L'Amérique Latine commence à vivre une étape de coups d'Etat
Tout indique que l’Amérique latine commence à vivre une étape de coups d’État – doux ou violents – justifiés par les arguments les plus insolites, contre des gouvernements constitutionnels, élus démocratiquement.
Auteur: José Vicente Rangel | informacion@granma.cu
29 octobre 2015 12:10:55
Une époque que l’on avait considérée comme dépassée dans la région revient aujourd’hui, impulsée par des groupes économiques et médiatiques puissants, ainsi que par la droite politique mondiale. L’ensemble, soutenu par les États-Unis et certains pays européens.
Ce phénomène prend de l’ampleur actuellement, mais en réalité, il se manifeste depuis un certain temps, sous des formes variées, comme le 11 avril 2002 contre le président Hugo Chavez au Venezuela, les tentatives répétées contre Evo Morales en Bolivie, l’émeute avortée contre Rafael Correa en Équateur, le renversement du président José Manuel Zelaya au Honduras et sa variante parlementaire du putsch organisé contre Fernando Lugo au Paraguay.
L’actuelle chef d’État argentine, Cristina Fernandez, a toujours été dans la ligne de mire du grand capital, des monopoles et des résidus de l’extrême droite dictatoriale.
Les mêmes facteurs menacent la présidente Dilma Roussef au Brésil, où il ne manque qu’une’intervention militaire pour consommer l’aventure putschiste.
Au Chili, la présidente Bachelet se débat au cœur de contradictions générées par l’alliance compliquée qui lui sert de support et les violentes attaques des nostalgiques de l’époque de Pinochet.
Le Venezuela est l’un des pays agressés, dans lequel se déploie le scénario subversif contre la démocratie et l’exercice du gouvernement par des dirigeants élus par le peuple. Il existe un complot sans précédent contre le président Nicolas Maduro. Un complot qui regroupe une opposition consulaire, antidémocratique, manipulée par les États-Unis et certains pays européens.
À quoi peut aboutir cette situation ? Revenir au passé de la dictature par le biais du coup d’État aurait un coût colossal. Les avancées démocratiques en Amérique latine sont le résultat des luttes populaires et, par conséquent, il serait absurde d’imaginer que la solution se trouve dans le retour au renversement de gouvernements démocratiques visant à appliquer des politiques néolibérales ratées et utiliser la répression pour freiner les changements sociaux.
Bien au contraire : ce serait radicaliser les revendications et les luttes pour la liberté et la démocratie. Pourtant, les idéologues qui soutiennent cette aventure et ne renoncent pas à leur projet, jouent avec le feu. Ils ne se rendent sans doute pas compte de ce qu’ils pourraient déclencher. Avec tous leurs défauts, leurs imperfections et leurs manques, les démocraties actuelles sont infiniment meilleures que l’allégation fallacieuse selon laquelle la rupture de l’ordre institutionnel serait la panacée. Accepter cette idée équivaut à tourner le dos à l’Histoire.
LA CONSPIRATION CONTRE LE VENEZUELA
L’opposition et ses conseillers ont préparé pour les dernières semaines des élections législatives du 6 décembre prochain, une offensive basée sur le dénigrement total, éthique, moral et politique du gouvernement du président Maduro et du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Les attaques à travers les réseaux sociaux s’intensifient. Dans ce but, l’opposition s’est dotée d’un équipement sophistiqué, disposant de vastes ressources technologiques et d’un centre de collecte d’informations en tout genre sur la vie privée et publique des dirigeants du chavisme.
L’organisation de sondages fait partie de l’offensive. L’objectif est de saturer les médias d’enquêtes dont les résultats indiquent que l’opposition a doublé ou triplé les intentions de vote en faveur du chavisme, ceci pour faire croire aux citoyens que l’opposition a déjà gagné les élections et que tout résultat différent qui sortirait du scrutin en décembre, serait frauduleux.
Le but de l’opération est de convaincre les électeurs de la victoire de l’opposition. Par le biais de sondages fabriqués sur la base de fausses données et de l’utilisation d’entreprises fantômes – ou mercenaires –, aux noms inventés, la droite cherche à intoxiquer le climat politique.
En fait, ce qui en définitive devrait l’emporter, ce sont les pourcentages manipulés que l’on présente à l’opinion publique et non leur origine, si le sondage est réel ou non, si l’agence de sondage est fiable ou si c’est une agence pirate.
Par ailleurs, les conseillers de l’opposition disposent d’un moyen encore plus audacieux : une campagne médiatique intense, quotidienne, qui révèle de soi-disant désertions au sein du chavisme, des noms de personnes qui ont fait défection, des dirigeants compétents qui s’en sont écartés ou ont rejoint le parti de l’opposition Mesa de la Unidad Democratica (MUD), le tout dans le but de créer la confusion au sein de l’électorat.
Un autre aspect important du plan consiste à augmenter le flux d’informations négatives sur le pays et les envoyer quotidiennement à l’étranger. Acheter des espaces dans des médias importants, faire pression sur les organisations non gouvernementales, ainsi que sur les gouvernements afin qu’ils se prononcent sur la fraude électorale en marche.
Le financement de cette stratégie, internement connue sous le nom de « Opération Finale », est garanti. L’Espagne et l’Allema-gne, leurs gouvernements et les groupes de droite apportent des sommes considérables, mais également des partis de droite de pays de la région, comme le Chili, l’Argentine et le Brésil, l’apport principal provenant d’organisations ultraconservatrices, de puissants lobbys d’investissements des États-Unis. La coupe pour financer la bataille électorale de dernière heure, est pleine…
Quelle est la véritable raison pour laquelle l’opposition – politique et médiatique – refuse de signer un accord de respect des résultats des élections du 6 décembre ? Si comme le prétendent leurs dirigeants, l’opposition va gagner, pourquoi ne pas le faire ? La réponse est simple : parce qu’ils ne sont pas sûrs de gagner et parce que s’ils perdent, ils pourront crier à la fraude et recourir à la violence. (Telesur)
Recuadro
En deux ans, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a renforcé l’économie du pays pour assurer le bien-être de la population.
Dans ce but, le gouvernement bolivarien a créé des organismes, des lois et attribuer des avantages sociaux afin de lutter contre la guerre économique, la contrebande et la spéculation.
Le 20 octobre, le président vénézuélien a signé le décret d’augmentation du salaire minimum, qui s’élèvera à 9 649 bolivars, à compter du 1er novembre. Il a également annoncé une augmentation de 30% du salaire des fonctionnaires et des Forces armées.
Il a également approuvé le versement de 110 000 nouvelles pensions, à compter de novembre, en même temps que le nouveau salaire minimum.
Par ailleurs, la Loi du Prix juste a été modifiée, avec la création de deux catégories : l’une concernant le Prix de vente maximum des produits au public dans tous les secteurs et les services, en établissant un bénéfice maximum de 30%. L’autre est une catégorie spéciale pour la protection des aliments et des services de santé. À cet effet, un « commando » national du Prix juste a été formé. (Tiré de TeleSur)
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