Cuba: LE SENAT URUGUAYEN ANNULE LA DETTE DE CUBA
"Les médecins cubains ont fait des milliers d'opérations ici".
Cubadebate
traduction Françoise Lopez
L'argument du gouvernement pour demander l'annulation est que les médecins cubains ont fait des milliers d'opérations en Uruguay.
La Chambre des Sénateurs d' Uruguay a approuvé un projet de loi par lequel elle autorise le Pouvoir Exécutif à annuler la totalité de la dette de la Banque Nationale de Cuba, a indiqué le journal El País de Montevideo. Le 20 février 2015, le Pouvoir Exécutif avait demandé l'autorisation au Parlement de pardonner à Cuba une dette qui, en décembre 2013, atteignait 31,5 millions de dollars.
Le projet de l'Exécutif a été voté par le Frente Amplio, le sénateur Pablo Mieres, du Partido Independiente et les nationalistes Sergio Botana, Carlos Enciso, Andrés Peña y Martín Laventure. Les gens de couleur et le reste des blancs ne l'ont pas voté. cette initiative est passée à la Chambre des Représentants.
L'argument du gouvernement est que Cuba a soutenu avec des médecins l'Opération Miracle, un programme grâce auquel ont été réalisées des milliers d'opérations des yeux à l'Hôpital Ophtalmologique José Marti gratuitement pour les patients.
Plusieurs sénateurs ont donné leur avis sur le réseau social Twitter sur l'annulation de la dette cubaine. La sénatrice frontiste Ivonne Passada a dit que le Front connaît la solidarité de Cuba "d'autres non".
Selon ce que rapporte El País, l'Opération Miracle en Uruguay a commencé en 2007 et Cuba a pris en charge le salaire des médecins et des autres professionnels cubains qui participaient au programme jusqu'en décembre 2011. Depuis lors, l'Uruguay a couvert les coûts de base. L'accord avec Cuba pour que les médecins de ce pays opèrent de la cataracte des patients uruguayens a provoqué une forte réaction de la Société Uruguayenne d'Ophtalmologie (SUO).
Cependant, depuis l'inauguration de l'Hôpital Ophtalmologique dans le complexe hospitalier du Saint Bois, le 29 novembre 2007, "on a pratiqué plus de 50 000 opérations des yeux et plus de 130 000 investigations gratuites" mentionne le gouvernement dans son message au Parlement. Le coût moyen en Uruguay de chacune de ces opérations est de quelques 1 500 dollars, selon le gouvernement. "On peut facilement voir que cela dépasse largement le montant de la dette à annuler" de 31,5 millions de dollars.
Le message qui accompagne le projet de loi détaille le processus qui amène à proposer maintenant l'annulation de la dette de Cuba. Le cadre est un programme d'échange de dette pour l'éducation et des investissements sociaux qui a été décidé au Sommet Ibéro-américain de 2005 à Salamanque, Espagne. La dette de l'île des Caraïbes envers l'Uruguay a son origine en 1986 dans le cadre de l'Association Latino-américaine d'Intégration (ALADI) avec la signature d'un accord de crédits réciproques de 5 millions de dollars entre la Banque Nationale de Cuba (BNC) et la Banque Centrale d'Uruguay (BCU).
L'Uruguay et Cuba avaient rétabli leurs relations diplomatiques en 1985 quand Julio María Sanguinetti assuma le premier gouvernement démocratique après une décennie de dictature. En 2002, le président Jorge Batlle avait rompu les relations avec Cuba après que le régime castriste l'ait traité de "judas pourri et abject" à cause du vote de l'Uruguay à l'ONU sur une condamnation de l'île pour violation des droits de l'homme.
En mars 2005, quand Tabaré Vazquez devint président, un de ses premiers actes fut de rétablir les relations diplomatiques avec Cuba. L'accord signé à l'ALADI en 1986 était normalement en vigueur jusqu'en avril 1990 quand la BNC n'a pas pu payer son solde débiteur fin avril.
A la fin de 1990, la dette cubaine se monte à 14 millions de dollars. alors, Cuba et l'Uruguay décident de l'étaler sur 11 échéances. La banque cubaine a payé les 5 premières et la 6° en partie. En décembre 1992, un nouvel accord a été signé avec une dette alors de 33,3 millions de dollars. "Cet accord qui devait être révisé a expiré sans la révision prévue en raison du défaut de la BNC" explique le gouvernement uruguayen.
En août 1994 et en octobre et novembre 1995,la banque cubaine a proposé différentes alternatives pour payer sa dette mais n'est jamais arrivé à négocier avec l'Uruguay, signale le journal uruguayen.
En mai 1996, l'Uruguay abaissa la dette à 850.000 correspondant à une importation de vaccins. Et en décembre 2002, il y eut une seconde importation de vaccins cubains pour laquelle la BCU déduisit 7,3 millions de dollars de la dette. Cependant, Cuba n'a pas accepté le rabais "en insistant sur le fait qu'il s'agissait d'un don". La dette de la banque cubaine envers la BCU atteignait, le 31 décembre 2013, la somme de 3&,5 millions de dollars plus les intérêts.
En 2012, Cuba proposa au gouvernement uruguayen que la coopération gratuite dans l'Opération Miracle finisse en fonction de ce qui est offert au bout de 3 ans et attendait la réintégration de ses dépenses annuelles. Cette même année, le Ministre de la Santé Publique et la Banque de Prévision Sociale (BPS) ont signé un accord pour continuer les opérations des yeux des retraités. La BPS disposait de 250 000 dollars pour maintenir le plan à l' l'Hôpital Ophtalmologique José Marti.
(Extrait de Página 12, Argentina)
Source en espagnol:
http://www.cubadebate.cu/?p=591407#.VYPYw1w4YRF
URL de cet article:
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