/image%2F0550609%2F20151103%2Fob_eec7ae_bandeau-site-cuba-si-france-provence.jpeg)
Cuba: L'histoire des Cubains au Costa Rica est "incroyable" pour les Etats-uniens
Par Néstor García (La pupila insomne)
traduction Françoise Lopez
J'ai eu récemment un échange à La Havane avec un groupe d'Etats-uniens qui visitaient l'Ile.
Parmi les questions qu'ils ont posées, ils ont demandé s'il y avait à cuba la liberté de voyager à l'étranger car on leur avait dit que toutes les personnes ne pouvaient pas voyager librement à l'étranger.
Cela m'a permis de leur expliquer qu'il y a quelques années, il y avait un document qu'on appelait autorisation de sortie qu'il fallait posséder en plus du passeport, pour sortir du pays. En ce moment, tout citoyen cubain peut demander un passeport et avec ce seul document, aller dans n'importe quel des consulats qui, à cuba, représentent les différents pays du monde et demander un visa pour s'y rendre s'il en faut un car Cuba a des accords avec différents pays dans lesquels les Cubains peuvent se rendre sans avoir besoin de visa, comme l'Equateur.
La question suivante qu'il sont posée était en relation avec les Cubains qui se trouvent au Costa Rica.
A ce sujet, je leur ai expliqué que tous ces Cubains avaient quitté Cuba légalement avec leur passeport en prenant un avion dans un aéroport de La Havane sans aucun problème pour se rendre dans un autre pays qui leur avait accordé un visa ou pour lequel ils n'en avaient pas besoin. Le pays dans lequel ils se sont rendus les avait acceptés légalement car s'ils ne l'avait pas fait, il les aurait renvoyés à Cuba à leur arrivée.
Ces cubains avaient vraiment l'intention de résider aux Etats-Unis. Ils ont voyagé d'un pays à l'autre pour parvenir à la frontière états-unienne, essentiellement avec le Mexique où ils espéraient trouver un trafiquant d'êtres humains qui, pour quelques milliers de dollars, les aiderait à entrer clandestinement aux Etats-Unis.
La raison pour laquelle ils ont fait ce périple se trouve dans deux situations essentielles. Ces Cubains, s'ils arrivaient aux Etats-Unis sans que les autorités les trouvent, selon la Loi d'Ajustement Cubain, étaient considérés comme des "pieds secs" et par conséquent pouvaient rester dans le pays sans être renvoyés à Cuba. S'ils étaient capturés avant d'entrer aux Etats-Unis, ou en haute mer, on les considérait comme des "pieds mouillés" et alors, le gouvernement états-unien les renvoyait dans l'Ile.
Un des visiteurs a déclaré qu'il ne comprenait rien à ce sujet. Si ces personnes souhaitaient voyager aux Etats-Unis, elles pouvaient se rendre au Consulat à La Havane, demander un visa et s'épargner tous ces ennuis et tous ces risques.
C'est la seconde situation, ai-je expliqué au visiteur. Pratiquement tous ces Cubains qui se trouvent au Costa Rica, à un moment, ont demandé un visa états-unien au consulat de La Havane en présentant tous les papiers qu'on leur a demandés, ils ont payé 160 dollars pour avoir le droit d'avoir l'entrevue nécessaire et les autorités états-uniennes leur ont refusé le visa. Certains sont revenus quelques mois plus tard, ont à nouveau présenté leurspapiers, sont revenus payer 160 autres dollars et à nouveau, on leur a refusé le visa.
Ceux qui voulaient entrer légalement aux Etats-Unis mais les autorités états-uniennes à La Havane le leur ont refusé et alors, ces personnes ont pris la décision d'y entrer illégalement.
Un des visiteurs s'est levé et a dit: "Alors, ces cubains, qui souhaitent se rendre aux Etats-Unis, n'ont aucun empêchement de la part des autorités de Cuba pour voyager, ils ont dû se rendre dans d'autres pays pour essayer d'entrer aux Etats-Unis en violant les lois parce que le Consulat états-unien à La Havane leur a refusé le visa, en plus de les avoir fait payer pour cela. En résumé, les Etats-Unis provoquent le fait que leurs propres lois soient violées".
Je ne vais pas vous raconter le cours qu'a pris notre réunion, ce qu'ils ont dit du Département d'Etat, du gouvernement de Washington et les lettres qu'ils écriraient à leurs sénateurs pour leur expliquer cela.
Incroyable! Incroyable! est le mot que j'ai le plus entendu.
24 novembre 2015
Source en espagnol:
URL de cet article:
Une route pleine de péages: les Cubains racontent que dans leur parcours de près de 8 000 km, ils doivent payer les coyotes, les policiers, ceux qui les transportent et même les guérilleros.