Equateur: POURQUOI L'ATTAQUE CONTRE Rafaël Correa?

Publié le par cubasifranceprovence

Par Aidiana Martínez (Cubadebate)

traduction Françoise Lopez

Récemment, les médias ont mis l'accent de façon réitérée sur ce qu'ils appellent "la crise politique en Equateur", mentionnant une série de protestations que la droite de ce pays a réalisée suite à l'initiative du président Correa de présenter un projet de Loi sur les Successions qui cherche à réduire la concentration des grands capitaux en peu de mains, ce qui aiderait à combattre les niveaux de pauvreté extrême puisque plus de 90% de la richesse nationale se trouve concentrée en seulement 2% des familles équatoriennes.

Maintenant, bien au-delà de cela, quelles sont les vraies raisons pour lesquelles le président équatorien est attaqué? Depuis 2007, Rafael Correa a assumé la présidence de la République sous la bannière de la Révolution Citoyenne qui a produit une croissance économique évidente et une réduction significative des inégalités. Cela a eu pour conséquence de hauts niveaux de stabilité politique éloignant du système politique la vision néo-libérale et l'ingérence étrangère, pour la remplacer par le respect de la souveraineté et de l'autodétermination qui sont des facteurs déterminants dans ce gouvernement.

Correa a rompu avec la vague néo-libérale qui a attaqué la région latino-américaine dans les années 90 où a prévalu ce qu'on appelle la faillite du système financier avec la perte de la monnaie nationale. En plus, il faut rappeler l'instabilité politique provoquée par des présidents de droite qui furent destitués comme Abdala Bucaram (1997), Jamil Mahuad (2000), et Lucio Gutierrez, (2005). Le président Correa est arrivé avec son drapeau constituant comme une lueur d'espoir pour ce peuple soumis à la débâcle économique et à l'ingouvernabilité causée par des présidents qui, comme dans beaucoup de pays d'Amérique Latine, continuaient à appliquer les orientations du Fonds Monétaire International.

Le président Correa, prenant pour référence le processus bolivarien mis en place par Hugo Chavez, prend le drapeau constituant pour promouvoir le rôle déterminant de l'Etat, la rupture avec les Traités de Libre Commerce et l'élan donné à des politiques sociales envers ceux qui ont historiquement été exclus, ouvrir les crédits aux micro-entrepreneurs et faciliter l'accès au logement à taux préférentiels. Il est important de savoir que depuis l'arrivée à la présidence de Rafael Correa, ont été promulguées des lois qui, dans leur majorité, ont apporté des bénéfices à la population, qui garantissent les droits de l'homme, en plus d'être garantes de l'organisation efficace de l'Etat et promotrices de la participation et de la pluralité en revendiquant le concept de démocratie participative foulé aux pieds par les gouvernements néo-libéraux.

Certains indicateurs parlent des avancées de la Révolution Citoyenne: la diminution de la pauvreté, selon les chiffres officiels publiés par Telesur, de 37,5% à 22,5%, de l'extrême pauvreté de 16,5% à 8,5%, de la pauvreté urbaine de 24,3% à 16,4%, de la pauvreté rurale de 61,3% à 35,3%, la réduction des inégalités de 42%à 22%. Entre 2007 et 2010, 10 482 bourses ont été accordées à des étudiants et plus de 1000 millions de dollars ont été consacrés à de nouvelles universités. Le PIB de l'Equateur a augmenté en moyenne de 4,3% entre 2007 et 2014, en plus de conserver une inflation faible une inflation annuelle de 3,67% en 2014 face aux 2,70% de 2013. Le salaire de base, avant la Révolution Citoyenne, était de 160 dollars et aujourd'hui, il est de 370 dollars (source Telesur, chiffres basés sur ceux de l'Institut National de Statistiques et de Recensement, INEC) entre autres indicateurs.

Pour défendre sa souveraineté et son autodétermination, le président Correa a décidé, en 2008, de ne pas renouveler l'accord par lequel les Etats-Unis "utilisaient depuis 1999 le port de pêche de Manta (sud-est) pour intercepter les vols du trafic de drogues", réaffirmant par cette politique la défense de la souveraineté et de l'intégration régionale. Rafael Correa a dénoncé, à plusieurs occasions, ce qui se passait en réalité sur la base de Manta et l'avocate Eva Golinger écrivit dans son article intitulé "Equateur: un autre coup made in USA": "Le Pentagone réalise des missions d'espionnage, de renseignement et de reconnaissance dans toute la région. Manta garantissait un large spectre depuis la Commando Sud dans l'état de Floride aux Etats-Unis jusqu'à leurs bases d'opérations à en Comalapa, au Salvador, à Aruba et à Curazao, et jusqu'à leur présence militaire en Equateur et en Colombie”.

En plus de cette décision, le président équatorien a commencé à se rapprocher des présidents progressistes de la région et a ouvert son éventail de relations vers le monde multipolaire avec le rapprochement avec l'Iran, la Russie, la Chine et d'autres pays qui ne sont pas subordonnés à l'hégémonie états-unienne.

Tout cela a eu pour conséquence qu'en 2010, un coup d'Etat a été tenté contre son gouvernement constitutionnel qui, s'abritant derrière une protestation des corps de police qui, en demandant des avantages, voulurent le traquer en l'agressant avec des gaz lacrymogènes et en le séquestrant dans un hôpital proche de la zone de protestation. Le président dénonça la tentative de coup d'Etat en même temps que les policiers prenaient le siège de l'Assemblée Nationale et il y avait une forte répression contre les sympathisants du président qui demandaient sa libération.

Une autre raison pour laquelle le président Rafael Correa, est attaqué est l'importance qu'il a eue comme président pro tempore de la CELAC. Depuis cet organisme, il a impulsé les politiques intégrationnistes et souveraines de notre région, affichant clairement que la CELAC est un espace libre d'hégémonies où la pensée progressiste doit avoir pour but principal la réduction des asymétries et où le bien-être des peuples a été la finalité essentielle. Le dernier Sommet CELAC-UE a été un succès pour notre région. Là, le président équatorien a déclaré clairement que "la nouvelle forme de coopération dont ont besoin l'Amérique Latine et les Caraïbes, une région (...) de recettes moyennes en général (...) puisque ce n'est pas de la petite école, du chemin vicinal, du système d'eau potable pour une communauté indigène. C'est, de façon basique, le soutien pour créer une masse critique de talent humain". Le président Correa est la voix forte de la CELAC, qui lève le drapeau bolivarien dans ces endroits en revendiquant les peuples les plus nécessiteux et exigeant des solutions réelles à la pauvreté, soulignant que "la pauvreté n'est pas le fruit du manque de ressources mais des inégalités entre les classes".

Il est évident que l'ingérence étrangère et les intentions néo-colonialistes se reflètent dans les protestations planifiées par la droite équatorienne dans le but de continuer à attaquer les gouvernements qui ont des leaders progressistes dans notre région, le président Correa étant l'idéologue par excellence de la Révolution Citoyenne qui cherche le plus grand bien-être possible pour son peuple en défendant avec force sa souveraineté et osn autodétermination.

source en espagnol:

http://www.cubadebate.cu/?p=591661#.VYPZHVw4YRE

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