Cuba: Raùl à l'ONU: La communauté internationale pourra toujours compter sur la voix de Cuba face à l'injustice

Publié le par cubasifranceprovence

Durant son intervention au segment de haut niveau de la 70e période de sessions de l'Assemblée générale des Nations Unies, Raul a plaidé pour un ordre international plus juste et plus équitable, dont le centre serait l’être humain, sa dignité et son bien-être

Auteur: Granma | internet@granma.cu

28 septembre 2015 20:09:06

Le Président du Conseil d'État et du Conseil des ministres, Raul Castro Ruz, a déclaré aujourd'hui à l'ONU que la Communauté internationale pourra toujours compter sur la voix sincère de Cuba face à l'injustice.

Le général d'armée a rappelé que, il y a 70 ans et au nom des peuples, la Charte des Nations Unies a été adoptée et qu’un engagement a été pris pour préserver les générations futures du fléau de la guerre.

Cependant, a rappelé le Président cubain, depuis lors les guerres d’agression et les interventions dans les affaires internes des États ont été constantes, de même que les renversements par la force de gouvernements souverains, les coups d’États « doux » et la recolonisation de territoires.

Dans ce sens, a-t-il affirmé, les techniques ont été perfectionnées avec des modes d’action non conventionnels et l’utilisation de nouvelles technologies, sous prétexte de soi-disant violations des droits de l'Homme.

À ce sujet, il a affirmé que la militarisation du cyberespace est inacceptable, de même que l’emploi de nouvelles technologies pour agresser d’autres États.

Concernant les droits de l'Homme, le sujet est toujours utilisé de manière sélective et discriminatoire pour valider et imposer des décisions politiques.

Les causes des conflits doivent être recherchées dans la pauvreté et l'inégalité produites d’abord par le colonialisme et le pillage, puis par l'impérialisme, a-t-il ajouté.

Raul a indiqué qu’en dépit de la Charte de l'ONU et des principes qu'elle défend, le bénéfice des droits fondamentaux reste une utopie pour des millions de personnes.

Il a signalé que dans le monde il y a encore 781 millions d'adultes analphabètes et que 17 000 enfants meurent de maladies curables chaque jour.

Dans le même temps, les dépenses militaires sont supérieures à 1,7 milliards de de dollars.

Une seule fraction de ce montant, a dit Raul, pourraient permettre de résoudre les problèmes les plus urgents auxquels doit faire face l'Humanité.

Y compris au sein des pays développés, a-t-il ajouté, les sociétés de bien-être, que l’on affichait comme un exemple pour le monde, ont disparu.

Les systèmes électoraux et les partis traditionnels qui dépendent de l'argent et de la publicité sont de plus en plus étrangers et éloignés des aspirations des peuples, a-t-il affirmé.

Raul a signalé que le changement climatique met en danger l'existence de l'Humanité et que la question doit être abordée avec comme critère les responsabilités communes, mais différenciées.

Les conséquences du changement climatique sont particulièrement dévastatrices dans les pays insulaires et imposent davantage d’attention à leurs fragiles économies. La situation est identique en Afrique avec l'accroissement de la désertification, a-t-il ajouté.

Dans ce sens, Il a critiqué la consommation irrationnelle et insoutenable du capitalisme actuel.

Dans son intervention, le président cubain a souligné la création de la CELAC et particulièrement la signature par les chefs d’État et de gouvernement en janvier 2014 de la Déclaration de l'Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de Paix.

Avec cette déclaration, il a été démontré qu'au-delà de nos différences, nous pouvons avancer vers l'unité et la réalisation d'objectifs communs dans le cadre de notre diversité, a déclaré Raul, ce qui a soulevé des applaudissements dans la salle.

Le président cubain a souligné que la Déclaration défend l’idée que le plein respect du droit inaliénable de tout État à choisir son système politique, économique, social et culturel, constitue une condition essentielle pour la coexistence pacifique entre les nations.

Raul a ratifié la solidarité de Cuba envers le Venezuela face aux tentatives de renverser de son ordre constitutionnel et détruire l'œuvre du camarade Hugo Chavez, poursuivie par le président Nicolas Maduro en faveur du peuple vénézuélien.

Par ailleurs, il a indiqué que l'Île se solidarise également avec l’Équateur, sa Révolution citoyenne et son président Rafael Correa, qui est devenu la cible du même scénario de déstabilisation appliqué contre d'autres gouvernements progressistes de la région.

Il a également témoigné la solidarité de Cuba avec la demande d’indemnisation des pays caribéens pour la période de l'esclavage.

Il a aussi confirmé sa conviction que le peuple de Porto Rico mérite d’être libre et indépendant, après plus d'un siècle de domination coloniale.

De la même façon, il a rappelé le soutien de Cuba à la cause argentine concernant les Îles Malouines et le soutien solidaire à la présidente Dilma Rousseff dans la défense de ses importantes réalisations sociales et de la stabilité du pays.

Par ailleurs, il a condamné le projet d'étendre la présence de l'OTAN jusqu'aux frontières de la Russie et l'application de sanctions unilatérales et injustes contre ce pays.

Il a salué l'accord nucléaire des pays du G5 plus 1 avec l'Iran, et il a déclaré que cela était une preuve que le dialogue et la négociation sont le seul outil efficace pour résoudre les différends entre les États.

Il s’est dit confiant dans le fait que le peuple syrien a la capacité de résoudre ses différends par lui-même et il a demandé l’arrêt de l'ingérence externe dans ce pays.

Il a indiqué que toute solution durable pour la paix au Moyen-Orient exige l'exercice réel du droit inaliénable du peuple palestinien à construire son propre État dans les frontières antérieures à 1967.

Ces dernières semaines, nous avons été bouleversés par les images des vagues migratoires vers l'Europe, a affirmé le président cubain, et il a ajouté qu’elles sont une conséquence directe des actions de déstabilisation que l'OTAN a encouragées et continue d’exécuter dans certains pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, ainsi que du sous-développement et de la pauvreté.

L'Union européenne doit assumer ses responsabilités envers la crise humanitaire qu'elle a contribuée à déclencher, a dit Raul.

Concernant les derniers événements entre Cuba et les États-Unis, Raul a dit qu'après 56 années de résistance tenace de notre peuple, les relations entre les deux pays ont été rétablies.

Désormais, un processus long et complexe vers la normalisation s’amorce, laquelle ne sera atteinte qu’avec la levée du blocus, la restitution à Cuba du territoire occupé illégalement par la Base Navale de Guantanamo, l’arrêt des transmissions de radio et de télévision, ainsi que celles des programmes de subversion et de déstabilisation et l’indemnisation de notre peuple pour les dommages économiques et humains dont il souffre encore, a affirmé Raul.

Tant que persistera cette politique, a-t-il ajouté, nous continuerons de présenter le Rapport qui, chaque année, est voté à l'ONU sur la nécessité de mettre fin au blocus.

Raul a remercié au nom du gouvernement et du peuple cubains les188 pays qui ont soutenu cette cause aux Nations Unies et dans divers forums internationaux.

Cuba célèbre avec un engagement profond le 70e anniversaire des Nations Unies, a-t-il dit plus loin, mais on n’a pas fait suffisamment pour protéger les pays de la guerre et assurer leur droit à la paix, a-t-il poursuivi.

L'ONU doit être défendue de l'unilatéralisme et profondément transformée en vue de la démocratiser et de la rapprocher des peuples, a-t-il affirmé.

Le président cubain a cité les paroles du leader historique de la Révolution cubaine aux Nations Unies :

« Quiconque comprend que l'objectif essentiel des Nations Unies, dans le siècle pressant qui commence, est celui de sauver le monde non seulement de la guerre mais aussi du sous-développement, de la faim, des maladies, de la pauvreté et de la destruction des ressources naturelles indispensables pour l'existence humaine. Elle doit le faire d’urgence avant qu'il ne soit trop tard ! ».

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