Cuba: André Chassaigne, DEPUTE DU Puy de Dôme, INTERROGE Laurent Fabius SUR LES CONSEQUENCES DU BLOCUS POUR LES ENTREPRISES FRANCAISES

Publié le par cubasifranceprovence

André CHASSAIGNE Député du Puy-de-Dôme

4, place Jean-Antoine Pourtier

63890 ST-AMANT-ROCHE-SAVINE

Le 3 mai 2014

Monsieur André CHASSAIGNE interroge Monsieur Laurent Fabius, Ministre des Affaires

étrangères et du développement international sur les conséquences pour les entreprises françaises du blocus de Cuba par les Etats-Unis.

Pour exemple, BNP Paribas est menacée par les autorités américaines de lourdes sanctions financières pour avoir effectué des transactions liées à des activités commerciales avec Cuba. Après d’autres, la banque française se heurte aux effets de l’embargo américain, utilisé comme moyen de pression pour changer le système politique cubain. L’obligation de se fournir sur des marchés lointains entraîne en effet des surcoûts exorbitants, au détriment du quotidien du peuple cubain. Cet embargo pénalise depuis plus d’un demi- siècle les entreprises étrangères qui veulent travailler avec la République populaire de Cuba. L’embargo est aussi financier : la traque contre les transactions financières internationales cubaines est un des traits dominants de l’application du blocus. Cuba ne peut effectuer des transactions internationales en dollars ni détenir de compte dans cette monnaie dans les banques de pays tiers.

Consolidé depuis 1962 par un empilement de législation (dont les lois Torricelli de 1992 et Helms-Burton de 1996), le blocus américain entrave d’autant plus l’économie cubaine qu’il a une application

« extraterritoriale », c’est-à-dire qu’il concerne des entreprises non américaines travaillant hors du territoire américain. L’Etat cubain et sa population ne peuvent pas acquérir des biens dont au moins 10 % des composants sont américains, ce qui les prive d’un grand nombre de produits incorporant de la technologie américaine, notamment informatique. Ainsi, sur le sol français, l’Ambassade de Cuba à Paris a été dans l’impossibilité de faire procéder à la maintenance puis au remplacement de ses ascenseurs par une entreprise européenne et a dû faire appel à un fournisseur asiatique.

A cause du blocus, les entreprises qui veulent travailler à Cuba doivent bénéficier de l’appui de leur Etat avec des cautions financières plafonnées, comme c’est le cas en France avec la COFACE. Mais elles sont ensuite interdites de relations commerciales avec les Etats-Unis.

L’Assemblée générale des Nations Unis a condamné l’embargo à de multiples reprises. Les diplomates européens en poste dans l’île dénoncent les procédures lancées contre les banques européennes. Les banques françaises ont cependant dû fermer leurs agences cubaines et interrompre toutes leurs relations avec l’île.

André Chassaigne interroge Monsieur le Ministre sur les actions entreprises par la France pour la levée de cet embargo et pour s’opposer à l’ingérence d’un Etat tiers sur les relations financières et

économiques de notre pays avec la République populaire de Cuba. Il lui demande de condamner ce blocus illégal imposé au peuple cubain et d’exiger publiquement sa levée.