CUBA SI FRANCE PROVENCE RENCONTRE René Gonzalez

Par Françoise Lopez

René Gonzalez, de passage à Paris, rencontrait ce 13 mars à l'Ambassade de Cuba tous ceux qui, depuis des années, se battent pour la libération des 5. Une rencontre très émouvante pour nous tous qui l'avons tellement espérée...

Nous savions bien qu'aucun des 5 n'avait flanché sous les pressions qui ont été exercées sur eux pour les briser, nous savions donc que ces 5 hommes étaient des hommes extraordinaires mais je dois dire que René est vraiment quelqu'un d'impressionnant.

Il est là, détendu, souriant et il pose sur nous son regard bleu plein de confiance et d'amour. Par ce regard, il nous insuffle sa force et sa confiance dans notre lutte et dans l'avenir de ses 3 frères encore incarcérés. Pour lui, il n'existe aucun doute, nous allons réussir. A le voir, on n'imaginerait jamais qu'il a vécu 15 ans dans les geôles étasuniennes, 15 années de brimades, d'humiliations, de traitements dégradants, de manipulations...

Nous qui nous battons derrière nos ordinateurs pour cette cause sans encourir aucun danger, à un moment ou à un autre, nos avons tous eu des doutes sur le succès de notre combat. René qui a affronté tous les dangers, n'en a aucun :

« Aucun de vous ne va regretter le soutien que vous nous avez apporté. Fernando va reprendre la lutte avec nous, il y a 2 personnes de plus dans notre lutte : Fernando et moi et nous serons plus forts,» déclare-t-il d'entrée.

« Si c'était à refaire ? » Lui demande-t-on.

« Si c'était à refaire ? On referait la même chose et maintenant qu'on connaît l'ennemi, on a encore moins de doutes... »

Et il explique :

« Si au début, on commence à céder, c'est définitif. Si on résiste, les pratiques commencent à perdre de la force, il ne faut pas hésiter et c'est ce qu'on a fait ».

C'est aussi ce que nous ferons car comment faire autrement en le voyant si ferme, si serein, si sûr du succès de notre combat ? Et il détaille les conditions qui font que maintenant, nous pouvons réussir :

« Les conditions sont réunies pour obtenir la libération de nos 3 frères encore incarcérés et la levée du blocus : l'Amérique Latine a changé et maintenant, c'est tout le continent qui demande la libération des 5 et la fin du blocus de Cuba ».

C'est pourquoi, ajoute-t-il, l'initiative qui va avoir lieu au mois de juin à Washington sera si importante. « Il faut nous adresser au peuple américain et trouver les bons interlocuteurs aux Etats-Unis. »

En l'écoutant, en le regardant, je repense à cette soirée de juin 2005 à Châteaurenard où nous avions reçu Irma, la mère de René... A cette époque-là, sa libération nous semblait si lointaine, le combat si interminable. Aujourd'hui, René et Fernando sont libres, le combat est toujours d'actualité mais nous pouvons reprendre espoir. La présence de René ce soir parmi nous en est le vivant témoignage.

Hasta la victoria siempre !

Françoise Lopez,

19 mars 2014