Amérique Latine: Le Sud trace le chemin pour freiner les excès des fonds vautours
par Autor: Waldo Mendiluza /PL (Granma)
traductionFrançoise Lopez
Nations Unies - Les pays en développement se sont mis d'accord ici sur 9 principes de base pour réguler les processus de restructuration de la dette souveraine, un premier pas pour freiner les stratégies abusives des fonds hautement spéculatifs appelés fonds vautours.
Bien que sans le soutien, comme on l'espérait, du fonds Monétaire International (FMI) et des puissances occidentales qui le contrôlent, les nations du Sud sont arrivées à faire cause commune au sein de l'ONU face à une des déviations de l'ordre financier global en vigueur imposé par le Nord.
La veille, le Comité des Nations Unies sur le Processus de Restructuration de la Dette Souveraine a décidé à l'unanimité lors de sa 3° session de traiter ce sujet sur la base de la bonne foi, de la transparence, de l'impartialité, du traitement égalitaire et de la soutenabilité.
De même, il a proposé de respecter le droit des états à restructurer leur dette, des principes qui devraient être pris en considération par l'Assemblée Générale en septembre prochain.
Il s'agit d'un événement historique qui marquera un avant et un après, a déclaré à des journalistes le président de l'organe créé en décembre 2014, l'ambassadeur bolivien devant l'ONU, Sacha Llorenti.
Le diplomate a rappelé que la majorité des pays soutiennent cette initiative grâce à l'action du Groupe des 77+ la Chine qui rassemble 134 des 193 membres de l'ONU.
Llorenti a assuré ne pas douter du soutien du Comité à l'Assemblée qui a approuvé en septembre dernier une résolution pour réguler les processus de restructuration de la dette, un instrument considéré comme un coup à la cupidité et à la spéculation que favorise la naissance du Comité.
Alors, l'Australie, les Etats-Unis, le Japon et les pays de l'Union Européenne qui veulent continuer à laisser ce sujet aux ains du FMI s'y sont opposés.
Pour l'économiste et professeur d'université états-unien Joseph Stiglitz, le fait que le Fonds contrôle la restructuration n'a pas de sens "parce que c'est une institution de créanciers".
Le lauréat du Prix Nobel d'Economie 2001 a disserté ici sur la nécessité de réguler les processus de la dette souveraine.
Sans un cadre régulateur adéquat, les économies nationales souffrent souvent de récession, nous l'avons vu en Argentine et nous sommes en train de le voir en Grèce, a-t-il averti.
L'Argentine célèbre
Bien que l'Afrique et des pays européens comme la Grèce aient souffert du fléau des fonds vautours, l'Argentine représente souvent le cas le plus connu.
L'année dernière, le juge nord-américain Thomas Griesa a estimé que Buenos Aires devait payer aux détenteurs de la dette acquise à des prix dérisoires 1 600% de ce qui a été payé. La vieille stratégie de tirer profit des nations qui ont des problèmes économiques et financiers et en particulier l'expérience argentine, a stimulé la recherche depuis le Sud d'actions pour éviter de tels chantages définis par certains comme les fils d'un ordre global injuste.
Malgré l'absence d'engagement des organismes financiers internationaux et de certaines puissances sans oublier les pressions et les tentatives de boycott, en quelques mois de discussions, nous avons obtenu de grands résultats, a affirmé le Secrétaire pour les Relations Economiques Internationales de la Chancellerie argentine, Carlos Bianco, à propos des 9 principes.
Selon le fonctionnaire, une action qui a compris des extorsions, un pouvoir de lobbying et "des conduites presque délictueuses" a amené les fonds vautours à créer un vide dans le traitement de la dette.
Nous avons le défi de pouvoir réguler ces pratiques, a souligné Bianco qui lors d'une rencontre avec des journalistes, a rappelé le cas de son pays.
Les attentes sont encore centrées sur ce qui se passera en septembre prochain à l'Assemblée Générale, le principal organe délibératif de l'ONU mais dont les décisions ne sont pas contraignantes contrairement à celles du Conseil de Sécurité.
Du coup, beaucoup de résolutions destinées à freiner des abus contre des états du Sud et les demandes de réforme de l'organisation pour la transformer en quelque chose de transparent et d'équilibré au service du progrès humain sans exclusion sont tombées aux oubliettes.
source en espagnol:
http://www.granma.cu/mundo/2015-07-30/el-sur-traza-camino-para-frenar-desmanes-de-fondos-buitre
URL de cet article:
http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/08/amerique-latine-le-sud-trace-le-chemin-pour-freiner-les-exces-des-fonds-vautours.html