L'USAID, LA MAIN "AMIE" QUI T'ETRANGLE

Publié le par cubasifranceprovence

par Juana Carrasco Martin

traduction Françoise Lopez

Une histoire qui a commencé au siècle dernier étend ses tentacules jusqu'à ce siècle où les armes deviennent digitales et tirent dans le cyberespace leurs projectiles également mortels, destinés à manipuler les esprits avec des gants de soie mais avec des objectifs finaux identiques à ceux de ces années brutales de cruels coups d'Etat et de dictatures militaires: faire sortir du chemin les Gouvernements et les hommes politiques qui militent pour le développement et la justice sociale.

Quand l'action directe du Pentagone et des canonnières ou des disciples de l'Ecole des Amériques (ou comme on l'appelle maintenant) ne furent pas la bonne voie pour ces desseins, les Etats-Unis se sont ouvert d'autres voies.

En novembre 1961 - leur invasion de la Baie des Cochons ayant échoué à cause de la déroute que le peuple cubain leur ont infligée dans la zone de Playa Giron et aussi à cause de la misérable contribution de 20 000 millions de l'Alliance pour le Progrès de John F. Kennedy - l'idée fut de créer l'USAID (Agence Internationale des Etats-Unis pour le Développement) au moyen de la Loi d'Assistance à l'Etranger de 1961.

L'Agence Internationale pour le Développement formait avec son sigle AID un mot trompeur, avec un pelage de brebis disposée aux bonnes actions: "Aide", un camouflage parfait pour le véritable but: espionner, entreprendre des actions sales, former des personnalités et des individus inconditionnels pour exécuter les actions de déstabilisation des économies et des Gouvernements.

Cuba fut le premier centre du viseur étasunien, comme leur intention de l'isoler du voisinage duquel, cependant, sortiront ensuite d'autres centres d'intérêt dans la région qui s'étendront, selon les intérêts stratégiques de Washington, pratiquement au monde entier. Les Etats-Unis ont étendu leur action "amicale" au reste de la planète: une famine en tel ou tel pays ou en telle ou telle région d'Afrique, un désastre naturel en Asie, une épidémie en n'importe quel point de la planète, et là était la marque de la main "amie" maquillant les véritables buts.

La réalité était et est bien différente, l'USAID a une longue histoire en tant que bras agissant de l'Agence Centrale de Renseignement (CIA) et leurs contrats sont liés à la subversion.

Rappelons un peu de l'histoire de notre continent: en 1970, la guérilla Tupamaro a enlevé et exécuté Dan Mitrione, un officier de l'USAID en Uruguay qui travaillait pour la CIA et avait pour fonction principale d'entraîner la police spéciale uruguayenne et aussi la brésilienne à des tactiques de torture dans lesquelles elle était maître.

Cet incident scabreux de Dan Mitrione qui dévoila le rôle sordide des Etats-Unis avec les dictatures du cône sud fit qu'en 1974 le Foreign Assistance Act sera amendé et que l'assistance à la police sera interdite -au moins sur le papier - et qu'il ne sera plus engagé dans les programmes de Sécurité Publique en Amérique Latine qui, avec la guerre au Vietnam, fit partie de la stratégie anti-communiste du Gouvernement des Etats-Unis.

Mais les exemples sont nombreux d'activités similaires pendant les presque 15 ans d'existence de l'USAID bien qu'elle les ait couvertes avec des tâches sociales humanitaires.

En avril dernier, le Wayne Madsen Report, un site web de ce journaliste d'investigation de Washington qui a dénoncé dans des articles et des livres beaucoup d'histoires "politiquement incorrectes" et "politiquement embarrassantes" des actions officielles du Gouvernement des Etats-Unis, publiait une longue liste d'actions secrètes de l'USAID en tant que bras de la CIA contre des pays aussi différents que l'Indonésie, le Pakistan, le Venezuela ou la Bolivie, à propos des révélations de l'agence Associated Press (AP) sur le ZunZuneo contre Cuba, le programme subversif pour inciter en particulier la population jeune de l'Ile à la rébellion.

Etaient toujours présents les projets de ce qu'on appelle la "société civile" financés par "un choix d'entreprises étrangères" ou domestiques comme Development Alternatives Inc. (DAI) et Creative Associated Inc. (CAI) dont les employés et l'argent apparaissent dans beaucoup d'opérations de la silencieuse USAID engagées contre des pays qui vont de Cuba jusqu'à la Palestine en passant par les Philippines, l'Europe de l'Est, de nombreuses nations africaines et d'Amérique Latine.

Quelques exemples.

"Pendant que l'USAID se bougeait en Indonésie en 1965 (celle du dictateur Suharto), ses employés volaient sur Air America, une compagnie aérienne de la CIA qui lançait des armes et allait chercher de la drogue au Laos ou faisait de la contrebande en Thaïlande et au Sud Vietnam" affirme le Wayne Madsen Report.

Dans les années 80, les employés de l'USAID distribuaient une "aide non létale" aux mudjaidins afghans réfugiés au Pakistan qui était employée aussi bien pour l'achat d' armes par les musulmans radicaux qui cherchaient à destituer l'homme fort du Pakistan, Muhammad Zia-ul Haq.

L'USAID a aussi fomenté une opposition politique contre le président Jean-Bertrand Aristide en Haïti à travers le Projet Démocratie, dans les années 90 et a fini par un coup d'Etat ici qu'elle a renouvelé dans ce siècle en cours.

En 2002, elle était présente en Palestine à travers le DAI qui demandait une information personnelle détaillée sur les membres des ONG qui recevaient des fonds étasuniens et cette information, qui comprenait les opinions politiques personnelles des membres des organisations, finissait à la CIA et au Mossad (le corps de renseignement sioniste), de façon qu'ils puissent faire pression sur les ONG pour favoriser les politiques des Etats-Unis et d'Israël.

Des centaines de milliers de dollars ont aussi été distribués comme "aide" aux groupes qui cherchaient à miner le Gouvernement du président Daniel Ortega au Nicaragua entre 1979 et 1989.

Pendant les 10 ans de pouvoir du président Alberto Fujimori, au Pérou, son chef du renseignement recevait des fonds de la CIA/USAID pour la répression dans les zones agricoles où agissait le groupe Sentier Lumineux et le mouvement guérilléro Tupac Amaru.

L'USAID a été liée à de nombreux négoces sales et corrompus où l'argent des contribuables étasuniens, destinés soi-disant à l'aide humanitaire en aliments ou en services médicaux dans les pays pauvres, disparaissait dans des "trous noirs" virtuels.

D'autres fois, l'ingérence passe par-dessus tout, comme c'est arrivé en 2009, quand la presse pakistanaise a révélé que l'USAID donnait une assistance éducative directe à des étudiants en ignorant le Ministère de l'Education de ce pays, dans le but de "former" des cadres partisans de l'empire et reconnaissants envers lui.

Une des entreprises favorites de l'USAID est Chemonics International, créée en 1976 par le conservateur républicain Gerald Murphy qui, en 1993 déclara au journal The New York Times: "J'ai toujours cherché à faire deux choses: une, avoir ma propre CIA et deux, aider les gens". Chemonics a reçu un demi-million de dollars pour appuyer les missions de campagne de l'UDAID au Népal où elle a fourni de la propagande en faveur des Etats-Unis pour qu'elle soit diffusée sur les stations de radio du pays qui se trouve sur le toit du monde.

Depuis son siège dans l'immeuble Ronald Reagan de Washington, l'Agence a développé d'innombrables plans d'ingérence et d'espionnage comme la subvention à des programmes d'Assistance en Entraînement pour la Recherche Criminelle Internationale (ICITAP) à travers lequel on pense que la CIA a obtenu les empreintes digitales de la population en Albanie, au Kazakstan, au Sénégal, au Nigéria, en Gambie, à Madagascar, en Ouganda, en Tanzanie et dans les îles indonésiennes de Java et de Sumatra.

La Bolivie expulse, le Venezuela lutte.

Le 1° mai 2013, le président Evo Morales a annoncé l'expulsion de l'USAID en l'accusant d'agir avec la CIA pour déstabiliser la Bolivie et provoquer un coup d'Etat. Pendant plus de 50 ans, l'Agence avait été présente dans le pays andin et avec l'arrivée du premier Président indigène et son programme de gouvernement consacré au bien-être du peuple, à la transformation économique et au développement technologique et scientifique du pays étaient mises à bas les politiques de privatisation et la large appropriation des richesses minières et naturelles.

Les plans subversifs ne se sont pas fait attendre et ont été destinés, d'abord, au soulèvement et à une tentative de sécession des départements les plus développés et les plus riches du pays. Ces tentatives vaincues, on s'est acheminé en grande partie vers un affrontement de ceux qui ont été les bases populaires du Mouvement vers le Socialisme: les syndicats et les organisations indigènes avec le Gouvernement d'Evo.

Le Venezuela a constitué une autre cible spéciale depuis qu'Hugo Chavez a été élu Président, un exploit qu'il a renouvelé à l'occasion de plus d'une douzaine d'élections et que le peuple a réédité avec Nicolas Maduro.

Dans le cas du Venezuela, l'accent a été mis sur la subversion des jeunes, en particulier des étudiants de l'université, sans remarquer que la Révolution Bolivarienne a fait de cette nation le second pays du continent avec le plus fort pourcentage d'étudiants à tous les niveaux d'enseignement, un enseignement qui, de plus, a commencé à être gratuit et de qualité.

Avec des grèves "de la faim", l'enchaînement à des installations d'organismes internationaux, des marches, des barrages de rues et d'avenues et des "guarimbas" violentes, ces étudiants ont été utilisés par l'oligarchie vénézuélienne et les intérêts extérieurs (lisez Etats-Unis) comme pions de la subversion et prétexte pour pouvoir provoquer n'importe quelle ingérence étrangère - civile ou militaire - , une prétention qui n'a pas réussi à cause du soutien de la majorité du peuple à la Révolution Bolivarienne et chaviste, y compris du secteur le plus jeune de ce peuple qui maintenant est affecté au Congrès de la Jeunesse du Parti Socialiste Uni du Venezuela.

sous des plans apparemment innocents: que ce soit des bourses, des programmes d'études, des ateliers de préparation pratique dans le domaine de la santé ou dans d'autres, entrent le but contraire et la subversion.

L'unité continue à être le bouclier et l'épée du Venezuela, en Bolivie et aussi à Cuba dont la jeunesse a dénoncé et rejeté le ZunZuneo, le Pyramideo et le plan de "voyageurs" subversifs.

Fuente: Contrainjerencia (Boletin entorno 1° septembre 2014)

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