Cuba: LA FIN DU BLOCUS ?

Publié le par cubasifranceprovence

par Jessica Acevedo Alfonso/GabyCuba (Miradas Encontradas)

traduction Françoise Lopez

La nouvelle a paralysé toute Cuba. C'est peut-être ce jour-là, j'ose l'assurer, qu'on a le plus débattu sur l'Ile d'une décision politique. Le rétablissement des relations diplomatiques entre cette nation et les Etats-Unis a accaparé l'attention de la majorité des Cubains, seulement supplanté par la joie contagieuse du retour de Gerardo, d'Antonio et de Ramón. Cet événement a aussi fait les gros titres des publications les plus influentes du monde.

Même avec les "profondes différences, en particulier en matière de souveraineté nationale, de démocratie, de droits de l'homme et de politique extérieure" comme l'a signalé le président Raùl Castro Ruz le 17 décembre dernier - pour la première fois après la rupture des relations diplomatiques bilatérales en 1961 - les deux gouvernements arrivaient à un accord, ouvrant les portes à un possible dialogue sur d'autres sujets.

Barack Obama a reconnu publiquement l'échec de la d'isolement de Cuba et a proposé le changement de politique envers l'état caribéen, une position qui en finit avec le point de vue obsolète soutenu jusqu'à présent par les administrations nord-américaines. Choix sage, courageux et opportun.

Il a aussi manifesté la disposition d'introduire au Congrès des débats sérieux sur la possibilité de lever le blocus économique, financier et commercial qui provoque, depuis 55 ans, des pertes innombrables à l'économie nationale et porte atteinte à notre développement social.

Depuis quelques mois, le changement se découvrait. Ce n'est pas pour rien que le prestigieux journal étasunien the New York Times a commencé en cotobre dernier une campagne en faveur d'une transformation de la politique envers l'Ile. A cela s'ajouta le récent soutien des Cubains résidant dans ce pays ces dernières années, qui réclament un rapprochement entre Washington et La Havane.

Selon des enquêtes réalisées par l'Université Internationale de Floride pendant les années 90, 84% des émigrés approuvaient le blocus, des chiffres qui ont diminué à partir de 2000 où ils sont tombés à 56%.

Il y a deux tendances. D'un côté les exilés qui ont abandonné l'archipel dans les premières années de la Révolution et qui, dans leur majorité, soutiennent le maintient des mesures génocides. D'autre part, les jeunes nés aux Etats-Unis ou ceux qui sont arrivés ces dernières années, qui se prononcent en faveur de l'ouverture commerciale et de la normalisation des relations entre les nations.

Sans doute la levée du blocus constituerait, comme l'a dit le ministre angolais des Relations Extérieures Georges Chikoty, le pas qui permettrait le dialogue, non seulement avec Cuba mais avec d'autres pays qui ont soutenu l'Ile sur cette question.

Cela bénéficierait beaucoup au développement national. Quelques-unes des garanties dont bénéficieraient à nouveau notre peuple seraient l'accès aux technologies de pointe aussi bien dans les entreprises étasuniennes que dans d'autres pays, la possibilité d'acheter des aliments et des médicaments sur des marchés proches et d'y introduire des produits cubains et le développement des investissements étrangers.

D'autres interrogations affleurent avec les récentes nouvelles. Le gouvernement nord-américain se dépouillera-t-il des arrières-pensées qui jusqu'à présent ont accompagné ses intentions au sujet de Cuba? Est-ce que la politique du "bon voisin" reviendra?

Raùl Castro l'a affirmé clairement quand il a expliqué: "... il n'est possible d'avancer qu'à partir du respect mutuel qui implique l'observance des principes du Droit International et de la Charte des Nations Unies, parmi lesquels l'égalité souveraine des Etats, l'égalité de droits et la libre détermination des peuples, le règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques, s'abstenir de recourir à la menace ou à l'usage de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance de tout Etat et l'obligation de ne pas intervenir dans es sujets qui sont de la juridiction interne des Etats, ce qui implique que toute forme d'ingérence ou de menace sur des éléments politiques, économiques et culturels d'un Etat constitue une violation du Droit International".

Nous attendons alors que le justice continue à se frayer un passage dans l'histoire cubaine et que viennent, pour le bien des deux pays, les nouveaux changements.

source en espagnol:

http://miradasencontradas.wordpress.com/2014/12/24/el-fin-del-bloqueo/

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