Amérique Latine : Qu'est-ce qui leur déplaît chez Bolívar?

Publié le par cubasifranceprovence

Par Harold García

traduction Françoise Lopez

Resumen Latinoamericano / 24 janvier 2016.- Pourquoi retirer du palais du Liévano le portrait de Bolívar? Pourquoi détruire un portrait du Libérateur au parlement vénézuélien? Ce sont certaines des question qu'on se pose en voyant les images récentes de la façon dont a été remplacé le portrait du Libérateur Simon Bolivar dans le salon de réunions du Liévano (siège du gouvernement de Colombie)et comment, le jour de la prise de possession de l'Assemblée Nationale du Venezuela, le visage de Bolívar a été mis en miettes.

Pourquoi la droite ne veut pas voir Bolívar?

Le repositionnement de la droite au niveau du continent est un fait, la perte de l'Assemblée Nationale du Venezuela le 6 décembre 2015, la fin de la mairie progressiste de la ville de Bogotá le 25 octobre et les tristes élections qui ont eu lieu le 22 novembre en Argentine en sont des preuves qui expriment un clair reflux des processus d'avancées sur le continent mais qui ne sont pas le déclin et la perte totale de la participation acquise par le peuple ces 16 dernières années comme ont voulu le montrer les grands médias de "communication" du continent.

Avec ces événements, nous pouvons nous rapprocher de la question que nous posions au début. Qu'est-ce qui leur déplaît chez Bolívar? Le libérateur est peut-être un ennemi du repositionnement de la droite sur le continent? Certainement, nous allons expliquer pourquoi.

Bolívar est un fils de la plus haute caste qu'on appelait, au temps de la colonie, la bourgeoisie mantouane, ainsi nommée à cause des beaux et couteux manteaux portés par les femmes de Caracas lors des célébrations religieuses.

Les parents de Bolívar, maîtres de prodigieuses fermes et de champs de cafés sont reconnus pour appartenir aux plus hauts rangs de la classe fortunée du Venezuela et bien qu'ils aient quitté successivement la vie paysanne, Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar Ponte Palacios y Blanco, étant orphelin, hériterait de ces grandes fortunes qui iraient se perdre dans les désordres indépendantistes que le Libérateur assumerait à Rome, le 15 août 1805, lors du célèbre Serment du Mont Sacré:

"Je jure devant vous, je jure sur le Dieu de mes pères, je jure sur ceux-ci, je jure sur mon honneur et je jure sur ma patrie que je ne donnerai de repos ni à mes bras ni à mon âme jusqu'à ce que soient rompues les chaînes qui nous oppriment par la volonté du pouvoir espagnol".

Il est avec son maître et ami Simón Rodríguez avec qui il passerait ses années de jeunesse et de qui il apprendrait les principes révolutionnaires de la liberté, de l'égalité et de la fraternité de la Révolution de 1789 et avec qui il entreprendrait un voyage de conspiration par les Amériques à la recherche de l'indépendance et de l'unité du continent.

Bolívar père de la patrie

D'abord, la campagne admirable entreprise en 1813 et la campagne de libération qui a amené Bolívar à Santafé, victorieux après la bataille historique de Boyacá en 1819, des événements qui font partie des glorieux succès du père de la patrie qui, dans son apport libérateur, amènerait les peuples du nord de Notre Amérique à leur première indépendance, l'indépendance envers le pouvoir espagnol.

C'est dans ces événements héroïques que Bolívar a entrepris avec des paysans pauvres, des esclaves noirs et des indigènes dépossédés, que réside ce qui gêne, porte préjudice et incommode dans les colonies les hautes classes espagnoles de l'époque et les créoles à genoux et Santanderistes du passé et de maintenant.

Ce n'est pas pour rien que le portrait de Bolívar a été remplacé par celui du conquistador Gonzalo Jiménez de Quesada, qui serait un usurpateur des territoires ancestraux de l'Abya yala et qui, corrompu par sa prodigieuse soif de l'or, a failli perdre la vie dans sa recherche de la fameuse légende de l'Eldorado.

A ce propos, il n'est pas surprenant de voir le portrait de Bolívar détruit le lendemain du positionnement de l'Assemblée Nationale vénézuélienne composée en majorité par 109 députés de l'opposition au processus Bolivarien et qui ont pris une position de remise des biens pétroliers du pays et qui, lors de ce qui est connu comme la IV° République, dévasteraient le Venezuela suite à une profonde crise économique produite par les politiques d'ajustement structurel conseillées par le consensus de Washington.

Quand même et avec tous ces actes de mépris historique, l'image inébranlable de Simón Bolívar est dans toutes les luttes du peuple sur tout le continent Américain, en rencontre constante avec les nouveaux destins de Notre Amérique, c'est un héritage dont nous ne pouvons pas nous détacher et que nous, les révolutionnaires du contient, sommes fiers d'amener dans nos pratiques quotidiennes dans les champs, les écoles et les médias.

Pour conclure, il faudrait peut-être dire aux "hommes de biens" qui cherchent le "changement" (devise de Peñalosa “Bogotá meilleur pour tous” et de la MUD “ le Venezuela veut le changement”) qu'il ne suffit pas d'enlever le portrait de Bolívar de leurs petits palais bureaucratiques car le libérateur est au plus profond du peuple de Notre Amérique et dans les actions de tous ceux qui se battent pour une vie meilleure pour nous toutes et nous tous qui luttons pour la seconde et définitive indépendance.

"Les stratèges du Pentagone de l'empire ne se trompent pas quand, dans leurs Documents de Santa Fe, ils placent Simón Bolívar (aux côtés d' Hugo Chavez au Venezuela et de la rébellion des FARC-EP en Colombie comme de la théologie de la libération et d'Antonio Gramsci) au centre de leurs ennemis à long terme. Aujourd'hui, Simón Bolívar provoque la panique chez les chefs d'entreprises et les banquiers, chez les "marins", les militaires et les policiers, chez les faux journalistes et chez les espions nord-américains tandis que de plus en plus, son nom commence à apparaître mêlé et confondu avec les symboles du Che Guevara dans les rébellions des jeunes et les rébellions populaires.

source en espagnol:

http://www.resumenlatinoamericano.org/2016/01/24/venezuela-que-les-disgusta-de-bolivar/

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