Cuba: Google A NOUVEAU A Cuba: NOUVELLES IDEES?

par Iroel Sánchez (La Pupila Insomne)

traduction Françoise Lopez

Dans la soirée d'hier, j'étais à l'Université des Sciences Informatiques (UCI), invité par la section de base de l'Union des Journalistes de Cuba pour donner une conférence à l'occasion de la Journée de la presse cubaine.

Pendant mon exposé, un des participants m'a fait savoir depuis le public que des membres de l'entreprise Google avaient visité l'Université la veille et eu des échanges avec un important groupe d'étudiants et de professeurs de cette institution.

En enquêtant un peu plus, j'ai pu savoir que les visiteurs étaient allés à la CUJAE et dans les locaux du Club Jeunes et connaître certains détails de leur visite à l'UCI.

Dans l'échange des membres de Google à l'UCI, a été mis en lumière le fait que malgré le déblocage de produits comme Google Play pour Cuba, annoncé à la fin de l'année dernière, il y a des applications encore non disponibles pour l'Ile, en plus de services comme Google Earth, Google Developers et Google Code, essentiellement pour le développement du software, qui continuent à être inaccessibles depuis les IPs cubains. On a parlé, en outre, de si Google serait disposé, à travers Google Play, à vendre des jeux vidéos pour des mobiles développés à l'UCI, une chose dont les gens de Google ont dit que pour le moment, ce n'est pas possible. Des professeurs de l'UCI ont aussi proposé une collaboration dans les jeux vidéos pour le rétablissement des fonctions visuelles et d'un stimulateur pour entraîner les médecins dans l'affrontement de l'ébola qui pourrait être plus développé avec les outils de Google Glass mais ils n'ont pas obtenu de réponse concrète à ce sujet de la part des visiteurs.

Il y eut une réponse positive à l'invitation de l'UCI pour qu'un technicien de Google donne une conférence lors d'un événement sur le software libre de l'Université l'année prochaine. Un professeur de l'UCI leur a demandé comment participer aux événements scientifiques qu'organise Google mais n'a pas obtenu de réponse concrète, ce qui contredit le fait les visiteurs ont fait les éloges de la qualité des diplômés de l'UCI et de la CUJAE, et même ils ont dit qu'ils font travailler plusieurs d'entre eux.

Dans le groupe de visiteurs se trouve Brett Pelmuter, un de ceux qui ont accompagné Eric Schmidt, président de Google, lors de sa visite à Cuba l'été dernier et tous les autres appartiennent à la division Google Ideas que dirige Jared Cohen, qui était aussi à La Havane à cette occasion mais pas cette fois. Cette fois, le plus important des visiteurs est Scott Carpenter, Directeur Adjoint de Google Ideas.

Google Ideas s'auto-définit ainsi: "Il explore comment la technologie peut permettre aux personnes de faire face aux menaces face aux conflits, à l'instabilité et à la répression". Cohen et Perlmutter ont fait honneur à cette mission quand, lors de leur visite antérieure, ils se trouvaient dans une "rédaction" que les Etats-Unis paie dans un appartement de La Havane pour produire justement "des conflits, l'instabilité et la répression".

Google Ideas a organisé le 21 mars 2012n un événement présidé par Jared Cohen à l'ultra-conservatrice Heritage Foundation de Washington DC intitulé “Cuba Needs a (Technological) Revolution: How the Internet Can Thaw an Island Frozen in Time” dans lequel ne sont intervenus que des ennemis notoires de la Révolution Cubaine comme le sénateur de Florida Marco Rubio, l'ex Sous-secrétaire d'Etat, Roger Noriega, le directeur de Radio et TV Martí, Carlos García Pérez, le Co-directeur du Cuba Study Group, Carlos Saladrigas, le Directeur Exécutif de l'Instituto George W. Bush, James Glassman et Mauricio Claver Carone, directeur de l'US-Cuba Democracy PAC. Cette conférence a été présidée par Jared Cohen, qui faisait office de conseiller de la Secrétaire d'Etat aussi bien sous Condolezza Rice que sous Hillary Clinton. Cohen, le directeur de Wikileaks, Julian Assange, l'a qualifié de "directeur du changement de régime de Google” et de "canalisation du Département d'Etat à Silicon Valley”.

Ces mots d'Assange sur le Directeur de Google Ideas illustrent assez bien la très étroite relation entre Google et le gouvernement étasunien que le pirate australien démontre très solidement dans un article intitulé “Google y la NSA: ¿Qui a la “mallette de merde” maintenant?“:

"Les câbles de WikiLeaks révèlent aussi qu'auparavant Cohen, en travaillant pour le Département d'Etat, était en Afghanistan pour essayer de convaincre les 4 principales entreprises de téléphonie mobile afghanes de déplacer leurs antennes sur des bases militaires des Etats-Unis. Au Liban, il a travaillé secrètement pour établir, au nom du Département d'Etat, un think tank chií anti-Hezbolá. Et à Londres? Il offrait des fonds au personnel du cinéma de Bollywood pour insérer du contenu anti-extrémiste dans les films de Bollywood contre la promesse de les connecter à des réseaux en relation avec Hollywood.”

Sans connaître tout le contenu de ses activités à Cuba, on ne peut pas connaître clairement les buts de cette visite mais, à en juger par l'échange à l'UCI où, semble-t-il, il y a eu plus d'initiatives de la part des Cubains que de a part des Etasuniens, peut-on espérer que Google ait amené cette fois de nouvelles idées pendant leur visite à Cuba et que ce ne soit pas les mêmes que celles qu'ont suggéré à Jared Cohen ses illustres invités de l'Heritage Foundation, obsédés par la "Révolution" dont Cuba a besoin?

En tout cas, ce qu'affirmait le Premier Vice-président cubain Miguel Díaz Canel à la clôture du Premier Atelier National d'Informatique et de Cybersécurité redevient tout à fait actuel:

"Le blocus de Cuba, bien que certains ne veuillent pas en tenir compte, a limité l'accès au financement, à la technologie, au système, à l'infrastructure, au software et aux applications. La reconnaissance de son échec en tant que politique de la part du président Obama et l'annonce de la réalisation d'investissements dans le secteur des télécommunications pour que le peuple cubain puisse y accéder en est une reconnaissance. Le changement de tactique mais non des objectifs de la politique du gouvernement des Etats-Unis envers Cuba renforce la nécessité, pour nous, d'avancer plus dans le processus d'informatisation cubain."

Source en espagnol:https://lapupilainsomne.wordpress.com/2015/03/13/google-en-cuba-again-nuevas-ideas/#more-48092

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