Cuba: Obama continue à poser des conditions pour lever le blocus

Publié le par cubasifranceprovence

Resumen Latinoamericano/ 16 Déc. 2015.-

traduction Françoise Lopez

Le président nord-américain montre ses intentions (celles de toujours) face au peuple et au gouvernement révolutionnaire cubain.

Avant la fin de son mandat, le président des Etats-Unis qui a rétabli les relations diplomatiques avec Cuba pourrait se rendre à La Havane, en 2016. A presque 1 an de cet historique 17 décembre 2014, Barack Obama l'a confirmé à Yahoo News.

Sur un ton pragmatique, le président Obama a posé ses conditions pour faire ce voyage et donner un soutien plus direct à la fin de l'embargo. En 22 minutes d'interview, leprésidnet a posé une nouvelle fois ses pièces sur la table de négociations:

"(...) Il y a encore certaines choses de spécifiques que nous voulons que le gouvernement cubain fasse. Nous, nous pouvons prendre certaines décisions concernant la façon dont se met en place l'embargo actuellement et nosu pouvons présenter des arguments plus forts au Congrès sur l'importance d'éliminer l'embargo si le gouvernement introduit des réformes plus importantes".

"(...) Me rendre à Cuba 'intéresse beaucoup mais je crois que pour cela, les conditions devraient être adéquates. Ce que j'ai dit au gouvernement cubain, c'est que si effectivement, je peux dire avec confiance que nous avons vu certains progrès dans la liberté et le s possibilités des Cubains, je serais enchanté de faire une visite comme une façon de souligner ce progrès. si nous voyons des retours en arrière, ça n'a pas de sens que je sois là, je ne suis pas intéressé à valider le statu quo."

"(...) Je cris que si j'y vais, une partie de l'accord est que je puisse rencontrer tout le monde. A ce propos, quand j'étais à Panamá pour le Sommet des Amériques et que j'ai rencontré pour la première fois le président Castro face à face, je lui ai exprimé clairement ma position que nous continuerions à soutenir la fin des restrictions de la liberté d'expression.

Une partie des négociations qui ont conduit à la réouverture de l'ambassade, par exemple, ont été basées sur le fait que nous ne pouvions avoir des restrictions particulières pour notre personnel. Nous voulons avoir la possibilité de rencontrer certains, de parler avec certains, parler de nos différents et le faire de façon respectueuse."

Ils doivent accélérer les réformes

Pour Barack Obama, le processus de normalisation entre les 2 pays "est en marche" bien que pour qu'il s'accélère, il faut des actions de la partie cubaine:

"(...) Il y a 2 domaines dans lesquels nous devons faire plus pression sur les Cubains: la libération des prisonniers politiques (il y a eu des libérations ais aussi certains d'entre eux ont été à nouveau arrêtés) et les restrictions de la liberté d'expression et de réunion qui sont encore nombreuses. Nous n'attendons pas que cela change du jour au lendemain mais nous continuerons à faire pression pour qu'il y ait des améliorations dans ces domaines...

(...) Je crois qu'où nous allons voir des avancées, c'est dans le domaine économique parce que je crois qu'en dernier recours, c'est ce qui a motive monsieur Castro pour faire ce pas: la reconnaissance que son économie était dans une impasse et que la seule façon d'en sortir, c'était d'établir des relations économiques avec nous. Mais cela ne va pas fonctionner si les investisseurs nord-américains ne peuvent pas engager des employés directement à Cuba, si les entrerises d'Etat continuent à être la force économique dominante, s'il n'y a pas une unification monétaire qui fonctionne efficacement.

S'ils veulent profiter de tous les bénéfices de leur réincorporation dans l'économie mondiale, alors, ils vont devoir accélérer les réformes qui manquent. Je crois que le président Castro comprend cela mais il est prudent parce qu'ils sont préoccupés par le niveau d’inondation que pourraient supposer ces changements et ce qu'ils pourraient avoir d'écrasant".

Des domaines de colladoration

"(...) Notre théorie originale - a insisté Obama - n'était pas que nous allions voir des changements immédiats ni que le contrôle qu'exerce le régime de Castro s’adoucisse mais plus qu'avec le temps, les conditions d'une transformation importante s’établiraient. je crois que c'est la façon dont le Président Castro l'entend. Je crois qu'il va être très prudent. Je crois qu'ils vont continuer à limiter les droits de l'homme de façons que nosu considérons comme blâmables mais cela se produit dans nos relations avec la Chine, avec le Vietnam et avec beaucoup d'autres pays du monde".

Un an plus tard, il y a déjà un travail à montrer, a assuré le Président et il apris comme exemple la réouverture des ambassades, l'augmentation des voyages à Cuba, les visites de membres de son cabinet comme la Secrétaire au Commerce et à l'Agriculture en plus de l'adoucissement des restrictions concernant les investissements nord-américains dans les télécommunications.

"(...) Plus ils verront plus les bénéfices des investissements des Etats-Unis, des dollars des touristes nord-américains dans leur économie, les télécommunications s'ouvrant pour que les Cubains obtiennent une information sans censure, plus se poseront les bases pour les changements majeurs qui sont à venir".

"(...) A mesure que les changements s e font dans les relations entre les 2 pays, je crois qu'il est important que nous trouvions des domaines dans lesquels nous pouvons collaborer. Nous avons déjà signé des accords sur des questions de navigation et de protection des zones marines. Je crois que la persécution du trafic de personnes est un autre intérêt que nous partageons".

Raúl Castro pour Barack Obama

Invité à donner sa vision du président cubain, Obama a affirmé:

"(...) Mon impression est que c'est quelqu'un qui est passé par de nombreuses étapes. Nous parlons d'un octogénaire qui a été au pouvoir avec son frère depuis que je suis né. Je ne crois pas que l'homme qu'il était à 35 ans soit le même qu'à 85 ans. Mon impression est que c'est quelqu'un qui est très engagé envers le régime actuel, qui a des réserves envers la démocratie totale - ce n'est pas un libéral - mais je vois aussi en lui beaucoup de pragmatisme.

En ce sens, je ne crois pas que ce soit un idéologue, je crois qu'il est comme certains réformistes chinois qui sous la conduite de Deng Xiaoping ont commencé le changement vers l'économie de marché en même temps qu'is ont essayé de s'obstiner dans le modèle d'Etat à parti unique. Je crois qu'il va être prudent concernant la rapidité de l'ouverture. Je crois qu'il reconnaît les vulnérabilités de leur système politique et économique. Et probablement, ce qu'il veut obtenir, c'est transformer le système économique, le rendre plus productif et efficace et élever le niveau de vie sans lâcher les rênes politiques. Ce que nous, nous devons faire, c'est de soutenir ces réformes économiques parce quevoir le peuple cubain bénéficier de cette amélioration du niveau de vie nous intéresse mais sans renoncer à nos croyances en la démocratie.

Je crois aussi que Raúl Castro reconnaît la nécessité du changement et en partie, la raison du choix du momne toù ces changements se sont produits est son désir d'aider à stimuler ces changements avant que lui-même et son frère meurent. Je crois qu'il se voit lui-même comme quelqu'un qui a la stature nécessaire pour changer la société cubaine d'une façon qui ne sera pas possible pur ses successeurs. Évidemment, personne n'a meilleure réputation...un des "révolutionnaires d'origine".

Les changements que nosu voulons

"(...) La politique peut changer très rapidement, en Floride, elle a déjà changé très rapidement. Il est concevable que le Congrès décide de prendre certaine mesure l'année prochaine. J'ai argumenté et je vais continuer à le faire, que l'embargo peut avoir joué un rôle dans les années 1960, peut-être au début des années 70 mais après 50 ans, il n'a pas fonctionné, il n'a pas produit les changements que nous voulions. Nous allons être bien meilleurs si les coutumes, les attitudes et les mentalités du peuple nord-américain sont là, à la vue des Cubains, que ceux-ci soient en contact direct avec eux.

Nous allons voir quelles sortes de mesures nous pouvons prendre à travers l' exécutif mais nous aussi, nous allons être sélectifs et prudents dans notre façon d'avancer parce qu'une partie de nos objectifs ici est de garantir que nous apportions des bénéfices au peuple cubain. Il va y avoir certains secteurs de l’économie dont nous croyons que s'il y a une modification de l'embargo, le peuple cubain va bénéficier directement. Il va y avoir certains domaines qui pourraient servir à renforcer les sympathisants du régime mais qui ne vont pas avoir nécessairement un fort impact. C'est pour cela que nous commençons avec les télécommunications, c'est un exemple de secteur dans lequel nous sommes très confiants. Le peuple aura plus accès à Internet, cela va être bon pour les perspectives futures de Cuba.”

Le gouvernement cubain a insisté plusieurs fois depuis le 17 D sur le fait qu'il est disposé à continuer les négociations dans le respect de sa souveraineté et sans conditions. La fin du blocus économiques conte Cuba en tant que garantie d'une totale normalisation n'est pas négociable.

Cette position d'un Obama "qui pose des conditions" n'est pas non plus nouvelle. Sa stratégie d'avancées a été soutenue dès le début par des demandes qui impliquent des changements dans les politiques intérieures d'un pays souverain alors que de l'autre côté, on argumente que Cuba, le pays attaqué pendant 50 ans, ne demande rien de pareil.

face à cette nouvelle visibilité de ce point, comment répondra La Havane? Plus d'une demi-journée après la publication des déclarations d'Obama, les médias d'Etat cubains n'ont rien dit (en faisant les sourds ou peut-être en préparant une autre sorte de réponse). La semaine de l'anniversaire réserve de nouveaux gestes.

(Traduction de OnCuba)

source en espagnol:

http://www.resumenlatinoamericano.org/2015/12/16/cuba-obama-sigue-poniendo-condiciones-para-levantar-el-bloqueo/

URL de cet article: