Cuba: LES ACTIONS CONTRE Cuba ONT ETE CONTREPRODUCTIVES
Loin d'avoir atteint leur objectif, les initiatives des Etats-Unis pour le changement de régime à cuba ont été assez contreproductives, assure The New York times dans un cinquième éditorial en moins de 30 jours sur les relations bilatérales entre les deux pays.
Publié dans l'édition de ce dimanche, - dans l'édition imprimée - le comité Editorial du journal intitule son nouvel article: "A Cuba, mésaventures en essayant de renverser un régime" dans lequel il assure que ce qu'on appelle les fonds pour la démocratie cubaine "ont été un aimant pour des charlatans et des voleurs" et conclut qu'il "est plus productif d'obtenir une approche diplomatique que d'insister avec des méthodes détournées".
Le Times confirme les dénonciations faites par l'Ile pendant des années à propos de la vénalité des fonds étasuniens pour la subversion et de l'échec retentissant de la politique de changement de régime. Il réaffirme la nécessité d'une approche diplomatique entre les deux pays mais ils ont dans la main une pomme empoisonnée: ce qu'on appelle Caril II.
A la suite, le texte intégral:
En 1996, motivés par un appétit de vengeance, des législateurs étasuniens ont approuvé un projet de loi promulguant une stratégie pour renverser le Gouvernement de La Havane et "assister le peuple cubain pour qu'il recouvre sa liberté". La Loi Helms-Burton, approuvée par le Président Clinton, quelques semaines après que Cuba ait abattu deux avionnettes civiles étasuniennes, a servi de fondement pour que le Gouvernement nord-américain dépense 264 millions de dollars, pendant les 18 dernières années, dans une tentative pour inciter des réformes démocratiques sur l'île.
Loin d'avoir atteint leur objectif, ces initiatives ont été assez contreproductives. Les fonds ont été un aimant pour des charlatans, des voleurs et de bonnes mais infructueuses tentatives. Les programmes secrets ont aggravé l'hostilité entre les deux nations, ils ont donné à Cuba une accalmie dans la propagande et ont bloqué des occasions de coopérer dans des domaines d'intérêt mutuel.
Les Etats-Unis doivent faire un effort pour promouvoir de meilleures libertés personnelles dans l'île peuplée par 11 millions d'habitants et flexibiliser la rigidité de l'un des gouvernements les plus répressifs du monde. Mais il faut le faire à travers une stratégie nouvelle, conséquence de la leçon de deus décennies d'efforts qui ont échoué pour déstabiliser le régime des Castro.
Pendant les dernières années de l'administration Clinton, les Etats-Unis ont dépensé relativement peu dans des programmes pour promouvoir des réformes démocratiques à Cuba sous la loi Helms-Burton. Cela a changé quand George W. Bush est arrivé au pouvoir en 2001, avec l'objectif ambitieux de libérer des peuples opprimés dans le monde entier. L'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) plus connue pour son travail humanitaire que pour des missions clandestines, est devenue le principal véhicule pour mettre en oeuvre des projets de réforme démocratique à Cuba, où c'est illégal.
L'investissement dans des initiatives pour abattre le gouvernement a augmenté de quelques millions de dollars par an à plus de 20 millions de dollars en 2004 pendant les premières années de l'administration Bush. La majorité des contrats a été accordés sans grands contrôles à des groupes de cubano-américains. L'un d'entre eux a investi de l'argent dans une stratégie de lobbying international, de légalité discutable, pour persuader des gouvernements étrangers de soutenir l'impopulaire embargo que les Etats-Unis imposent à l'île. Un autre a envoyé des tas de revues de petites histoires comiques à la mission diplomatique étasunienne à Cuba, déconcertant ses fonctionnaires. L'argent a été aussi utilisé pour acheter des vêtements et de la nourriture mais jamais il n'a été possible de vérifier quand il est arrivé dans les mains des familles des prisonnier spolitiques, comme c'était prévu.
Selon un rapport publié en novembre 2006 par le Bureau de Rendu de Compte, GAO, un agent a utilisé des fonds des programmes pour la démocratie pour acheter une tronçonneuse à gaz, du matériel électrique, parmi lesquels des Game Boys Nintendo et des Play Stations Sony, un vélo tout-terrain, des manteaux de cuir, de la viande de crabe, et des chocolats Godiva. Au moment de faire un audit, les dépenses ne furent pas justifiées.
Adolfo A. Franco, qui était alors directeur deu bureau de l'Amérique Latine à l'agence d'aide internationale, a défendu les programmes lors d'un discours à l'Université de Miami, en avril 2007, en affirmant qu'ils continuaient au renforcement graduel de l'opposition politique à Cuba. Il a arguementé que l'agence devait continuer à prendre "des risques calculés" bien qu'au Congrès, plusieurs législateurs aient douté du fait que les efforts aient porté des fruits. "En finir avec ce régime est une obligation importante", a déclaré Franco, qui est d'origine Cubano-américaine.
L'enquête de la GAO a révélé que l'agence accordera un pourcentage plus important de fonds aux organisations de développement établies, y compris certaines qui ont proposé des initiatives ambitieuses. en 2008, le congrès a autorisé à consacrer 45 millions de dollars aux projets, un chiffre record.
Un grand projet qui a commencé sous l'administration Bush pour étendre l'accès à l'internet à Cuba a eu des répercussions néfastes pour le Gouvernement d'Obama. Un fonctionnaire d'assez haut rang du Département d'Etat s'est rendue à La Havane en septembre 2009 pour essayer de rétablir le service postal et de coopérer sur le sujet de l'immigration. Cette visite a représenté le contact de plus haut niveau avec le Gouvernement cubain en plusieurs années.
En décembre, les autorités à Cuba ont arrêté un agent étasunien qui s'est rendu sur l'île cinq fois en tant que membre d'une initiative de l'USAID , faisant semblant d'être un touriste pour faire passer en contrebande du matériel de communication qui n'est pas autorisé sur l'île.
Alors, plusieurs fonctionnaires de l'USAID et du Département d'Etat n'étaient pas au courant de l'envergure et de la nature de certains des projets secrets. Cependant, les Cubains, furieux après avoir compris que Washington avait une politique trompeuse de deux phases, ont pris une position rigide envers le prisonnier étasunien, Alan Gross qui a été condamné à 15 ans de prison.
Des fonctionnaires d el'USAID et du Département d'Etat ont été étonnés en se rendant compte du type de risques qui avaient été pris et certains ont argumenté en disant que c'était le moment de suspendre les programmes secrets, en les qualifiant de contre-productifs. Cependant, des législateurs cubano-américains ont résisté énergiquement pour s'assurer qu'ils resteraient en marche.
Après l'arrestation d'Alan Gross, l'agence d'assistance n'a pas continué à envoyer des agents étasuniens à Cuba mais a permis que les missions détachent des Latino-américains qui parfois furent découverts par les services de renseignement cubains.
Une enquête d'Associated Press a révélé un programme controversé qui a été mis en place pendant le mandat d'Obama. De 2009 à 2012, Creative Associated International, une firme qui a son siège à Washington, a développé un système de messages texte rudimentaire, semblable à Twitter, connu comme ZunZuneo. L'objectif de ce projet était de fournir une plateforme pour qu eles Cubains puissent diffuser des messages à une audience de masse, un mécanisme qui, à la fin, aurait u être utilisé pour organiser des manifestations de masse.
Le programme fut aboli en 2012. L'agent payait des milliers de dollars à l'entreprise d'Etat de télécommunications et il n'y avait aucun moyen d'en faire un projet auto-suffisant. AP a révélé en août que l'USAID envoyait des jeunes Latino-américains pour identifier des personnes qui pourraient être "des agents pour le changement social", sous prétexte d'organiser des événements parmi lesquels un séminaire sur le virus HIv. Les agents, sous le mandat de Creative Associated International, ont reçu un petit entraînement pour faire sortir illégalement des agents de renseignement et ont reçu 5 41 dollars de l'heure pour un travail qui aurait pu facilement les faire finir en prison.
L'argent étasunien a fourni de la nourriture et du soulagement aux familles des prisonniers politiques et a généré un réseau limité d'internet par satellite. Mais il a stigmatisé plus qu'il n'a renforcé la communauté des dissidents.
Au lieu de projets secrets pour renverser le gouvernement, les leaders étasuniens doivent trouver des mécanismes pour donner du pouvoir au Cubain commun et moyen en élargissant les occasions d'étude à l'extérieur, en organisant plus de relations professionnelles et en investissant dans les nouvelles micro-entreprises sur l'île. Il est positif qu'ils continuent à promouvoir plus de connectivité à internet mais ils doivent comprendre qu'atteindre réellement cet objectif exige une coordination avec le Gouvernement cubain. Plus important encore, Washington doit reconnaître que la seule chose à laquelle il peut aspirer, c'est d'influencer positivement l'évolution de Cuba vers une société plus ouverte. Pour cela, il est plus productif d'atteindre une approche diplomatique que d'insister avec des méthodes détournées.
Source en espagnol:
http://www.cubadebate.cu/noticias/2014/11/09/nuevo-editorial-de-nyt-acciones-contra-cuba-han-sido-contraproducentes/#.VGDHzocrERE
URL de cet article:
http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2014/11/cuba-les-actions-contre-cuba-ont-ete-contreproductives.html