Amérique Latine: LA BANQUE DU SUD SERA L'ELEMENT VITAL DANS LA LUTTE CONTRE LE SYSTEME FINANCIER IMPERIAL
Traduction Françoise Lopez
Caracas, 12 août AVN - L'activation définitive de la Banque du Sud sera un élément de grande valeur pour protéger l'Amérique Latine des actions du système financier impérial, qui actuellement attaque une nouvelle fois l'Argentine dans le cas de ce qu'on appelle les fonds vautours.
L'apport de la nouvelle entité financière dont l'acte de constitution a été signé en 2009 et dont récemment, le président Nicolas Maduro a annoncé la mise en fonctionnement pour le semestre prochain, est l'un des aspects qui ont été évoqués lors du forum international Impérialisme Financier, fonds Vautours, qui a réuni à Caracas ce mardi des intellectuels et des économistes locaux et étrangers qui ont analysé ce thème et mis en lumière les actions que la région peut mettre en oeuvre pour se protéger de ce type d'agressions.
"Le sujet, avec les fonds vautours, est que l'Argentine veut revenir aux marchés financiers, émettre des bons, et c'est parce qu' il n'y a pas d'alternative continentale. Si nous avions une Banque du Sud capable d'octroyer des crédits aux pays membres, l'Argentine et d'autres pays auraient une possibilité de financement", a signalé l'historien, économiste et politologue belge Eric Toussaint.
Les fonds vautours représentent un capital de risque d'investisseurs qui se consacrent à acheter des titres de dette publique à bas prix dans des économies à problèmes comme ce fut le cas de l'Argentine en 2001 pour ensuite engager des actions judiciaires pour arriver à recouvrer totalement les bons plus les intérêts pour les années dues.
Le juge new-yorkais Thomas Griesa a émis une sentence en leur faveur qui prétend obliger Buenos Aires à payer 1 500 millions de dollars à cette minorité de détenteurs de bons qui n'accepte pas la restructuration de la dette accordée à l'Argentine en 2005 et 2010. Ce chiffre représente un bénéfice spéculatif de presque 1 600% car les bons ont été acquis à l'origine pour presque 49 millions de dollars.
Toussaint a signalé qu'il est fondamental de protéger la région devant les nouvelles offensives de l'empire et des entreprises financières capitalistes, c'est pourquoi il a estime nécessaire d'accélérer l'entrée en activité de la Banque du Sud.
De plus, il a estime que les pays doivent remettre en question la dette qui, en grande partie, fut acquise de manière illégitime, d'étendre la décision déjà adoptée par le Venezuela, la Bolivie et l'Equateur de sortir du Centre International de Règlement des Conflits Relatifs aux Investissements (CIADI) et de garder le contrôle du mouvement des capitaux. "Le contrôle du change est très important", a-t-il déclaré dans une interview à la fin de ce forum.
Pendant le forum, organisé par le Ministère de la Communication et de l'Information du Venezuela qui s'est tenu au Théâtre Principal, le spécialiste a noté qu'il faut condamner l'ingérence d'un juge étasunien et appliquer dans ces cas la doctrine qui stipule qu'en cas de litige, la justice locale est celle qui doit être appliquée.
Une action régionale.
Juan Manuel Karg, politologue, internationaliste et journaliste argentin a fait l'éloge de la position prise par la région en soutien à l'Argentine mais a appelé instamment à concrétiser des actions importantes. "Il faut plus que jamais aujourd'hui, sur ce sujet des fonds vautours, que la Banque du Sud ait un rôle à jouer dans le contexte actuel de l'Amérique Latine et du monde", a-t-il déclaré.
De même, il a instamment appelé à maintenir la solidarité et la pression internationale pour arriver à un jugement positif à la Cour Internationale de La Haye où l'Argentine a engagé une procédure contre les Etats-Unis pour ces faits, et à de meilleurs liens en matière commerciale dans la région avec d'autres peuples émergents.
Karg a souligné que les fonds vautours cherchent seulement le litige et "à obtenir des millions aux dépends de l'effort d'un peuple", c'est pourquoi il soutient la position du Gouvernement de Cristina Fernandez de ne pas céder au chantage.
"Ils n'ont pas investi un peso en Argentine et ils veulent un bénéfice de 1 600% qui ne s'obtient en aucune activité licite dans le monde", a-t-il soutenu pendant le Forum. Pourquoi 40 millions d'Argentins doivent-ils payer pour quelque chose qu'ont décidé 7 juges de la Cour Suprême de Justice des Etats-Unis", s'est-il demandé.
De plus, il a noté que Griesa aussi sentira la pression de la grande majorité des détenteurs de bons qui ont accepté de restructurer la dette et qui ne peuvent accéder aux paiements réalisés par Buenos Aires à cause du jugement qui laisse les fonds gelés.
"Le système financier international est hautement remis en question", a-t-il souligné et il a eu la même approche que le leader de la Révolution Bolivarienne, Hugo Chavez, sur la nécessité de former un nouvel ordre économique mondial et une nouvelle architecture financière qui ne privilégie pas le capital par rapport au travail.
Texte en espagnol:
http://www.avn.info.ve/contenido/destacan-que-banco-del-sur-será-elemento-vital-lucha-contra-sistema-financiero-imperial
URL de cet article:
http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2014/08/amerique-latine-la-banque-du-sud-sera-l-element-vital-dans-la-lutte-contre-le-systeme-financier-imperial.html