Venezuela: LES DIALOGUES DE PAIX NE PEUVENT PAS ETRE CONDITIONNES A UNE FEUILLE DE ROUTE DE LA DROITE

Publié le par cubasifranceprovence

Par Danybeth Alvarado

Caracas, 25 mai AVN – Dans l'histoire universelle des idées politiques, on constate que ce sont les Grecs qui ont découvert le dialogue. Ils ont duré, ils ont persuadé, ils ont divergé, ils ont changé d'opinion, ils ont différé, mais ils ont atteint leur objectif : converser.

Un dialogue est un débat et une argumentation des idées. L' Académie Royale Espagnole le définit comme la discussion ou une tentative pour rechercher un accord. La société humaine avec ses ressemblances, ses différences et ses vertus peut et doit recourrir à la conversation pour que les problèmes dans une démocratie ne se résolvent pas par la violence et la vengeance politique.

Au Venezuela, le président de la République, Nicolas Maduro, a appliqué le méthodologie du dialogue pour diminuer les différences avec la droite du pays et à la fois arriver à des accords qui permettent de continuer sur le chemin de la démocratie et de la paix.

Cependant, l'opposition vénézuélienne met de plus en plus d'obstacles qui ont fait que les conversations entre les deux parties se paralysent et les menaces de continuer avec des actions qui ont comme seul but de renverser le chef de l'Etat restent latentes.

La président national réaffirme constamment ses dispositions à maintenir les tables de dialogue avec tout le pays dans le cadre de la conférence de Paix qui se déroule depuis le 26 février dernier et qui a réuni plusieurs représentants des secteurs économiques, religieux, sociaux et politiques.

« Les portes du dialogue sont ouvertes » répète-t-il en même temps qu'il appelle le peuple à à continuer sur le chemin du travail, de la discipline, de l'union et de la solidarité qui a été indiqué depuis lors.

Mais pour la direction des différents partis politiques, membres de celui qui s'appelle lui-même Table de l'Unité Démocratique (MUD), cela ne semble pas être leur objectif car il conditionne les débats à différentes requêtes, en modifiant ce qui se définit comme dialogue.

Selon Ramon Guillermo Aveledo, secrétaire général de la MUD, « le dialogue n'est pas fermé, il n'est pas brisé ». Cependant, il refuse de participer aux conférences pour la paix jusqu'à ce que le Gouvernement bolivarien accepte certaines demandes faites, demandes qui ne correspondent pas à la réalité.

La direction de l'opposition demande la libération des jeunes qui ont participé aux violences depuis le 12 février dernier,sur lequels au moment de leur arrestation, ont été trouvées des armes à feu, des armes blanches, des cocktails Molotov, des bobes lacrymogènes, parmi d'autres matériels utilisés pour l'attaque.

Ils demandent également que soit libéré l'ex maire Léopoldo Lopez, chef de file de tous les actes de vandalisme et l'ex commissaire de feu la Police Métropulitaine (MP), Ivan Simonovis, qui a participé au coup d'Etat d'avril 2002 et a été condamné à 30 ans de prison pour crimes contre l'humanité.

La demande des anti-chavistes de mettre en place une mesure d'amnistie ou de grâce pour une personne sur laquelle pèsent des délits graves serait une violation de l'article 29 de la Constitution Bolivarienne du Venezuela.

José Gregorio Mendoza, coordinateur du Front des Avocats Bolivariens l'a confirmé ces jours derniers et il a expliqué que s'il est bien certain que la sentence signale les délits de complicité d'homicide qualifié et de blessures personnelles graves, ces deux choses étant des circonstances aggravantes, en analysant ces faits, ils constituent, selon l'ordre légal en vigueur, des délits qui ne peuvent être graciés ou objet d'une mesure d'indulgence.

Le président Maduro a dit que le dialogue n'est pas basé sur une feuille de route figée en même temps qu'il met en question le fait que la droite défend ceux qui ont ouvertement appelé à renverser son gouvernement légalement constitué.

« Ceux qui ont été arrêtés ont été arrêtés parce qu'ils violaient la loi et essayaient de renverser le gouvernement légitime que je préside », fut la réponse qu'a donné le président national au maire de la municipalité de el Hatillo (sud-est de Caracas), David Smolansky, dans une réunion ce lundi avec les maires et les gouverneurs de tout le pays.

Il a ajouté qu'on ne peut pas laisser en liberté ceux qui ont appelé à incendier les rues, à détruire des institutions publiques et privées et à assassiner des Vénézuéliens.

Nouveaux appels au dialogue.

Le président Maduro a commencé à appeler au dialogue pour la paix en février après le début d'une vague de violences, le 12 février, mise en œuvre par des groupes de vandales encouragés par l'extrême droite. Le résultat de celle-ci a été la perte de 42 vies, 813 blessés et 252 personnes privées de liberté, selon le dernier bilan présenté par le Ministère Public de la République au début du mois.

Devant ces faits, le chef de l'Etat a demandé aux différents secteurs du pays, parmi lesquels les groupes anti-chavistes, de participer aux tables de dialogue pour écouter leurs propositions et chercher des solutions au bénéfice de la collectivité.

L'installation de la Conférence pour la Paix a eu lieu le 26 février en l'absence de la MUD. Là, les conversations se sont divisées par zones, conformément à l'ambiance politique le 10 avril au Palais de Miraflores, à Caracas. Là, chaque représentant de la droite qui a décidé d'y assister, a exposé ses propositions à Maduro et ces demandes ont obtenus des réponses positives.

On espérait que la prochaine réunion serait le 15 mai dernier. Cependant, l'opposition a changé de discours et a refusé de participer aux rencontres tant que ses demandes ne seraient pas mises en pratique.

A partir de là, le président a renouvelé son appel au dialogue mais a laissé entendre clairement qu'il ne céderait pas au chantage ni à des conditions.

« Nous n'allons laisser persone nous faire du chantage, ni la MUD ni Roberta Jacobson (porte-parole du Département d'Etat pour l'Amérique Latine). Les portes sont ouvertes », a indiqué le chef de l'Etat.

Et on ne peut pas cacher le soleil avec un doigt car il reste une évidence dans beaucoup de cas, l'ingérence du gouvernement nord-américain dans les sujets vénézuéliens et le soutien que certains dirigeants de l'opposition ont reçu de la part des Etats-Unis.

Malgré cela, le président de la République a souligné que les conversations continueront avec ou sans la présence de la Table de l'Unité Démocratique.

Danybeth Alvarado AVN 25/05/2014

(traduction Françoise Lopez)