Cuba: Pour une issue à la situation des migrants cubains au Costa Rica
La réunion, qui s’est tenue en présence du chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez Parrilla, a condamné la Loi d’ajustement cubain et toutes les politiques qui encouragent l’émigration illégale vers les États-Unis
Auteur: Rédaction internationale de Granma | informacion@granma.cu
27 novembre 2015 09:11:58
SAN SALVADOR.— Au cours de la réunion SICA+4, qui s’est déroulée le 24 novembre, les pays membres du Système d’intégration centre-américaine (SICA), auxquels se sont joints Cuba, l’Équateur, la Colombie et le Mexique, se sont accordés pour continuer d’œuvrer à la recherche d’une solution à la situation des migrants cubains bloqués au Costa Rica.
Les participants ont insisté sur la nécessité de trouver une solution intégrale à ce problème, « qui n’est pas l’arrivée de ces personnes, mais les mesures unilatérales qui sont prises pour encourager la migration de nationaux d’un pays », a déclaré le ministre salvadorien des Affaires étrangères Hugo Martinez, dont le pays a accueilli cette réunion et exerce la présidence tournante du SICA.
L’objectif affiché était de trouver une issue à la situation des Cubains qui se trouvent actuellement au Costa Rica, et qui sont au nombre d’environ 3 000 personnes.
Le diplomate salvadorien a précisé que ce conflit n’a pas ses origines dans les pays d’origine ou de transit, mais dans le pays de destination : les États-Unis.
« Les Cubains tentent de gagner ce pays qui applique des mesures très particulières, des mesures qui malheureusement n’ont jamais concerné les migrants d’Amérique centrale », a-t-il dit en référence à la Loi d’ajustement cubain qui établit un statut spécial et exclusif selon lequel tout étranger de nationalité cubaine pourra bénéficier du statut de résident permanent et d’autres aides aux États-Unis.
Il a signalé que son pays exigera également le respect des droits des migrants salvadoriens et centre-américains en général. Concernant la situation difficile créée par ces près de 3 000 personnes actuellement en séjour illégal au Costa Rica, le chef de la diplomatie salvadorienne a affirmé que les pays impliqués aborderont la question dans le cadre de leurs législations respectives.
À cet égard, il a insisté sur le respect du principe d’autodétermination de chaque pays, qui se réserve le droit d’admettre ou pas ces personnes sur son territoire.
Durant ces réunions à San Salvador, la délégation nicaraguayenne n’a pas varié sur sa position adoptée dans un premier temps : limiter l’entrée sur son territoire à près de 2 000 Cubains en provenance du Costa Rica, qu’elle considère comme une violation de sa souveraineté et des lois migratoires en vigueur.
Une Déclaration officielle lue par la coordinatrice du Conseil de communication et de citoyenneté, Rosario Murillo, affirme que le gouvernement nicaraguayen « réaffirme sa position de ne pas se prêter à une légitimation de politiques illégales qui causent des dommages, des souffrances et des pertes économiques à des êtres humains, des familles entières, des gouvernements et des peuples, aussi bien de Cuba que de la région ».
Elle ajoute que c’est aux États-Unis « qu’il incombe de corriger et de changer cette situation, en acceptant une fois pour toutes, avec réalisme et sérieux, d’instaurer un nouveau cadre de dialogue, dans le respect, dans leurs relations avec l’Amérique latine et les Caraïbes ».
Pour sa part, le ministre costaricien des Affaires étrangères, Manuel Gonzalez, a souligné les bonnes intentions dont Cuba, la Colombie, l’Équateur et le Mexique ont fait preuve en se joignant aux pays membres de cet organisme.
Il a insisté sur « l’urgence » de trouver une issue conjoncturelle immédiate, car le problème persiste à l’intérieur des frontières costariciennes et que le nombre de migrants cubains qui arrivent dans ce pays pour tenter de rejoindre les États-Unis continue d’augmenter.
Quant à la vice-ministre de la Mobilité humaine d’Équateur, elle a rappelé à l’AFP qu’en vertu de la législation internationale « l’ouverture d’un couloir humanitaire n’est pas une solution envisageable, cette mesure n’étant applicable que dans les situations de guerre ou de conflit armé, ce qui n’est pas le cas ».
CONDAMNATION DE LA LOI D’AJUSTEMENT CUBAIN
Une dépêche de l’agence Prensa Latina signale que la réunion du SICA et Cuba, le Mexique, l’Équateur et la Colombie a condamné à l’unanimité la Loi d’ajustement cubain et d’autres dispositions comme la politique dite des « pieds secs-pieds mouillés » et le Cuban Medical Professional Parole Immigration Program (CMPP), considérés comme des incitations à l’émigration illégale vers les États-Unis.
Les ministres ont exprimé leur respect pour la position de Cuba, pour qui ces personnes sont victimes d’une politisation de la question migratoire de la part du gouvernement des États-Unis.
L’agence de presse précise que le sommet du SICA+4 est parvenu à un consensus pour continuer la lutte contre le trafic illégal et la traite de personnes.
Les représentants du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua, du Belize, du Panama et de République dominicaine se sont engagés chacun à adopter, dans le cadre de leurs lois respectives, des mesures visant à réduire le nombre de migrants illégaux.
Cuba a réitéré que les citoyens étant sortis légalement du pays et remplissant les conditions énoncées dans la législation migratoire en vigueur ont le droit de revenir à Cuba s’ils le souhaitent.
Cette réunion extraordinaire s’est effectuée à huis clos au Salon officiel de l’aéroport international Oscar Arnulfo Romero, à environ 45 kilomètres au sud de cette capitale.
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