Argentine: Pour le journal "La Nacion", "justice" signifie "vengeance" et "oubli".

Publié le par cubasifranceprovence

traduction Françoise Lopez

Caracas, 23 Nov. AVN.- Après l'éditorial polémique "Pas plus de vengeance" publié par le journal argentin "La Nacion", important soutien de la candidature du président argentin récemment élu Mauricio Macri, les réseaux sociaux ont rejeté la négation des violences faites aux droits fondamentaux de milliers de personnes pendant la dictature des années 1970 et 80 exprimée ce lundi par ce média.

En vertu de son soutien inconditionnel à Macri, aux membres des secteurs conservateurs argentins, "La Nacion" n'a pas attendu 24 heures après le triomphe électoral pour mettre sur la table sa position sur ce qu'il espère que seront le nouveau gouvernement, la nouvelle étape, "le changement" qu'ils ont tant mentionné pendant la campagne mais dont personne ne pourrait dire concrètement comment il s'obtiendra.

Aussi bien des hommes politiques que des journalistes de ce journal même ont manifesté leur désaccord avec ce qui est dit dans cet éditorial qui considère "l'élection d'un nouveau gouvernement" comme le "moment propice pour en finir avec les mensonges sur les années 70 et sur les violations actuelles des droits de l'homme", suggérant que son chef, dont il a soutenu la candidature avec militantisme, sera d'accord pour offrir l’amnistie aux responsables de l'époque la plus obscure que vécut le pays.

Pour ce que dit le texte, pour la direction du journal, l'appel à l'aide désespéré des mères et des grand-mères de la Place de Mai - qui après 3 décennies gardent l'espoir de trouver au moins des restes qu'elles puissent pleurer et enterrer dignement et qui ont été assumés par le kirchnerisme avec les procès qui ont eu lieu et l'approbation de la Loi pour interdire les grâces, les amnisties et la commutation de peines pour ceux qui sont coupables de délits de crimes contre l'humanité - n'est qu'une exagération.

Il justifie sa position en alléguant que "les événements tragiques des années 70 ont été filtrés par la gauche idéologiquement engagée avec les groupes terroristes qui ont assassiné ici avec des armes, des bombes et des téléphones portables, ceux qui ne se différencient en rien de ceux qui ont provoqué vendredi 13 à Paris la traumatisme qui a secoué le monde", assimilant les opposants politiques à la dictature aux terroristes de celui qui s'appelle lui-même Etat Islamique.

Montrant l’obscurité profonde du terrorisme d'Etat que "La Nacion" justifie pratiquement par le fait qu'il s'agissait de "rebelles", le principal chef de bande de la dictature, le général Jorge Videla avoua en 2001: "Il n'y avait rien d'autre à faire. Il fallait les faire disparaître. C'est ce qu'enseignent les manuels de la répression en Algérie, au Vietnam. Nous étions tous d'accord. Faire savoir où sont les restes? Mais qu'est-ce que nous pourrions dire? La mer, la Río de la Plata, el Riachuelo? On a pensé à un moment à donner des listes. Mais après, on s'est dit: "Si on les donne pour morts, ensuite, viennent les questions auxquelles on nepeut pas répondre: qui a tué, où, comment..."

comme le disait le dictateur, il serait pratiquement impossible de préciser combien de vies ont été détruites après ce régime - qui en outre, répondait à la stratégie nord-américaine intitulée Plan Condor par laquelle ont été mis en place des gouvernements répressifs en Amérique Latine pour en finir avec le danger du communisme - car les listes officielles qui parlent de 8 000 assassinats n'incluent pas, évidemment, les innombrables personnes que Videla et ses camarades, comme le fait "La Nacion" à présent à sa façon, ont tenté de laisser dans l'oubli.

Source en espagnol:

http://www.avn.info.ve/contenido/para-diario-nación-justicia-significa-venganza-y-olvido

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