Cuba: Mon conseil, qu'ils rentrent à Cuba!

Publié le par cubasifranceprovence

Par Edmundo García

traduction Françoise Lopez

Pendant des années et sans comprendre ses raisons, Cuba fut critiquée pour l'existence de ce qu'on appelle la "carte blanche" pour sortir à l'étranger. après qu'elle ait mis en place des mesures migratoires qui facilitent les voyages à l'étranger de ses citoyens, on continue à la critiquer.

Les Cubains peuvent toujours voyager dans n'importe quelle partie du monde quand ils disposent de l'autorisation du pays qui les reçoit. Il y a plusieurs pays qui, selon des accords en vigueur avec Cuba, n'exigent pas de visa pour laisser entrer les Cubains, comme c'est le cas de l'Equateur, un pays qui, après une période de libre entrée, a dû mettre en place une révision soigneuse des conditions et des raisons des voyages parce que certaines personnes sans scrupules ont profité de la stimulation qu'a créée la Loi d'Ajustement Cubain pour monter un trafic d'êtres humains qui conduit ces voyageurs illégalement de l'Equateur vers les Etats-Unis en traversant l'Amérique Centrale.

Autour de cela s'est créée récemment une situation difficile sur la frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua où un groupe de Cubains a passé illégalement la ligne entre les 2 pays et après être arrivés à Peñas Blancas ont été renvoyés au Costa Rica par les autorités du Nicaragua. Plus loin, je donnerai des détails là-dessus.

Je ne veux pas parler chiffres. Certains ont parlé de milliers, d'autres de centaines ou de dizaines. Une chose qui attire l'attention et que la presse du sud de la Floride n'a pas fait d'efforts pour éclaircir, est la raison pour laquelle cette fois, se produit un tel embouteillage de Cubains dans le passage du Costa Rica vers le Nicaragua si comme on l'a dénoncé depuis longtemps, la contrebande humaine à travers l'Amérique Centrale est devenue une activité régulière. Comme l'a déclaré le chancelier du Costa Rica Manuel González à des médias de son pays, cette infraction est quelque chose qui a été acceptée par certains gouvernements d' Amérique Centrale qui "regardent de l'autre côté", sans exclure évidemment le gouvernement costaricien lui-même.

Sur ce qui est arrivé à cette occasion, provoquant la concentration de migrants illégaux sur cette frontière, un éditorial du journal La Nación de Costa Rica publié ce mardi 17 novembre, fait la lumière. Ce média souligne tout d'abord que le trafic d'êtres humains à travers le pays a pris des proportions inconnues jusqu'alors. La Nación dit que "Jusqu'à il y a quelques jours, ce négoce était actif et personne ne semblait s'apercevoir ou préférait ne pas le faire, de son énorme augmentation." Parmi les causes de cette essor, on peut signaler l'ambition des trafiquants sans scrupules connus sous le nom de coyotes et aussi la propagande croissante, faite principalement par la presse de Miami pour effrayer les Cubains avec le fait que la Loi d'Ajustement Cubain est sur le point d'être abolie, une raison pour laquelle ceux qui souhaitent émigrer dans le "paradis terrestre" des Etats-Unis doivent s'inquiéter.

Mais l'éditorial du journal La Nación révèle une donnée essentielle négligée par les médias qui éclaire bien la situation créée: "Il a suffi qu'une des plus puissantes et efficaces bandes de coyotes ait été démantelée dans notre pays (le Costa Rica) pour que le drame voit le jour et qu'il y ait une crise". Ce qu'on peut conclure de cette information est que les trafiquants arrêtés, les opérations illégales ont temporairement avorté et les émigrants cubains ont été abandonnés à leur sort, bloqués et désorientés sur l'escale costaricienne de leur route illégale vers les Etats-Unis. D'une autre façon, un groupe, deux, trois, pourraient stationner ... mais pas des "centaines" ou "des milliers" de personnes.

Qu'a fait le Costa Rica quand cette patate chaude lui est tombée dans les mains? Eh bien, le vendredi 13, il a accordé des visas temporaires pour 7 jours à une partie de ces Cubains, leur facilitant l'entrée au Nicaragua où le passage leur fut fermé le dimanche 15. Le gouvernement du Costa Rica a-t-il avisé les autorités du Nicaragua qu'il avait décidé de soutenir le passage des émigrants par son territoire? Il ne l'a pas fait. Comme, c'est sûr, ne l'a pas fait non plus le Panamá avec les autorités du Costa Rica, ce qui démontre aussi l'aspect relatif de "l'humanisme" qu'ils disent professer.

Tant et si bien que le Nicaragua l' a pris comme une violation de son territoire national et ceux qui étaient arrivés récemment ont commencé à revenir. Une partie de ceux-ci résista, provoquant la fermeture temporaire du trafic des véhicules (déjà rétabli) et certains désordres.

Je veux dire que je n'aime pas voir des compatriotes cubains dans des scènes où on utilise la force, surtout s'il y a des enfants et des vieux qui peut-être ont été mis dans cette situation sans leur consentement bien que je n'aime pas non plus que des négociants et des journalistes sans scrupules les remontent pour qu'ils défient les autorités d'autres pays.

Si les autorités costariciennes étaient si "humanitaires" comme on dit, elles auraient très bien pu leur accorder un visa de séjour de plus longue durée ou demander au gouvernement des Etats-Unis, où ils veulent aller, de leur donner le visa directement.

Mais je dis plus. Si le Costa Rica, les législateurs cubano-américains et d'autres personnes qui réclament "justice" pour ces personnes veulent que cette situation actuelle et d'autres similaires dans l'avenir se résolvent, ils doivent cesser de promouvoir l'émigration illégale et demander aux Etats-Unis que si, de toute façon, ils vont entrer sur leur territoire, ils remettent à tous ceux qui le demandent le visa à La Havane ou, au contraire, qu'ils éliminent la Loi d'Ajustement Cubain et la condition de "pieds secs-pieds mouillés" et discutent sérieusement avec les autorités cubaines de façon à établir une émigration totalement légale.

Alors que tout cela arrive et si on ne trouve pas d'autre porte de sortie, je vais donner un conseil à ces compatriotes pris entre tant d'intérêts étrangers: qu'ils rentrent à Cuba! Personne ne les en empêche. Ils sont sortis légalement, ils n'ont qu'à renouveler leurs papiers jusqu'à environ 2 ans, ils n'ont rien perdu de ce qu'ils ont laissé là. Pour plus de sécurité, le Ministère des Relations Extérieures de Cuba a publié une déclaration qui garantit: "les citoyens cubains qui sont sortis légalement du pays et respectent la législation migratoire en vigueur ont le droit de revenir à Cuba s'ils le désirent".

Je dis cela parce que les choses peuvent se compliquer. Autour de l'infortune de ces Cubains apparaissent des vautours qui veulent profiter d'eux. Comme l'a dit le collègue Eddie Levy dans l'émission La Tarde se Mueve de mardi, ce n'est pas par goût que ceux qui, il y a quelques jours disaient qu'ils souhaitaient aller aux Etats-Unis pour améliorer leur situation économique ont commencé à dire, peut-être sur les conseils de certains avocats et hommes politiques opportunistes, qu'ils fuient le communisme, la répression, l'absence de démocratie, etc... On peut même voir à la télévision un journaliste de Miami sans scrupules qui leur demandait de crier "Liberté, liberté", ce qui, en plus d'être humainement lamentable est très peu professionnel.

Ce mardi à Miami, un groupe de personnes parmi lesquelles se trouvait Ramón Saúl Sánchez, un personnage violent qu'on donne à présent pour un combattant pacifique, s'est présenté devant le consulat du Nicaragua pour remettre une plainte. Les autorités consulaires, par précaution, ne l'ont pas reçu car elles ont estimé que ce sujet était déjà considéré avec une violence manifeste.

La majorité des pancartes que portaient ces manifestants n'avait rien à voir avec des réclamations "humanitaires". Elles prenaient clairement parti dans le différend bilatéral en proclamant d'un côté "Merci, Costa Rica pour avoir respecté les droits de l'homme " alors que sur d'autres cartons était écrit: " Nicaragua, arrête les abus". Il y avait aussi des signes d'une utilisation partisane de l'incident en défense de l'opposition et une critique de l'actuel gouvernement du Nicaragua qui n'a rien à voir avec le problème migratoire. Certaines pancartes disaient: "Non à Daniel", "Non au canal", "Non à la fraude", "Non aux crimes".

Les médias de Miami ont commencé à présenter cela comme une "crise humanitaire" quand en vérité, c'est une question de souveraineté territoriale de chaque pays par où il y a passage illégal. D'autre part, on veut le transformer en problème international qui porte préjudice aux relations entre Cuba et les Etats-Unis, un processus vers la normalisation que l'extrême droite de Miami ne veut ni comprendre ni accepter. Tous ces sénateurs et ces congressistes qui veulent construire un mur infranchissable sur la frontière pour qu'il n'entre pas un émigrant de plus aux Etats-Unis changent d'avis s'il s'agit de Cubains parce que cela leur permet de diffamer la Révolution.

La vérité est qu'il n'y a pas de remède. Au lieu d'improviser des politiques et de manipuler l'information, ils devraient défendre des principes conformes à la réalité. Cuba a sa politique définie, c'est la même que toujours et la déclaration de la chancellerie la ratifie aujourd'hui, une fois de plus, en disant: "Le Ministère des Relations Extérieures réaffirme l'engagement du gouvernement de Cuba envers une émigration légale, sûre et dans l'ordre".

Source en espagnol:

https://lapupilainsomne.wordpress.com/2015/11/19/mi-consejo-regresen-a-cuba/

URL de cet article:

http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/11/cuba-mon-conseil-qu-ils-rentrent-a-cuba.html