#Yotambienexijo : D'OU SONT LES CHANTEURS?
par Iroel Sanchez
traduction Françoise Lopez
En lisant l'importante couverture que des médias étrangers accrédités à Cuba et d'autres comme El Pais et The New York Times ont donnée au "spectacle" raté organisé le 30 décembre dernier sur la Place de la Révolution de La Havane, il semblerait qu'il s'agit de l'affrontement entre une artiste qui défie en solitaire un gouvernement autoritaire d'un côté et de l'autre un état policier qui écrase une initiative artistique à laquelle s'est joint spontanément un groupe "d'activistes" et de "dissidents pacifiques" sur l'Ile.
Cependant, en suivant la trace sur internet de la plateforme #Yotambienexijo, il apparaît des éléments que ces médias n'ont pas abordés malgré les ressources pour le faire. Par exemple, s'ils avaient cherché un peu, ils se seraient aperçus que la première personne à mettre une affiche sur Facebook pour promouvoir le "spectacle", le 19 décembre 2014, comme on peut encore le voir sur sa biographie sur ce réseau social, fut Elena V. Molina, chargée de la "promotion", de la conception et du site du projet Estado de SATS, financé par les Etats-Unis et lié à l'extrémiste Carlos Alberto Montaner qui a été emprisonné pour terrorisme à Cuba et que beaucoup accusent d'être un agent de la CIA. Molina, selon son profil sur Facebook, opère de Barcelone, Espagne.
Le chef de Molina et "coordinateur général" d'Estado de Sats est Antonio González Rodiles, un étrange pacifiste qui récemment, a assisté à l'“International Security Forum” en Halifax, Canada, en compagnie de faucons et d'oppresseurs venus en grand nombre - la liste des assistants au forum peut être consultée sur internet. Parmi eux Rodiles a choisi pour se faire photographier le Sénateur étasunien John McCain. Mc Cain est un autre pacifiste, créateur du groupe terroriste Etat Islamique et principal promoteur des "révolutions de couleurs" dans l'est de l'Europe, selon ce que démontre le documentaire de la chaîne française Canal plus "Les Etats-Unis à la conquête de l'est", dans lequel les disciples serbes, géorgiens et ukrainiens de McCain dialoguent - à la veille de leur rencontre avec George W. Bush - sur la "révolution" qu'ils feraient à Cuba peu après que celui-ci ait déchaîné l'invasion de l'Irak et qui à Miami réclameraient :"Irak now, Cuba after".
Partisan de la paix romaine, González Rodiles a fait partie de ceux qui, dans la publication Diario de Cuba, se sont déclarés trahis par la promesse du président Obama de travailler pour lever le blocus des Etats-Unis contre Cuba. Rodiles aurait pu se joindre spontanément au "spectacle"mais selon le blog Cambios en Cuba, ce fut à la maison du "coordinateur général" d'Estado de Sats que l'invitation au "spectacle" orienta ses pas peu après son arrivée à La Havane. Quand cela arriva, déjà Elena V. Molina travaillait depuis plus de 10 jours sur la convocation jointe aux publications comme Diario de Cuba et d'autres sites qui ont reçu des millions de dollars de fonds fédéraux étasuniens pour la propagande contre le gouvernement cubain. L’irrationalité avec laquelle ils font la propagande est logique quand ils sentent qu'avec un changement dans les relations entre Cuba et les Etats-Unis, leur négoce peut finir.
Comme tout est tellement spontané, il n'est pas difficile d'expliquer la dénonciation qu'a faite l'ingénieur Daniel Ramos, Directeur des Opérations de Sécurité de l'Entreprise de Télécommunications de Cuba (ETECSA). Ramos a dit que "depuis le 21 décembre dernier, se sont produits des envois de messages non désirés" appelant "à se réunir sur la Place de la Révolution pour soutenir la provocation organisée pour le 30 décembre par la plasticienne Tania Bruguera”. Selon Ramos, les envois provenaient "d'une plateforme à l'extérieur intitulée Despierta Cuba” et étaient conçus comme les projets payés par l'USAID comme Zunzuneo, Martí Noticias y Cuba sin Censura, dont le seul but consiste à inciter à la subversion sur l'Ile."
Seguro seguro était une invention d'ETECSA, aussi monopolistique et gouvernemental qu'il est face à ces pauvres amateurs qui, pourquoi pas, mettent une partie de leur salaire à payer la technologie que le gouvernement des monopoles du monde a employée à beaucoup d'endroits pour changer des régimes là où ses entreprises contrôlent les télécommunications et où sont mortes des milliers de personnes à cause de "révolutionnaires" pacifiques et "de couleurs" comme nous l'avons vu en Ukraine.
Mais ce n'est pas tout. Dans la matinée du 28 au 29 décembre arrivèrent les usurpations d'identité et l'envoi massif de courriers électroniques depuis de fausses identités faisant la promotion de la convocation spontanée, et même l'usurpation du site emblématique Cubadebate. Et ça, on ne me l'a pas raconté, je l'ai vécu parce que parmi les comptes créés et utilisés à cette fin, il y en avait un avec mon nom.
Et arriva le jour J et l'heure à laquelle ils ont tué Lola. Là étaient - bien sûr spontanément - toutes les caméras de télévision, toutes les agences de presse, tous les journalistes des médias internationaux accrédités à Cuba, à la recherche du Maidan tropical. Les autorités n'ont pas permis de mettre en scène la "nouvelle" sur la Place de la Révolution bien qu'ils aient offert des locaux culturels, et même le Musée National des Beaux Arts, qui n'ont pas été acceptés par l'organisatrice.
The New York Times s'est déclaré "déçu" et le Département d'Etat "préoccupé": des centaines de personnes n'ont pas été arrêtées comme lors des récentes manifestations antiracistes aux Etats-Unis, pas de balles en caoutchouc, ni une seule photo qui prouve la violence du "régime" cubain, quelle déception!
Dans ce monde à l'envers, l' intolérant , c'est celui qui a offert des lieux culturels de bon niveau qui n'ont pas été acceptés pour ce qui avait été défini comme une oeuvre d'art, pas ceux qui de l'étranger sans tenir compte de personne, sauf de la presse, de la technologie et de l'amplification des puissants, a décrété s'approprier un lieu public hautement symbolique pour imposer un ordre du jour importé sans que vaille l'opinion de l'institutionnalité nationale dont même le gouvernement des Etats-Unis a fini par reconnaître la légitimité. Est-ce que c'est cette reconnaissance que cherchaient à faire reculer ceux qui ont dit qu'Obama les a trahis?
(Publié dans CubAhora)
source en espagnol:
http://www.cubadebate.cu/?p=517215
URL de cet article:
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