Cuba: Etudiants africains, leurs aspirations et leurs réalités
LES jeunes Africains Yannick, Joëllevie, Lindokuhle, Thatonatsi, Darions, et Abdoulaye, ont d’abord tenu à remercier Cuba pour les avoir accueillis à l’École latino-américaine de médecine (ELAM), une institution qui en 15 ans a diplômé plus de 25 000 professionnels de la santé en provenance de 84 pays.
Auteur: Nuria Barbosa León | internet@granma.cu
21 août 2015 10:08:58
LES jeunes Africains Yannick, Joëllevie, Lindokuhle, Thatonatsi, Darions, et Abdoulaye, ont d’abord tenu à remercier Cuba pour les avoir accueillis à l’École latino-américaine de médecine (ELAM), une institution qui en 15 ans a diplômé plus de 25 000 professionnels de la santé en provenance de 84 pays.
Yannick Alban Joseph, 24 ans, de République centrafricaine, nous raconte qu’à l’époque où il finissait ses études de baccalauréat, son pays était déchiré par des conflits internes, si bien qu’il n’a pu accédé à aucune université, jusqu’à ce que son frère lui parle du programme des bourses gratuites à Cuba.
« J’ai choisi les études de médecine parce que je sais que les gens sans ressources dans ma ville, Bangui, la capitale, ne sont pas admises dans les hôpitaux, si bien qu’une fois mon diplôme en main j’aiderai tous les patients, comme un devoir moral et éthique pour sauver des vies », a-t-il affirmé.
La jeune congolaise Joëllevie Okombi, membre d’une famille de six enfants, a toujours rêvé de devenir médecin. « J’aime voir les gens gais et sains. Je souffre de voir quelqu’un affligé par une maladie. Le médecin est un professionnel au service de l’être humain ».
« La langue a été pour moi le plus grand obstacle. Je parle français, mais à notre arrivée nous avons suivi un cours d’espagnol, que je maîtrise assez bien aujourd’hui, et j’ai passé toutes les matières. J’ai particulièrement apprécié les roulements dans les divers cabinets de consultation du médecin des familles, au niveau de la communauté, ce qui m’a permis de m’engager pour les besoins quotidiens des gens et de tisser des liens. Plus tard, j’aimerais me consacrer à la médecins communautaire », a-t-elle ajouté.
Les jeunes sud-africaines Lindokuhle Nyumbeka et Thatonatsi Makgene, n’ont jamais ressenti de l’ennui du fait d’être loin de leur famille, ni eu peur de voyager dans un pays lointain et culturellement différent. Elles disent avoir été très bien accueillie et traitées avec affection.
Lindokuhle aimerait s’orienter vers la pédiatrie, pour guérir les enfants, qu’elle juge fragiles pour faire face à n’importe quelle difficulté. Quant à Thatonatsi, elle veut être gynécologue, spécialisée en néonatalogie, car elle s’intéresse aux mystères de la naissance.
Darions Wani Alfred Kilopas,19 ans, a expliqué à Granma que dans sa ville, Juba, la capitale du Soudan du Sud, les facultés de médecine sont très coûteuses. « Il faut payer plus de 20 000 dollars par an, et mes parents n’ont pas cet argent et doivent s’occuper de 10 enfants ».
« J’ai ressenti la solidarité des Cubains, et j’en ai été profondément ému. Les professeurs et le personnel de l’ELAM en général s’occupent fort bien de nous. J’ai pu établir des contacts humains et de tisser de nombreux liens avec eux et mes camarades, et rencontrer des gens très ouverts, à l’écoute et très faciles d’approche », a-t-il indiqué.
Abdoulaye Gounoli Godi est un Tchadien de 24 ans. Il est musulman et déplore la pénurie de médecins en Afrique, ce qui l’a amené à choisir les études de médecine
Il a entendu parler pour la première fois du programme des bourses lors d’une visite du président à son centre d’études. Il a tout de suite fait les démarches, alors qu’il ne connaissait rien ou presque rien de Cuba, à part quelques commentaires à titre personnel de ses professeurs sur Fidel Castro et Che Guevara.
« À Cuba, le contrôle de la qualité de l'enseignement est permanent avec des procédures établies avec beaucoup de rigueur par les professeurs, qui se montrent très disponibles et n’hésitent pas à rester plus longtemps avec leurs étudiants en difficulté. J’aimerais me spécialiser en neurologie », a-t-il dit.
Ces jeunes se disent éternellement reconnaissants pour l’accueil et toutes les attentions qui leur ont été accordées à Cuba, pays qu’ils considèrent comme l’espérance du monde.
http://fr.granma.cu/cuba/2015-08-21/des-etudiants-africains-a-cuba-leurs-aspirations-et-leurs-realites