Cuba: LES Etats-Unis DISPOSES A DISCUTER DE LEURS DIVERGENCES AVEC Cuba
Claudia Fonseca Sosa , Sergio Alejandro Gómez (Granma)
traduction Françoise Lopez
La secrétaire assistante pour les Affaires de l'Hémisphère Occidental du Département d'Etat, Roberta Jacobson, a assuré ce vendredi que les différences entre les Etats-Unis et Cuba ne doivent pas être une raison pour que les deux pays n'aient pas de relations diplomatiques.
Lors d'une conférence de presse organisée dans la résidence du chef de la Section des Intérêts des Etats-Unis à La Havane, Jacobson a fait un bilan des conversations avec la partie cubaine qui ont eu lieu mercredi et jeudi dernier pour se mettre d'accord sur les pas à accomplir pour le rétablissement des relations diplomatiques et d'autres sujets bilatéraux.
Après avoir abordé les différents points de vue qu'ont les parties sur des aspects comme les modèles politiques, la démocratie ou l'exercice des droits de l'homme, la fonctionnaire a déclaré clairement que son pays a des différences avec beaucoup de pays mais "cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas avoir de relations diplomatiques".
De plus, elle a évoqué le fait qu'il y a beaucoup d'autres sujets d'intérêt commun sur lesquels on peut avancer maintenant.
La fonctionnaire étasunienne a dit que les parties avaient fait "un premier pas très important" mais que le processus vers la normalisation serait long et complexe car il va plus loin que l'ouverture de missions diplomatiques.
"Nous voulons réellement surmonter 50 ans de difficultés et d'isolement des deux pays et des deux peuples. Cela, nous ne pourrons pas le faire en un jour ni en un mois." Cependant, elle a souligné que son pays est en train de changer de tactique ou de façon de mettre en application sa politique mais n'a pas abandonné ses objectifs.
En réponse à une question de Granma sur la façon dont la partie américaine pensait faire de nouveaux pas alors que le blocus économique contre Cuba et son injuste inclusion dans la liste des pays qui soutiennent le terrorisme resteront en vigueur, Jacobson a évoqué la complexité du système politique de son pays et la séparation des responsabilités entre l'Exécutif et le Congrès.
Elle a précisé que le président Barack Obama a déclaré clairement qu'il souhaite que le Congrès mette fin au blocus mais a signalé que le président a des pouvoirs limités pour prendre cette décision.
La révision du maintien de Cuba dans la liste des pays qui soutiennent le terrorisme est aussi dans "l'esprit" du président et le processus a été mis en oeuvre malgré le fait "qu'il est très difficile de savoir exactement comment il va conclure", a-t-elle dit en évoquant l'autre point dont la partie cubaine a signalé qu'il doit être résolu pour avancer dans l'amélioration des relations bilatérales.
Sur la volonté d'Obama de continuer à utiliser les prérogatives présidentielles pour changer l'application du blocus, elle a dit qu' " il a changé ce qu'il a pu" et aussi "il a changé les termes du débat".
Cependant, des analystes considèrent que le président étasunien pourrait faire beaucoup plus.
Le président cubain lui-même, Raúl Castro, a dit dans son discours à l'Assemblée Nationale le 20 décembre dernier qu'il espérait que le Président des Etats-Unis utiliserait avec détermination ses prérogatives exécutives pour modifier substantiellement l'application du blocus dans les aspects qui ne demandent pas l'approbation du Congrès.
Bien que les régulations qui sont entrées en vigueur le 16 janvier dernier - qui font entrer en application les mesures annoncées le 17 décembre 2014 - modifient l'application de certains aspects du blocus contre Cuba, des sujets centraux n'ont pas étaient abordés. Parmi ceux-ci, l'utilisation du dollar par Cuba dans ses transactions financières internationales, l'acquisition sur d'autres marchés de matériel et de technologie qui contiennent plus de 10% de composantes nord-américaines, la possibilité de faire du commerce avec des filiales d'entreprises étasuniennes dans des pays tiers et les importations par les Etats-Unis de marchandises qui contiennent des matières premières cubaines, entre autres.
Un autre sujet sur lequel ce journal a posé des questions est la contradiction qui existe dans le fait que les deux pays discutent de coopération pour affronter l'ébola alors que les Etats-Unis encouragent la désertion de professionnels de la santé cubains avec une politique de "attribution sur parole" (la résidence aux Etats-Unis) à ceux qui abandonnent leur mission dans des pays tiers.
Jacobson a dit qu'il n'était pas dans les plans du gouvernement de changer cette politique assumée sous le gouvernement de George W. Bush à la demande du Département d'Etat et qui n'est pas codifiée dans une loi.
"Ce sujet reflète un point de vue étasunien et c'est un droit souverain", a-t-elle souligné.
Cependant, elle a déclaré clairement que s'il existe des divergences à ce sujet, cela peut être soumis à discussion.
Cuba et les Etats-Unis ont décidé d'avoir de nouvelles conversations à une date non fixée pour continuer le processus qui conduira au rétablissement des relations diplomatiques et à l'ouverture d'ambassades dans les deux capitales.
Les conversations terminées récemment ont servi à ratifier les dispositions de Cuba à continuer à avoir avec le gouvernement des Etats-Unis un dialogue respectueux, basé sur l'égalité souveraine et sur la réciprocité, sans préjudice à l'indépendance nationale et à l'autodétermination de notre peuple.
Ce qui précède implique le respect du système politique, économique et social des deux états et d'éviter toute forme d'ingérence dans les affaires intérieures ou de menace sur les éléments politiques, économiques et culturels des deux pays, selon ce qu'a affrimé à tout moment Josefina Vidal, directrice générale pour les Etats-Unis du Ministère des Relations Extérieures et chef de la délégation cubaine.
Ces journées de travail ont aussi servi à confirmer qu'en tant que proches voisins, Cuba et les Etats-Unis peuvent continuer à coopérer sur des sujets d'intérêt commun au bénéfice des deux pays, de la région et du monde.
Source en espagnol:
http://www.granma.cu/mundo/2015-01-23/eeuu-esta-dispuesto-a-discutir-sus-discrepancias-con-cuba
URL de cet article:
http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/01/cuba-les-etats-unis-disposes-a-discuter-de-leurs-divergences-avec-cuba.html