la société.

Aborder ces questions pourrait paraître redondant dans un pays où il y a des femmes parlementaires, scientifiques, sportives, artistes, étudiantes, femmes au foyer, agricultrices, ouvrières, dirigeantes… et surtout parce que rien de cela n'aurait été possible sans les politiques que l'État et la Fédération des femmes cubaines (FMC) ont mises en place.

Cependant, que se passe-t-il quand elles atteignent la limite invisible qui parfois, avec subtilité, s'impose à elles socialement, du fait de leur condition de femme ? Que faire lorsque les plus jeunes n'évaluent pas à sa juste mesure l'existence d'une organisation qui les représente ?

À qui s'adresser quand des formes de violence directes ou indirectes se sont installées dans l'environnement familial ? Les inquiétudes des femmes cubaines d'aujourd'hui, ce n'est pas l'accès à la scolarité primaire ou secondaire, pour elles ou pour leurs enfants. Ce n'est pas non plus la planification des naissances, ni l’insertion des femmes sur le marché du travail.

Elles sont parvenues à concrétiser chacune de ces aspirations au moment opportun, non sans avoir dépassé les incompréhensions et les préjugés, y compris des femmes elles-mêmes. Aujourd'hui la situation est différente, et les interrogations également. Qui reste à la maison pour garder le nouveau-né ? Dans quel secteur travailler ? L'étatique ou le privé ? Les enfants, maintenant ou plus tard ? Comment attirer les adolescentes vers l'organisation ?

Les prochains jours à eux seuls n'apporteront pas les réponses aux plus de 4 millions de membres de la Fédération des femmes cubaines, mais il est certain que les débats permettront de nous rapprocher de l'égalité entre femmes et hommes (sans surdimensionner ou sous-évaluer ni les uns ni les autres). /Granma International édition en français)