Cuba: EN Afrique POUR L'HUMANITE

Publié le par cubasifranceprovence

par Lisandra Fariñas Acosta (Granma)

traduction Françoise Lopez

Pendant toute l'année 2014, la dramatique situation de l'Afrique de l'ouest suite à l'épidéie de fièvre hémorragique causée par le virus ébola considérée jusqu'à présent comme la plus forte épidémie de cette maladie et qualifiée par l'Organisation Mondiale de la Santé comme d'importance internationale a éveillé un intérêt particulier dans les médias.

Cette situation a motivé le gouvernement cubain pour adopter des mesures d'urgence pour éviter sa propagation à la région d'Amérique Latine et des Caraïbes et à mettre en place un plan pour affronter cette maladie sur le territoire national.

La préparation de notre pays à ce sujet et, en particulier la disposition de nos professionnels de la santé à combattre ce fléau dans les pays les plus touchés, constitue une expérience de la capacité de réponse de Cuba face à des situations de cette envergure pour laquelle elle a mérité la reconnaissance des organismes internationaux.

La route du virus

Ce virus fait partie de la liste de maladies les plus dangereuses, dans le groupe du plus grand risque (IV), dont la mortalité peut atteindre 90%. On l'a détecté pour la première fis en 1976 dans deux épidémies simultanées à Nzara (Soudan) et Yambuku (République Démocratique du Congo). L'épidémie actuelle a commencé en Gui­née Conakry, en décembre 2013.

La maladie a une période d'incubation de 2 à 21 jours et le tableau clinique se caractérise par une forte fièvre apparue brusquement, une grande faiblesse, des douleurs musculaires, des maux de tête et de gorge suivis de vomissements, de diarrhées, d'une éruption cutanée, d'une détérioration de la fonction rénale, héatique et dans certains cas, d'hémorragies internes et externes.

On rapporte jusqu'à présent 19 931 cas d'ébola parmi lesquels 12 772 confirmés. 7 813 décès sont survenus pour 39,2% de mortalité, les pays de plus haute transmission étant la Sierra Léone avec 9 339 cas, le Libéria avec 7 862 cas et la Guinée Conakry avec 2 630 cas.

Les mesures adoptées par Cuba

Pour éviter son entrée et sa transmission, notre pays a mis en place un Plan Natioanl de Prévention et pour Affronter le virus de l'ébola pour éviter son introduction et sa dissémination sur le territoire national et renforcer un ensemble de mesures sanitaires de surveillance, de prévention, de soins et de bio-sécurité qui rendrontpossible, avec la participation de tous les secteurs, l'arrêt rapide des cas et la mise en place immédiate d'actions de contrôle.

Dans e cadre de ces mesures, selon ce qu'a expliqué le Dr. Francisco Durán García, directeur du centre national d'Epidémiologie, a été constitué un Groupe de Travail pour coordonner techniquement le Plan National de Prévention et pour Affronter l'Ebola conjointement avec l'Etat Major National de la Défense Civile assisté par le Centre de Direction du Ministère de la Santé Publique (MINSAP) qui contrôle et évalue la situation nationale et internationale 24 heures sur 24.

En plus, les soins médicaux ont été organisés par les différents niveaux du système depuis l'état de suspicion jusqu'à la conclusion de la surveillance épidémiologique. En même temps, les institutions médicales sont aménagées pour les soins à tout patient suspect d'avoir attrapé la maladie.

Les conditions de notre pays, a continué à expliquer le directeur, ont été mises en conformité avec les protocoles de l'Organisation Mondiale de la Santé pour la surveillance et les soins de l'ébola. En ce sens, on a identifié les besoins qui contribueront à augmenter les capacités de diagnostic à l'Institut de Médecine Tropicale Pedro Kouri par le processus d'échantillons de cas suspects de fièvres hémorragiques et nos spécialistes sont préparés dans des laboratoires de pays développés.

Le Centre d'Entraînement a été crée à l'Institut de Médecine Tropicale Pedro Kouri pour l'accomplissement de ces processus de formation qui comprennent les activités de traitement et de contrôle de la maladie en même temps que les mesures de contrôle sanitaire international et de surveillance épidémiologique sont augmentées dans les points d'entrée sur le territoire national.

Chaque Organisme de l'Administration Centrale de l'Etat et les conseils de l'Administration Provinciale ont contribué au plan avec des actions spécifiques de prévention et de contrôle de la maladie. En plus, un programme intégral de communication sociale a été élaboré pour orienter correctement la population à ce sujet, a-t-il conclu.

La réponse de Cuba

Devant la demande d'aide de Monsieur Ban Ki-moon, Secrétaire Général des Nations Unies et du Dr. Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation Mondiale de la Santé, le Gouvernement de Cuba a décidé de participer à cet effort global,sous la coordination de l'Organisation Mondiale de la Santé pour combattre l'épidémie d'ébola en Afrique de l'ouest et a appelé les gouvernements et les ministres de la santé de tous les pays à s'unir à la lutte contre ce fléau.

La réponse de Cuba était orientée essentiellement vers le maintien des 3é brigades médicales cubaines en Afrique avec 4 048 collaborateurs dont 2 269 médecins, y compris en Sierra Léone avec 23 médecins et en Guinée Conakry avec 16 coopérants, des pays dans lesquels la transmission existe. Egalement, ont été envoyés dans les pays touchés par l'ébola 256 professionnels de la santé du Contingent International de Médecins Spécialisés dans les Situations de Désastre et de Grandes Epidémies Henry Reeve. 165 d'entre eux se trouvent en Sierra Leone, 53 au Liberia et 38 en Guinée Conakry.

En Sierra Léone, la brigade médicale prête ses services au Centre de Traitement de l'Ebola (CTE) de Kerry Town, avec 62 collaborateurs, 41 au CTE Maforki de Port Loko, 2& au Centre d'Observation de l'Ebola à l'hôpital pour enfants Ola During et 35 au CTE de Waterloo/Addra. Ils font un travail stable et la mortalité a été réduite chez lespatients soignés par nos collaborateurs.

Au Libéria, le brigade travaille à l'Unité de Traitement de l'Ebola MoD1-ETU avec une mortalité de 20% et un taux de survie de 80% chez les patients soignés.

En Guinée Conakry, la brigade a commencé à travailler le 31 décembre au Centre de Traitement de l'Ebola de Coyah qui a été inauguré le 19 décembre.

Dans ces pays, nos collaborateurs ont travaillé avec du personnel de santé de Grande Bretagne, des Etats-Unis d'Amérique, d'Allemagne, d'Italie, de Suède, de l'Union Africaine Ouganda, Rwanda, Congo et Ethiopíe), de Sierra Léone, de Guinée Conakry et du Liberia, ces trois derniers essentiellement formés à Cuba, ce qui a constitué une expérience positive de coopération et de respect mutuel.

Anticiper le risque

En même temps que l'assistance sanitaire, a expliqué la docteur Regla Angulo Pardo, directrice de l'Unité Centrale de Coopération Médicale, Cuba a mis en place un programme de formation et de prévention dans les pays d'Afrique, d'Amérique Latine et des Caraïbes non touchés par l'épidémie et avec la présence de brigades médicales cubaines.

Pour cela, a noté la spécialiste, ont été conçues des actions destinées à former nos collaborateurs sur les fièvres hémorragiques virales, en particulier l'ébola, qui leur permette de développer correctement les actions de prévention, de surveillance, de diagnostic et de traitement des cas suspects ainsi que les mesures de protection personnelle, une formation qui s'est étendue à d'autres secteurs.

Parmi nos collaborateurs, on a mis en place des facilitaireurs qui, à partir d'un matériel éducatif envoyé de Cuba, formeront le reste des collaborateurs de santé, ceux des autres secteurs et les Cubains résidant dans ces pays.

Dans les pays avec de petites brigades médicales où on n'a pas désigné de facilitateurs, on a envoyé des spécialistes pour préparer le personnel. Dans le cas de l'Angola, à cause du nombre de collaborateurs de santé et d'autres secteurs, on a prévu une préparation différenciée avec la participation de spécialistes qui ont développé le processus de formation par régions.

En plus, à partir des demandes de leurs gouvernements, on a envoyé des spécialistes en Gui­née Equatoriale, au Nicaragua, en Jamaïque et à Saint Vi­cente et les Grenadines, où ils travaillent comme conseillers.

De même, a dit la docteur Regla Angulo Par­do, on a désigné des facilitaiteurs et donné la priorité à l'entraînement dans des pays frontaliers avec les nations les plus touchées et elle a ajouté qu'"avec cette préparation, on a formé jusqu'à présent en Afrique 12 957 personnes, en Amérique Latine 66 746 et dans les Caraïbes 628, ce qui fait un total de 80 331 ressources humaines entraînées".

Les spécialistes ont signalé, de plus, parmi les mesures liées à la préparation du Système National de Santé pour la prévention et pour affronter l'ébola, le développement de deux cours nationaux et d'un de caractère international qui s'ajoutent à plusieurs activités d'enseignement dans les provinces.

Dans le cadre de cette préparation, ont été formés dans le pays en une première étape 240 332 travailleurs et étudiants du secteur de la santé dans la prévention, le diagnostic et le traitement de cette maladie pour être employés dans le Système National de Santé ou dans des missions à l'étranger , ainsi que 19 810 fonctionnaires et personnels d'autres secteurs de l'économie. Dans une seconde étape, ont été préparées 63 697 ressources humaines: 54 124 de santé et 9 573 d'autres secteurs, en résumé, dans ces deux étapes, on a réussi à donner une qualification à un total de 384 360 personnes.

A l'occasion du Sommet Extraordinaire de l'ALBA-TCP qui s'est tenu sur proposition du président Nicolas Maduro pour analyser comment prévenir et affronter ce grave problème sanitaire, on a décidé de réaiser une Réunion Technique de spécialistes et de membres de directions pour échanger des connaissances et concrétiser les stratégies de prévention et d'affrontement à laquelle ont participé 278 spécialistes et de membres de la direction de 34 pays de la région des Amériques.

Récemment, la revue étasunienne Time a annoncé que "la personnalité de l'année 2014" seraient les équipes médicales qui ont soigné les personnes infectées par le virus ébola en Afrique. Face à cette nouvelle, le collaborateur Ronald Hernández Torres, qui fait partie de la brigade médicale cubaine au Libéria, a apporté son commentaire à Granma sur Facebook: "Je suis fier d'être Cubain, Cuba est une partie très importante de ce prix parce que nous avons une représentation significative dans es pays très touchés".

La leçon de l'épidémie actuelle d'ébola en Afrique de l'ouest est claire, elle a indiqué le danger auquel le monde est confronté et la nécessité de la préparation des pays pour affronter correctement ces urgences et d'autres qui, dans l'avenir, peuvent surgir. Aider l'Afrique alors, ce n'est rien d'autre qu'aider l'humanité.

Source en espagnol:

http://www.granma.cu/cuba/2015-01-04/en-africa-por-la-humanidad

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