Venezuela: INTERVENTION D'Elias Jaua,MINISTRE DU POUVOIR POPULAIRE POUR LES RELATIONS EXTERIEURES AU CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME

Publié le par cubasifranceprovence

Monsieur le Président,membres de la direction du Conseil des Droits de l'Homme,

Membres et observateurs du Conseil des Droits de l'Homme,

Personnel et membres du Secrétariat,

Mesdames et messieurs,

Je vous adresse un salut fraternel au nom du peuple du Venezuela et de notre Président Constitutionnel Nicolas Maduro Moros.

La République Bolivarienne du Venezuela assiste à cette réunion, dans sa deuxième année en tant que pays élu à ce digne Conseil. Nous venons réaffirmer le soutien à l'institutionnalité du Conseil des Droits de l'Homme étant donné que celui-ci fut créé pour coopérer avec les Etats de manière transparente et constructive.

En ce sens, le Venezuela participe aux délibérations du Groupe de Travail de la Révision du Conseil et notre position coïncide avec celles du Mouvement des Pays Non-Alignés, Mouvement que le Venezuela présidera à partir du second semestre de 2015 avec impartialité et responsabilité.

Nous ratifions notre satisfaction pour le travail que développe l'Examen Périodique Universel du conseil des Droits de l'Homme, comme un processus unique qui implique l'examen de la situation en matière de droits de l'homme des 193 Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies qui donne à chaque Etat la possibilité d'informer sur les actions qu'il a menées à bien pour améliorer la situation des droits de l'homme , pour accomplir les obligations en la matière et signaler les défis.

Actuellement, le Gouvernement Bolivarien du Venezuela travaille à la mise en œuvre des engagements pris par le Venezuela lors de la présentation de son Examen d'octobre 2011 pour arriver à la présentation du second cycle en 2016 en ayant accompli toutes les recommandations faites et acceptées par le Venezuela à 100% et nous préparons la défense des Rapports présentés devant les Organes de Traités respectifs.

Il faut rappeler que le Venezuela condamne fermement l'utilisation des droits de l'homme à des fins éloignées de leur véritable nature et comme moyen de faire avancer des intérêts politiques, en particulier de la part de pays puissants, en sapant la bonne entente entre les nations, en violant les principes et les normes de la Charte des Nations Unies, qui vont à l'encontre de la paix internationale.

Monsieur le Président, le Venezuela n'a pas l'habitude d'exposer ses réussites et ses défis dans ces forums internationaux puisque nous croyions à l'importance de donner la priorité en ces lieux à un ordre du jour multilatéral en faveur des droits de l'homme, de la démocratie et de la paix dans le monde.

Cependant, étant donnée la campagne internationale de mensonges et qui présente aujourd'hui notre patrie comme étant en situation de chaos et de guerre civile, je suis obligé de parler an nom du droit à la paix et à la dignité que possède un peuple libre comme celui du Venezuela.

Notre peuple est un peuple libre d'analphabétisme comme l'a certifié l'UNESCO, un peuple où la faim a cessé d'être une fatalité comme cela a été reconnu par la FAO en 2013, un peuple où toute la population bénéficie du système d'éducation publique et gratuite, a reçu des ordinateurs avec accès à internet, ce qu'a validé un prix de l'UNESCO l'année dernière, un peuple avec une belle tradition culturelle qui a obtenu la reconnaissance, en 2012 et 2013, de deux des plus importantes manifestations culturelles vénézuéliennes comme Patrimoine Immatériel de l'Humanité.

Monsieur le Président, notre peuple, en 15 ans de Révolution démocratique, a assisté à 19 processus électoraux (élections présidentielles, locales, parlementaires, référendums consultatifs, révocatoires, d'approbation). Dans ces 19 processus électoraux, le projet démocratique de la Révolution Bolivarienne a été victorieux 18 fois.

En 10 ans, nous avons diminué la pauvreté générale à 25% et réduit les indices de misère à seulement 5% de la population. Le Venezuela est le pays qui, au XXI° siècle, a le plus réduit les inégalités selon des données des Nations Unies, ce qui en fait la nation la moins inégalitaire d'Amérique Latine et des Caraïbes si on se base sur le coefficient de Gini.

Monsieur le Président, Messieurs les représentants, la récente Enquête Nationale sur la Jeunesse, une gigantesque radiographie des jeunes vénézuéliens aujourd'hui avec plus de 10 000 entrevues personnelles dans tout le pays de jeunes entre 15 et 29 ans, donne les résultats suivants :

  • 60% croient que le socialisme est le meilleur système contre 21% qui optent pour le capitalisme.

  • 77% veulent rester dans le pays contre 13% qui disent vouloir partir.

  • 90% croient que leurs études leur donneront « beaucoup ou suffisamment d'opportunités »

  • 93% pensent qu'ils peuvent aspirer à un meilleur emploi.

Comme nous le voyons, il n'est pas certain que la majorité des jeunes soit contre le modèle démocratique socialiste dans notre pays.

Dans le rapport de 2013 du baromètre Latino où est recueilli le soutien majoritaire de la population vénézuélienne à sa démocratie, il est également dit que « Le Venezuela reste au cœur de la controverse comme le pays dans lequel il y a la plus grande distance entre ce que disent ses citoyens et ce que dit la communauté internationale à propos de sa démocratie ».

L'explication réside, sans doute, dans le fait que de puissants laboratoires médiatiques nationaux et internationaux sont employés pour mener à bien une guerre psychologique systématique contre mon pays. Les informations négatives qui viennent du Venezuela sont amplifiées.

Les actions de propagande et une agitation dans le domaine des communications de certaines très puissantes corporations de communication nationales et internationales privées étayées par les porte-paroles des gouvernements qui ont transformé les droits de l'homme en arme de châtiment pour les gouvernements indépendants ont prétendu montrer que dans notre pays, il y a un chaos généralisé, une répression sans distinction et disproportionnée des autorités envers le peuple pour justifier ainsi l'intervention étrangère dans les sujets internes et promouvoir des condamnations et des sanctions injustes.

On dit et répète que des manifestations pacifiques sont brutalement réprimées. Il faut préciser que la manifestation pacifique est « une réunion publique, généralement à l'air libre, dans laquelle les participants réclament quelque chose ou expriment leur protestation pour quelque chose. »

Pour la Révolution Bolivarienne, la protestation pacifique constitue une des formes de participation directe du peuple, en tant qu'elle encourage la nécessaire pluralité et un dissentiment qui doit exister dans un système politique démocratique, pour cela on l'encourage et on la garantit.

Mais le droit à manifester n'est pas absolu : c'est conditionné au fait que ce soit pacifiquement et sans armes.

Le peuple du Venezuela a été soumis le mois dernier à un harcèlement continu, à une tentative pour nous assiéger comme un Etat qui viole les droits de l'homme et essayer de nous arracher notre tradition et notre vocation de paix. Des groupes entraînés, au nom du légitime droit à la manifestation, ont violemment fermé des voies publiques, empêchant le libre déplacement pour exercer son droit au travail, à l'éducation, à acheter des aliments, à transporter des malades dans des centres de santé. Ces personnes ont brûlé des véhicules qui transportaient des aliments, ont détruit des Bureaux Publics, ont attaqué des ambulances, ont attaqué le transport public de passagers et ses usagers et ont détruit des véhicules dans des installations qui rendent des services publics vitaux comme l'électricité, le téléphone et la sécurité publique. Ces groupes ont encouragé des attaques xénophobes, d'intolérance sociale et raciale.

Devant cela, les autorités légales et préparées pour maintenir bas les standards de l'usage proportionné et différencié de la force publique ont agi. Cette autorité a été attaquée, en de nombreux cas, avec des armes à feu pour agresser et ignorer la responsabilité et le droit légitime de l'Etat à rétablir l'ordre au bénéfice de la majorité qui souhaite vivre en paix. 51 fonctionnaires de police et de nos Forces Armées Nationales Bolivariennes ont été blessés, la majorité avec des armes de différentes sortes et de différents calibres. Un d'entre eux, le Sergent Giovanni Pantoja, de la Garde Nationale Bolivarienne, est mort vendredi dernier dans une embuscade mise en place par un groupe armé alors qu'il agissait pour rétablir la libre circulation dans un quartier.

Monsieur le Président, il faut préciser l'étendue de ces violences et leurs conséquences. Jusqu'à aujourd'hui, elles ont été enregistrées dans des secteurs urbains de classe moyenne haute, dans 18 municipalités où seulement dans 3 cas, on présume que des fonctionnaires de police ont agi illégalement. Ceux-ci ont été remis à la justice. Seulement 73 personnes sont encore détenues, accusées d'agression sur des personnes, de destruction de biens publics et d'homicides. Tous ont été remis à la justice et avec des garanties dans leur procès.

La communauté internationale doit savoir que la nature de cette agression contre la démocratie est politique et idéologique et que son but est le renversement d'un gouvernement légitimement établi comme cela a été exprimé avec beaucoup de haine sociale contre les secteurs populaires attachés à la Révolution Bolivarienne par ses principaux dirigeants. Cette agression n'a pas son origine dans un mal-être social, ses dirigeants sont les mêmes que ceux qui ont joué un rôle dans ces attentats contre l'institionnalité démocratique dans les années 2002, 2004, 2013 et en particulier après chaque triomphe électoral de la révolution, comme celui de décembre dernier, où nous avons obtenu 75% des postes locaux et 56% des votes nationaux.

Le Venezuela, comme toute société, a des problèmes et des défis, comme la sécurité des citoyens et le développement économique de la production. A cause de cela, le gouvernement du Président Nicolas Maduro a impulsé sans se lasser le dialogue sans exclusion, stimule la paix comme centre principal du dialogue inclusif, large, dans le cadre de la Constitution Nationale et des lois.

A cet effet, il a invité tous les secteurs de la vie nationale à participer à une Conférence Nationale pour la Paix. Son appel a été accueilli avec bonne volonté par tous les groupes religieux, des chefs d'entreprise, des hommes politiques de différentes idéologies, des intellectuels, des artistes, des travailleurs, enfin par l'immense majorité de notre peuple qui aime la paix et veut vivre en démocratie. Nous sommes sûrs que les valeurs de la paix s'imposeront sur les stigmates de la violence. La vérité prévaudra sur le mensonge. La fraternité sur la haine.

Finalement, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Représentants des gouvernements du monde, nous, nous ratifions notre volonté d'appliquer la Convention Universelles des Droits de l'Homme, le Protocole d'Asuncion sur l'Engagement dans la Promotion et la Protection des Droits de l'Homme du MERCOSUR, le Protocole Additonnel du Traité Constitutif de l'UNASUR sur l'Engagement dans la Démocratie et d'autres instruments dont la validité est reconnue par notre République.

Nous sommes prêts à répondre à toute requête de ce Conseil des Droits de l'Homme et d'autres organes compétents. Mais nous n'acceptons ni évaluations ni de pressions ni sentences unilatérales de gouvernements ou d'organismes internationaux envers lesquels nous n'avons pas d'obligations.

Le Venezuela, pendant plus de 100 ans, n'a pas eu une guerre civile. La seule guerre livrée contre une autre nation a été celle livrée il y a plus de 200 ans pour obtenir notre Indépendance.

Nous demandons à la Communauté Internationale de soutenir les efforts de l'Etat démocratique vénézuélien pour défendre la paix et l'égalité obtenues par notre peuple. Nous remercions les gouvernements indépendants et les peuples du monde pour la solidarité active exprimée en ces circonstances.

Le 8 décembre 2012, le Commandant Hugo Chavez, presque trois mois avant de mourir, le 5 mars 2013, dans son dernier message au peuple, a déclaré : « En toutes circonstances, nous, nous devons garantir la marche de la Révolution Bolivarienne, la marche victorieuse de cette Révolution en construisant la nouvelle démocratie qui ici, est commandée par le peuple en (Assemblée) Constituante, en construisant la voie vénézuélienne vers le socialisme, avec une large participation, de larges libertés, en pleines libertés ». C'est l'engagement du gouvernement du Président Maduro et défendre le droit de notre peuple de vivre en paix est notre devoir.

Merci beaucoup.

(traduction Françoise Lopez)