Amérique Latine: Lettre envoyée par Nicolas Maduro à la I° Rencontre Parlementaire de l'Union Latino-américaine et des Caraïbes, Quito, 27 janvier 2016

Publié le par cubasifranceprovence

traduction Françoise Lopez

Chers frères et chères soeurs, parlementaires de toute l'Amérique Latine et des Caraïbes,

Nous sommes en train de livrer ce qui est peut-être la bataille la plus complexe depuis l'époque où nos libérateurs et nos libératrices ont déclaré la première grande vague de nos indépendances nationales. Nous avons été des participants actifs, en presque 2 décennies, d'un processus inédit de lutte et de conquête du pouvoir politique par les forces les plus progressistes de la région, avec des méthodes pacifiques et électorales. Cela a été des années difficiles, pleines de tempêtes qui logiquement doivent se déchaîner quand nous sommes en train d'ébranler les structures de plus de 500 ans de domination du capitalisme sur nos peuples.

Cela a été, sans doute, des années lumineuses de conquêtes réelles qui ont sorti des millions de personnes de la pauvreté et de la faim, pendant lesquelles nous avons ouvert les vannes d'une participation populaire sans précédent dans notre histoire en rompant la barrière que nous ont imposée l'impérialisme et les élites locales.

Se sont déchainés, comme l'a dit le poète vénézuélien Aquiles Nazoa, "les pouvoirs créateurs du peuple". Un géant endormi par l'oppression s'est réveillé pour toujours. L'imposition du modèle néolibéral et l'émergence de leaders extraordinaires comme Chávez, Kirchner, Lula, Evo, Correa, Ortega, Cristina, ont accéléré ce réveil qui aujourd'hui continue à palpiter avec force dans Notre Amérique.

Justement à cause de ces avancées incontestables, nous avons reçu la réponse la plus féroce de l'impérialisme et de ses agents transnationaux et nationaux dans chacun de nos pays et dans la région en tant qu'ensemble. Nous sommes témoins d’une colossale alliance de droites qui agit actuellement dans nos pays avec des opérations de déstabilisation politique, économique et sociale. Ils n'acceptent pas que nous ayons pris la voie de l'indépendance définitive, ils n'acceptent pas que nous soyons donnions de la dignité à la vie des millions d'êtres humains, ils n'acceptent pas que nous les défiions sur toutes les scènes. Ils acceptent encore moins que nous leur ayons enlevé le contrôle de notre histoire et de notre avenir.

Nous avons dans nos mains, sous notre direction, le contrôle de notre avenir, nous l'avons aujourd'hui, nous, beaucoup plus qu'eux. L'Indépendance est le bien le plus précieux que nous avons conquis au prix des autres biens, nous a dit Bolívar. Pour cela, nous avons la responsabilité infinie de préserver ce que nous avons obtenu jusqu'à présent, d'étendre sa portée à toutes les personnes et à tous les territoires et de les approfondir en ce qui concerne la qualité, l'inclusion, l'égalité, la participation, le développement souverain, la justice, le plus grand bonheur social, comme l'a déclaré le Libérateur dans son discours du Congrès fondateur de la Colombie en 1819.

Nous avons le défi de surmonter la tourmente économique qui découle de la chute des prix internationaux des matières premières ainsi que de vaincre les guerres non conventionnelles que l'impérialisme et les élites de nos pays perpètrent dans nos économies et contre nos peuples. Nous avons le défi de développer en tant que région tout notre potentiel économique qui permet de soutenir le système de garanties sociales que nous avons établi et élargi progressivement.

Eu égard à la responsabilité historique que nous avons, il est vital que les parlementaires qui expriment cette nouvelle corrélation de forces en Amérique Latine et dans les Caraïbes amènent à cette époque l'esprit du Congrès Amfictyonique de Panamá par lequel Simón Bolívar projetait de construire une alliance d'union, de ligue et de confédération perpétuelle pour conserver l'indépendance, pour la défense commune et, surtout, pour construire la Grande Patrie unie entre nos nations.

Il s'agit de revenir à l'esprit de l'union de nos pères libérateurs, de recréer ce temps dans le présent et de le projeter dans l'avenir de grandeur que cette génération est obligée de semer pour que les générations futures récoltent ce qui nous fut arraché par la force des trahisons des oligarchies de cette époque.

Le Libérateur Simón Bolívar en 1824, dans la Convocation à ce Congrès Amfictyonique de Panamá écrivait:

"Après 15 ans de sacrifices consacrés à la liberté de l'amérique pour obtenir le système de garanties qui, en temps de paix ou de guerre, soit le bouclier de notre nouveau destin, il est temps que les intérêts et les relations qui unissent entre elles les républiques américaines, auparavant colonies espagnoles, aient une base fondamentale qui rende éternelle, si c'est possible, la durée de ces gouvernements.

Mettre en place ce système et consolider le pouvoir de ce grand corps politique appartient à l'exercice d'une autorité sublime qui dirige la politique de nos gouvernements, dont l'influence maintienne l'uniformité de ses débuts et dont le nom seul calme nos tempêtes. Une si respectable autorité ne peut exister sauf dans une assemblée de plénipotentiaires nommés par chacune de nos républiques et réunis sous les auspices de la victoire obtenue par nos armes contre le pouvoir espagnol."

Comme si cela avait été écrit aujourd'hui, à la veille d'un nouveau Sommet de notre Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens, Bolívar exige que nous laissions à la postérité ce qui doit être aujourd'hui une résolution ferme et absolue de nous unir pour continuer à être libres, indépendants et souverains. Nous unir pour affronter avec la force du géant réveillé les grands ennemis de l'humanité. Nous unir pour atteindre otus les objectifs historiques qui ont été brisés en 500 ans de luttes. Nous unir pour conquérir de nouveaux niveaux de bonheur pour nos peuples.

Soeurs et frères, ensemble, nous sommes une force irrésistible, capable de tout quand c'est nécessaire pour protéger la dignité de Notre Amérique? A cause de cela, je forme des voeux pour qu'ils nous apportent une journée historique, pour qu'ils nous donnent l'intelligence pour continuer à nous battre et à vaincre dans cette situation et pour continuer à avancer d'un pas ferme vers l'horizon de l'émancipation définitive.

Soyez assuré du total soutien du Gouvernement révolutionnaire et du peuple du Venezuela, fils et filles du Géant Commandant Hugo Chávez.

Jusqu'à la Victoire Toujours!

Vive la Grande Patrie!

Nicolás Maduro Moros”

Source en espagnol:

http://www.psuv.org.ve/temas/noticias/comunicado-oficial-juntos-somos-una-fuerza-indetenible/#.Vqvf54RQkRE

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