Cuba: LE CHEF DE L'USAID DEFEND LE PROGRAMME SUBVERSIF CONTRE Cuba

Publié le par cubasifranceprovence

Rédaction Internationale

9 avril 2014.

L'administrateur de l'USAID, Rjiv Shah, a comparu ce mardi au Sénat pour donner des explications sur ZunZuneo.

Washington – Le réseau social créé par l'USAID à Cuba à des fins de subversion, connu comme ZunZuneo, fut « une idiotie » qui certainement serait découverte et démontée, a indiqué ce mardi le président du sous-comité du Sénat sur le Département d'Etat et les Opérations à l'Etranger.

Le sénateur démocrate Patrick Leahy, dont la commission supervise l'exercice de l'Agence pour le Développement International des Etats-Unis (USAID), a assuré de plus que l'organisation n'a jamais révélé le façon appropriée au Congrès les intentions de son plan. La semaine dernière, une enquête d'AP a montré que l'USAID a supervisé la création d'un service de messagerie pour les téléphones portables cubains qui avait pour but de créer une plate-forme de contenus politiques pour troubler l'ordre intérieur du pays. Des documents et des entrevues ont corroboré le fait que l'agence et ses employés ont fait beaucoup d'efforts pour cacher les liens du projet avec le gouvernement des Etats-Unis.

Selon un rapport d'AP signé par les mêmes journalistes qui ont révélé l'existence du programme, Leahy a déclaré d'un air fâché ce mardi : « Depuis les débuts mêmes, cela était voué à l'échec. »

L'administrateur de l'USAID, Rajiv Shah, cité à la commission du Sénat pour donner des explications sur ce cas, a justifié le programme avec l'argent qu'il faisait partie des démarches de Washington pour « faciliter le flux d'informations entre les Cubains » et a insisté sur le fait que l'opération a été réalisée « discrètement ».

Shah a nié la version d'AP sur l'origine secrète des fonds pour ZunZuneo et a assuré que cela était inclus dans le budget du Congrès pour ses opérations à Cuba.

Mais Leahy a interrompu Shah et lui a signalé que lui aussi avait lu les documents en relation avec le budget. « Si vous pouvez interpréter ces documents de cette manière, vous faites un meilleur travail que nous », a-t-il dit.

Le budget annuel que le Congrès approuve pour promouvoir ce que les Etats-Unis appellent la « démocratie à Cuba » se monte à presque 20 millions de dollars. Les autorités cubaines ont montré des preuves innombrables du fait que ces fonds, ce qu'ils cherchent, c'est miner l'ordre politique et social d'un gouvernement légitime, c'est pourquoi ils constituent une violation du droit international.

Shah a évoqué le fait que le reportage d'AP contient plusieurs imprécisions mais il n'a pas dit lesquelles et il ne se l'est pas demandé.

La semaine dernière, Leahy avait qualifié le programme ZunZuneo de « fou, fou, fou ».

Il a aussi déclaré que des employés de l'USAID ont appelé pour se plaindre de ce type de programmes. Nous avons reçu des courriers électroniques d'employés de l'USAID du monde entier nous demandant : « Comment peut-on faire cela, en nous mettant en danger ? » a déclaré Leahy.

Des projets comme celui révélé par AP , ont-ils déclaré, aident à démontrer que l'agence est en réalité une façade pour l'espionnage étasunien.

Si cette information n'est pas nouvelle pour les peuples latino-américains, habitués aux tentatives de déstabilisation de Washington à travers l'USAID et d'autres organisations similaires, ce sujet a fait scandale aux Etats-Unis.

Le citoyen nord-américain de base croit que cette agence – qui fonctionne avec un budget fédéral directement de la poche des contribuables – existe seulement pour aider le développement des nations apauvries.

Le même Leahy, qui supervise le panel législatif où a lieu la session, a demandé à plusieurs occasions à shah si les gens qui utiliseraient ZunZuneo à Cuba ont été informés que celui-ci était patronné par le gouvernement des Etats-Unis, à quoi le fonctionnaire répondit : « les gens ne le savaient pas ».

A partir de maintenant, le Congrès doit déterminer si le programme a été secret sous la catégorie de « secret » selon ce qu'établit la loi de sécurité nationale des Etats-Unis qui stipule comme pré-requis pour la réalisation d'actions secrètes que le président les autorise et qu'on informe de celles-ci les commissions de renseignement.

Ainsi, les débats au sujet de ZunZuneo ont été liés à la légalité à l'intérieur du système politique nord-américain mais on ne s'est pas posé de question sur le but que poursuit le programme : la subversion de l'ordre à Cuba.

De fait, la semaine dernière, la Maison Blanche a déclaré sans beaucoup de réticences que le Congrès finance des programmes pour promouvoir la « démocratie » à Cuba, aide les Cubains à améliorer l'accès à l'information et à renforcer la société civile. »

Depuis qu'Obama est arrivé à la présidence, sa politique a poursuivi le même but stratégique envers Cuba que ses prédécesseurs : « le changement de régime » mais a essayé d'introduire certaines méthodes nouvelles liées à l'utilisation des nouvelles technologies dans les communications.

Granma, 9 avril 2014

(traduction Françoise Lopez)