Venezuela: Quelques vérités sur le problème frontalier avec la Colombie
traduction Françoise Lopez
Resumen Latinoamericano/Colombia Informa, 28 août 2015 – Le territoire vénézuélien a été le refuge de milliers de Colombiens en diverses occasions. Beaucoup d'entre eux y viennent à la recherche de meilleurs conditions de vie, d'autres à cause des différentes situations de violence que vit le pays. Le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (CNR) signale que la Colombie se trouve à la seconde place parmi les pays qui ont le plus grand nombre de personnes déplacées avec 6 044 200 victimes approximativement.
Le Venezuela est le second pays de destination des déplacés après l'Equateur et là, les Colombiens ont bénéficié de programmes de logement mis en place par le Gouvernement du Venezuela, 25% des résidences ont été remises à des Colombiens selon les données de la Défense du Peuple au Venezuela.
Considérer la situation des personnes déportées et déplacées en Colombie est une réalité sujette à l'interprétation de celui qui l'évalue. La réalité de la frontière colombienne est pathétique. Cucuta est l'endroit où le chômage est le plus élevé et est la troisième ville la pus violente du pays. Dans ces conditions, traces que laissent les déportés sur le fleuve Tachira et sur la frontière sont très différentes de celles qu'ont laissées les déplacés sur le territoire colombien pendant les multiples évacuations causées par la Force Publique et les conflit armés du pays.
CE sont des situations qui ne peuvent pas être mesurées, en comprenant que ceux qui sont impliqués sont des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards qui voient leurs droits, leur mode de vie, la survie, le tissu social et familial et le droit à une vie digne violés.
Que disent les autorités vénézuéliennes?
Depuis la fermeture de la frontière entre la Colombie et le Venezuela la semaine dernière, plus de 1 000 Colombiens ont été déportés. Cette mesure, le président du Venezuela, Nicolás Maduro, l'a prise après qu'aient été blessés un soldat et 2 lieutenants des Forces Armées du Venezuela dans leur travail contre la contrebande.
José Gregorio Vielma Mora, Gouverneur de l'Etat de Táchira, a notifié que quelques 1 600 familles colombiennes avaient pris un terrain à San Antonio et avaient construit leur maison là. Beaucoup de ces familles sont déplacées en Colombie, cependant, on leur a garanti le respect et on les a déportés dans leur pays pour résoudre leur problème légal.
En inspectant les logements, on a trouvé des sous-sols pour la torture, le viol et l'enlèvement. Certains logements contenaient des produits chimiques et des explosifs employés pour troubler la paix cde la communauté. Des maisons destinées à la prostitution avec environ 500 femmes parmi lesquelles des petites filles et des adolescentes en esclavage sexuel. De plus, on a saisi une grande quantité de marchandises de contrebande, ce qui a démontré comment différents groupes délictueux utilisaient les enfants pour des activités illicites comme la contrebande de marchandises et la traite de personnes, a assuré le Gouverneur. De même, le président Nicolás Maduro a informé de la saisie de 18 000 tonnes de produits de première nécessita dans l'état de Tachira.
A cet endroit ont été capturés 10 paramilitaires qui portaient des uniformes d'utilisation privée de l'Armée colombienne et plusieurs d'entre eux sont sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Colombie. De plus, le gouverneur Vielma a indiqué qu'à San Antonio, le commerces sont fermés parce que les paramilitaires ont menacé ceux qui oseraient les ouvrir.
Vielma a déclaré clairement que les logements des familles qui ont été démolis vont être remplacés par d'autres dans des conditions dignes comme cela a été fait tout au long de la Mission Logement qu'offre son gouvernement. Il a assuré, en outre, qu'on va leur garantir la santé et l'éducation comme cela a été fait avec les Colombiens qui sont arrivés dans le pays comme réfugiés. Ce que veut ce gouvernement, a-t-il ajouté, c'est démanteler les bandes criminelles et les bandes de contrebandiers dans le pays.
Pour sa part, le Défenseur du Peuples du Venezuela, Tareck William Saab, dans un rapport remis dans son pays, a affirmé que 25% des logements que le Gouvernement du Venezuela a remis l'ont été à des familles colombiennes.
Des Colombiens réfugiés au Venezuela
La Commission Nationale pour les Réfugiés au Venezuela signale qu'il y a 5 991 Colombiens réfugiés dans ce pays qui ont été déplacés à cause de la guerre civile en Colombie. Cúcuta se trouvee parmi les villes qui présentent des problèmes de disparition, mauvais traitements, tortures et assassinats causés par des groupes après leur démobilisation.
Le dernier exode de Colombiens au Venezuela a eu lieu lors de la grève paysanne de 2013 quand quelques 150 personnes parmi lesquelles des femmes, des enfants et des vieillards fuirent au Venezuela par crainte des attaques continuelles de la Force Publique contre les paysans. Au Venezuela, les Colombiens ont reçudes soins humanitaires, l'alimentation et les soins de santé.
Il y avait déjà eu des déplacements massifs quand se produisit l'incursion paramilitaire dans cette zone du pays à la fin des années 90. En 2001 la Défenseure du Peuple de Cúcuta dénonça le fait que dans cette ville arrivait une moyenne de 4 familles par jour qui avaient été déplacées. Le rapport a averti que les déplacés partaient vers le Venezuela et certains revenaient à Cucuta.
Henry, un Colombien qui est rentré en Colombie cette semaine raconte qu'il a été déplacé du Catatumbo vers le Venezuela il y a 10 ans: "Je suis parti, fuyant l'incursion paramilitaire et je suis resté travailler au Venezuela mais maintenant, mes deux filles qui ont des limitations physiques me causent du souci, je n'ai pas de quoi vivre, je ne peux qu'espérer que le président de Colombie nous trouve une solution.
Les solutions avec les déportés
Le président Santos lors de sa visite dans les logements de Cucuta et de Villa del Rosario a parlé des déportés et leur a promis des solutions: "L'Education, la santé et le logement gratuits". Face aux annonces du président, les familles gardent l'espoir que le président colombien tienne ses promesses et qu'elles ne tombent pas dans l'oubli comme cela s'est presque toujours produit.
Les déplacés en Colombie, en plus d'être des victimes de la violence sont soumis à l'oubli et à l'abandon. C'est ce que signale un rapport de Médecins Sans Frontières en 2010. Le rapport admet que les personnes déplacées ont, en plus, des troubles psychologiques: "Ils sont tellement stigmatisés qu'ils n'osent pas parler de leur souffrance". Carmen Martínez, membre de la commission a assuré que les personnes dans des conditions de déplacement sont de nouveau victimes, cette fois de la "marginalisation et de l'exclusion sociale".
La vie sur la frontière depuis sa fermeture
Depuis 8 jours quela frontière est fermée, on en voit les effets. A Táchira ont commencé à apparaître les produits qui manquaient et les queues dans les stations services se sont réduites. De plus, les autorités vénézuéliennes ont indiqué que le taux de crimes avait diminué.
A Cucuta et dans son Aire Métropolitaine, on voit les énormes queues dans les stations services et les pompistes qui travaillent sont encore peu nombreux. Une "pimpina" d'essence qui coûtait 20 000 pesos a augmenté jusqu'à 50 000 pesos. Déportés et habitants de Cúcuta ont demandé à l’administration locale et nationale de prendre des mesures pour résoudre le chômage et la crise que vivent ses habitants.
Pour sa part, le maire de Cúcuta, Donamaris Paris Lobo, est sorti pour se déchirer les vêtements devant les déportés à cause de leur situation et pour offrir son soutien. Le maire oublie que sous son administration, il a déplacé les vendeurs de l'économie souterraine qui ont dénoncé la violation constante de leurs droits de l'homme par la force publique. Elle les a chassés des routes, leur a enlevé l'accès aux vivres avec lesquels hommes et femmes chefs de famille gagnaient leur vie.
Est-ce que les annonces de solidarité, de soutien et d'emploi pour les familles déportées se réaliseront? Est-ce que ce sera une simple action médiatique et opportuniste de ceux qui veulent cacher quel est le pays qui déplace et viole vraiment les droits de l'homme ?
Source en espagnol:
http://www.resumenlatinoamericano.org/2015/08/28/verdades-sobre-la-problematica-en-la-frontera-colombo-venezolana/
URL de cet article:
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