Cuba/Etats-Unis: Ce qui est difficile est pour maintenant
par Ismael Francisco, Rosa Miriam Elizalde (Cubadebate)
traduction Françoise Lopez
Le drapeau cubain fut hissé lundi au siège de la nation caribéenne ici, quelques heures après le rétablissement officiel des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis lors d'une cérémonie solennelle présidée par le Chancelier Bruno Rodríguez.
Sarah Stephens, directrice exécutive du Centre pour la Démocratie dans les Amériques dit qu'en surface tout est bien mais en-dessous, il y a une mer profonde, pleine de dangers. "Ce qui est difficile vient maintenant", commente-t-elle et il nous reste à nous voir dans les prochains jours pour une entrevue.
On ne peut pas parler calmement à la Maison de Cuba à Washington. Il y a des centaines de personnes qui vont et viennent avec des mojitos ou des verres d'eau avec du citron. La cérémonie de réouverture de l’Ambassade est terminée depuis un moment. Le chancelier cubain y a parlé et l'ambiance est festive. "Cuba réactive la cérémonie du mojito", titre la correspondante d'El País, Silvia Ayuso, également invitée à la cérémonie comme des dizaines de collègues des principaux médias nord-américains qui comme nous, vont pêcher au jour le jour les déclarations des invités.
Par conséquent, dans des dialogues très informels, nous essayons d'obtenir la réponse à une seule question: quelle est la suite dans les relations entre Cuba et les Etats-Unis? Wayne Smith répond qu'il y a beaucoup de problèmes à venir mais qu'avec le dialogue, il y a l'espoir de les résoudre.
"Nous sommes les témoins de la possibilité d'une nouvelle ère dans laquelle nos deux pays pourraient faire des affaires, se traiter avec respect et commencer à vivre normalement", reconnaît ce vétéran de la lutte pour le rétablissement des relations entre les 2 pays. La fille de Wayne, Melinda, lui prend la main et parle sur un ton de confidence: "Il est très ému. Ce jour est une espèce de clôture de toute sa carrière diplomatique".
Danny Glover, acteur et cinéaste, l'homme qui a rendu visite à Gerardo Hernández - un des Cubains libérés le 17 décembre - est convaincu que c'est le début de quelque chose de nouveau dans les relations, quelque chose qui est plein de possibilités, "d'une autre histoire" alors que le représentant démocrate pour New York José Serrano reconnaît que l'ouverture de l'Ambassade a été un moment très émouvant avec beaucoup de larmes quand Bruno a dit "Bienvenue".
Peter Kornbluh, coauteur de Back Channel to Cuba, un livre formidable sur l'histoire cachée des négociations entre Washington et La Havane depuis Eisenhower jusqu'à Obama, n'aurait manqué cette cérémonie à l'Ambassade pour rien au monde: "Le drapeau flottait avec des vents de changement".
Philip J. Brenner, professeur à l'American University, dit qu'il y a eu une très longue guerre de 56 ans mais "les Etats-uniens et les Cubains ont gagné... Maintenant, les 2 pays peuvent faire face à leurs désaccords en se respectant mutuellement."
"C'est un grand jour" assure la représentante Barbara Lee, Démocrate pour la California et ex Présidente du Parti noir : "J'étais à Washington, DC, en 1977 quand cet endroit est devenu la Section des Intérêts. Je suis allée à Cuba plusieurs fois, plus de 20 fois, pour essayer d'arriver à ce point. Alors, je suis très heureuse. Nous avons un long chemin à parcourir pour lever l'embargo et permettre les voyages de tous les Etats-uniens".
Le représentant Raúl Grijalva, Démocrate pour l'Arizona et co-président du parti Progressiste (composé de quelques 75 législateurs) dit aussi, expansif que "ce jour est un jour historique... Nous avons l'occasion d'établir un pont" bien qu'avant que ce pont soit solide, vaticina que "les Etats-uniens soutiendront de plus en plus la normalisation".
Grijalva ne se trompe pas
Le lundi n'est pas achevé que les sondages confirment ce que dit Grijalva. Un sondage national du Pew Research Center réalisé entre le 14 et le 20 juillet 2015 sur un échantillon de 2002 adultes de tout le pays, montre que 73% des Etats-uniens approuvent le rétablissement des relations diplomatiques. C'est 10 % de plus qu'en janvier.
Bien que le soutien soit plus grand parmi les démocrates (83%) et les indépendants (75%), le nombre de républicains qui soutiennent cette décision atteint un 56% historique, 16 points de plus qu'en janvier quand le Pew a fait une enquête similaire sur le même échantillon de personnes.
Le soutien est écrasant à la question demandant s'ils sont pour la levée du blocus de Cuba. En effet, l'institut de sondage reconnaît qu'il y a "un changement dramatique" dans la position des républicains conservateurs: 55% d'entre eux soutiennent maintenant le fait d'en finir avec cette politique qui prétend soumettre les Cubains par la faim, alors qu'en janvier, il n'y en avait que 40%.
72% des personnes interrogées ont répondu affirmativement en considérant que ce pas "permettrait aux entreprises nord-américaines de faire des affaires à Cuba et à des entreprises cubaines de faire des affaires aux Etats-Unis".
Source en espagnol:
http://www.cubadebate.cu/noticias/2015/07/21/cuba-eeuu-lo-dificil-viene-ahora/#.VbCTMng4YRE
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http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/07/cuba-etats-unis-ce-qui-est-difficile-est-pour-maintenant.html
/http%3A%2F%2Fwww.cubadebate.cu%2Fwp-content%2Fuploads%2F2015%2F07%2Femba053.jpg)
Cuba-EEUU: Lo difícil viene ahora (+ Fotos y Video)
En diálogos más bien informales intentamos hilar la respuestas a una sola pregunta entre los asistentes a la ceremonia de apertura de la Embajada de la Isla en Washington DC: ¿qué viene ahora e...
http://www.cubadebate.cu/noticias/2015/07/21/cuba-eeuu-lo-dificil-viene-ahora/
Pour voir la vidéo de la réouverture de l'ambassade de Cuba à Washigton cliquez sur ce lien. Et surtout, écoutez bien...